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Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ...
lundi 9 octobre 2006, par
Boujemâa Hebaz a été kidnappé il y a de cela 24 ans. Sa famille porte toujours son deuil. Le sort de ce docteur en linguistique et militant de la première heure, demeure toujours inextricable. Ses ex-amis observent un silence de morts. Revenons sur cette affaire qui a tout d’un crime d’Etat.
Né en 1943 au village de Butazûlt (Warzazat) au Sud-Est de Tamazgha occidentale, Boujemâa Hebaz a été enlevé le 21 avril 1981 dans un appartement au quartier de l’Agdal au cœur de Rabat. Selon des témoignages recueillis l’année dernière, sa thèse, soutenue en 1979 à l’université René Descartes (Paris V) et qui portait sur la langue berbère, aurait dérangé des sécuritaires occupant de hauts lieux dans l’appareil de l’Etat marocain. Quelques-uns y campent toujours. Il a été radié de ses fonctions d’enseignant de linguistique générale à la Faculté des lettres de Rabat par Azzeddine Iraqi, ministre de l’éducation nationale de l’époque (ministre du parti de l’Istiqlal, un parti arabo-baâthiste). Sa thèse aurait été perçue comme étant une atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.
Le sort de Hebaz aurait été scellé dans les locaux des services secrets qui le surveillaient en France. Il sera encouragé à regagner son pays par un membre de sa famille, agent des services secrets qui avait pour mission d’infiltrer les milieux estudiantins marocains en France et de traquer les étudiants les plus actifs.
Début juillet 1981, trois mois après son enlèvement, Boujemâa a été amené à l’hôpital Avicenne de Rabat dans un état déplorable. Un infirmier, exerçant à l’époque dans cet hôpital et ayant gardé l’anonymat, nous a affirmé l’avoir reconnu. Il a, lui même, administré des soins médicaux à son ancien ami. Son témoignage est accablant : "Boujemâa a été sauvagement torturé et certains de ses os cassés. C’était affreux !". Depuis, c’est un silence radio qui prévaut sur ce crime. L’affaire Hebaz a été étouffée médiatiquement et politiquement. Aucune organisation politique marocaine, même celles des"droits humains", n’a pu adopter l’affaire de Boujemâa, ni défendre son dossier, même si différents rapports d’Amnesty International parlent de son cas. La cause : leur racisme notoire et primitif et leur peur de faire de lui une icône du combat pour l’identité berbère à Tamazgha occidentale. Même ses ex-"amis de lutte" observent un silence on ne peut plus complice.
Membre fondateur de la première "association berbère" (!) au Maroc (AMREC) en 1967, ce jeune happé à la fleur de l’âge a été un militant fervent et révolutionnaire. Ses idées avant-gardistes dérangeaient ses amis, berbères de service (ils le sont toujours). Boujemâa s’est senti même trahi par eux. Il l’a exprimé à maintes reprises dans des discussions qu’il a eues avec ses amis intimes. Hebaz a consacré sa courte existence pour essayer de donner vie à une belle langue mal aimée, interdite et maintenue durant des décennies sous respiration artificielle. Ses ex-collègues ont troqué leur silence contre des postes de responsabilité, des privilèges et des biens. Quelques-uns, siégeant à la tanière des berbères de service (IRCAM) et dans différentes administrations de la monarchie marocaine, ont même mené une campagne pour le salir. Ils ne cessent de répéter "Hebbaz souffrait de la démence !".
La seule personne qui s’est battue pour la vérité vit, pour sa part, à Warzazat dans un dénuement total. Il s’appelle Abdellatif, éternelle ombre de Boujemâa et son meilleur ami. Il avait vu ses ravisseurs. Il est le témoin principal dans cette affaire. Depuis 1983, ce diplômé en sciences politiques et en journalisme refuse de plier au silence. Il est traqué, menacé et condamné à l’errance.
Interdit d’exercer toute fonction publique pour abandon d’un poste qu’il n’a jamais occupé, il reste fidèle à la mémoire de Boujemâa qui l’a marqué à jamais. Il est toujours en chômage. Ceux qui l’emploient sont menacés de toute part.
