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Entretien exclusif avec CHIRAC en Algérie

Après avoir attendu Allah, depuis quarante ans, celui-ci a bien fini par se manifester. Il arriva du ciel, via Air France, un certain dimanche 3 mars 2003.

lundi 14 avril 2003, par webmaster

Il s’appelait Dieu Chirac. Il avait choisi un dimanche ; jour du seigneur.
C’est le jour où Dieu reçoit, à l’autel, les désespérés, les laissés pour compte, les orphelins et les confesseurs.

A Alger, il faisait beau. Le soleil brillait. La mer reflétait les yeux bleus du créateur. Alger la grise, la ville des croyants, avait retrouvé, ce jour-là, toutes ses couleurs. Les croyants s’étaient rasés de près et les femmes avaient ôté leurs voiles. Ils étaient "nus". Ils étaient contents de pouvoir, enfin, voir le Seigneur. Des hommes, des femmes, des vieux, des enfants,... tout le monde était là. Dieu était attendu, dans les rues, par un million d’âmes égarées. Ils étaient venus, drapeaux à la main, certains pour lui toucher la main ou la lui baiser, pourquoi pas ? Puis d’autres pour lui demander un visa menant au paradis, autrement dit, le royaume de Dieu.



Dieu, content d’être parmi ses fidèles, se laissa prendre au jeu. Il se perdit dans la foule, serra les mains tendues, distribua des sourires en leur disant des mots réconfortants. De suite, par miracle, les paralytiques se remirent à marcher, les égorgés se levèrent de leur tombes, les disparus revinrent dans leurs familles, les muets se mirent à crier... "Vive Chirac ! Vive Chirac !"



Quant au saint Boutef, le représentant de Dieu sur terre, suivait le Seigneur comme une ombre. Il était heureux d’être à côté du Père. Il souriait aux anges, serrait les mains perdues, oubliées par le Seigneur. Mais ces mains se retiraient vite, de peur de se salir ou de se faire voler un doigt.



A bien raison celui qui a dit : "Il vaut mieux avoir à faire au bon Dieu qu’à ses Saints."


De notre correspondant à Alger,

INSI, le dimanche 3 mars 2003.



Dans la foulée INSI a réussi à arracher un entretien exclusif au cher invité des Algériens.



Insi : Bienvenue Monsieur Chirac ?

Chirac : Salam-Alikum ! Je viens vous rendre le sceau du Dey.

Insi : Ca appartient plutôt aux Turcs, non ?

Chirac : C’est pareil. Turcs, Arabes, Musulmans... c’est salades-tomates-oignons.

Insi : Que pensez-vous de l’accueil que vous ont réservé les Algériens ?

Chirac : Génial. Même chez moi je n’ai jamais triomphé de la sorte. Rien que pour les bains de foule, on aurait du garder l’Algérie. Ça soulage un bain chaud. Ça te guérit de toutes les crises politiques, en l’occurrence la guerre en Irak, la Côte-d’Ivoire, les retraites, le chômage, etc. L’Algérie, c’est vraiment les vacances !

Insi : Ce n’est pas une visite d’Etat ?

Chirac : Non. C’est juste un séjour de villégiature aux frais de l’Etat. Algérien bien sûr ! Mon ami Boutef m’a tout payé : la bouffe, « la boutefette », l’hôtel, le transport, mes bains de foule thérapeutiques. Tout. Mon ami Boutef est très riche. Il a une caisse d’Etat à lui tout seul. Il dit juste "Ouvre-toi sésame" et elle s’ouvre. Magique !

Insi : Pensez-vous vraiment que l’Algérie est un Etat ?

Chirac : L’Algérie est... dans un Etat... inquiétant, et la France veut aider les Algériens à sortir de celui-ci.

Insi : En donnant des visas ?

Chirac : Contre des Kabyles.

Insi : Comment ça ?

Chirac : Les Kabyles sont de très bons travailleurs. Une bonne main-d’œuvre. De plus, ils aiment la France et ils ne coûtent pas un rond à la Sécurité Sociale.

Insi : C’est pour cette raison que vous leur donnez des visas ?

Chirac : C’est pour désengorger la Kabylie. Les Kabyles gênent beaucoup mon ami Boutef là-bas, en Algérie.

Insi : Tenez, pourquoi vous ne vous êtes pas rendu en Kabylie ?

Chirac : D’après mon ami Boutef, les Kabyles caillassent les présidents qui se rendent chez eux. Chaque fois que mon ami Boutef se rend dans cette région, on le lapide.

Insi : Les Kabyles sont furieux contre vous Monsieur le président. L’avez-vous constaté ?

Chirac : Je m’en fiche. Les Kabyles nous aiment car ils n’ont pas le choix. Ils nous ont chassé de leur pays, mais pas de leurs têtes. Je ne cherche pas à gagner un peuple qui est condamné à nous aimer. Je cherche plutôt à séduire nos ennemis, autrement dit les Arabo-islamistes.

Insi : Pourquoi ?

Chirac : Un, ils ont le pétrole et deux, le terrorisme.

Insi : Vous convoitez les terroristes ?

Chirac : J’essaye plutôt de les convaincre de rester et terroriser chez eux. Moi, je n’ai besoin que de pétrole.

Insi : Vous ne savez pas que l’Algérie exporte les deux au même temps ?

Chirac : Oui, l’Algérie est bien classée dans l’OPEPT.

Insi : C’est quoi ?

Chirac : L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et du Terrorisme.

Insi : Et qui détient la palme d’or ?

Chirac : L’Arabie Saoudite, mon cher ami.

Insi : Boutef vous a donné un beau pur sang arabe, n’avez vous pas peur qu’il fasse des petits chevaux beurs, qui siffleront la Marseillaise ?

Chirac : Ne vous inquiétez pas, Sarko est déjà dessus.

Insi : Le mot de la fin ?

Chirac : J’invite les Musulmans de France à rester calmes pendant la guerre.

Insi : Mais les Kabyles disent ne pas se reconnaître dans cette communauté religieuse ?

Chirac : On a dit que c’était le mot de la fin, Non ?



(Insi range son stylo et son calepin en se disant : merde !)

Insi,

Alger, le 3 mars 2003





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