Un ancien proverbe kabyle dit : "la vérité est semblable à un bouchon de liège, il finit toujours par monter".
Aujourd’hui, il appartient à tous les épris de justice, aux militants de la cause amazighes, de faire en sorte que la vérité se sache à propos de Boujemâa Hebaz...
Lhoussain Azergui
Messages
1. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 11 octobre 2006, 16:32, par Johra-ali
Honte à ceux qui ont trahis leur "frere" et ont été acheté à se taire à jamais !
Un scandale de plus dans cet région du sud-est de tamazgha occidentale, merci à Lhu Azergui de remettre ou de mettre sur la table cette histoire sordide, ou l’on voit que la France est sitée et ce n’est pas la premiere affaire de ce type ou c’est le cas malheureusement...
Pouvoir quand tu nous tiens !
1. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 12 octobre 2006, 20:18
Un autre crime parmi tant d’autres commis par la monarchie barbare que le Sud-Est du Maroc a connu. On ne sait toujours rien sur Feu Oubahddou (docteur en nucléaire), originaire de Lkhettart n Oughroud entre Tinejdad et Goulmima, tué,.
.. Nous avons subi tant d’injustices, tant d’humiliation. les meilleurs sont tués ou exilés ... mantur tankra ?
2. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 17 octobre 2006, 10:16, par SOUPAPE
Mantur tankra ? Rbbi xss ayssn mantur mais il n’y a pas de volonté c’ est dommage ..
2. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 13 octobre 2006, 20:15
la thèse de Hebaz portait sur "L’aspect en berbère tachelhiyt- Maroc, parler de base : Imini, Marrakech, Ouarzazate"
3. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 15 octobre 2006, 04:50, par AGERZAM
Le crime sordide commis par la monarchie bâtarde arabo-baatiste -terroriste à l’ encontre du grand militant amazigh Boujemâa Hebaz n’est qu’une suite d’un processus des massacres et une stratégie ayant pour objectif non seulement à affaiblir le peuple amazigh mais aussi de le rendre esclave et je dénonce avec la plus grande fermeté ce lâche acte et j’exprime à la famille Hebaz toute ma sympathie et ma solidarité.
Voir en ligne : Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ...
4. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 17 octobre 2006, 19:08, par azergui
Je viens d’apprendre par l’un de mes amis qu’un livre sur boujemaa Hebaz intitulé "Kidnappé sans adresse" sortira très prochainement à Tamazgha occidentale.
5. Boujemâa Hebaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 23 octobre 2006, 20:03, par mozine ali
il faut seulement déposer une plainte contre le gouvernement algerien à un pays europayien pour empecher d’eventuelle tentation par ce gouvernement barbars..............autre poin de vu svp§Ils ont raison de réduire notre nombre et notre taux à 28 pourcent ou bien moins que ça .savez vous pouquoi ?
seulement parceque nous nous luttons sur le plan culturel et parfois politique sans prendre en consideration les enjeux du territoire.par exemple il n’est jamais discuté par les amazighs la question du sahara occidental alors que premeierement c’est une terre amazigh et deuxiement ca serrais notre premier cheval de troy pour avoir plus d’estime et plus de reconnaissance de la part de nos ennemis arabes .
attention le gouvernement algerien et aussi le marocain venlent donner une terre amazighs aux arabes le polisario
j’aime que l’intelgencia amazigh pensent a cette affaire et de faire contribuer tous les amazghs dans cette affaire pour au moins empecher que les arabes par les nations unis ligitime le vol d’une terre amazigh par des arabes .
j’aime bien aussi que dans le prochain congres amazigh cette affaire amazighe soit inclue à l’ordre du jour
amazighs je vous aimes tous depuis la libie jusqu’a l’ocean§
1. Boujemâa Hebbaz : Crime d’Etat et silence complice ..., 13 décembre 2006, 00:01, par anyaten
qu’est-ce que vous racontez là ?
Oui, tout le Sahara depuis la Mauritanie jusqu’au Tchad est amazigh ; alors, vous pouvez le ramener si vous êtes un Hercule !
alors, vous êtes notre ambassadeur auprès des Nations Unies pour nous libérer quelques tous ces territoires. Si vous reussirez vous serez notre president à vie