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Nouvelles mesures en faveur de la Kabylie en prévision d’un dialogue
Lire la Dépêche de l’AFP du 26 août 2003.
mercredi 27 août 2003, par
ALGER, 26 août (AFP)
Le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures en faveur de la Kabylie, notamment une enveloppe de 20 milliards de dinars (plus de 23 millions d’euros), en prévision d’un dialogue pour sortir d’une crise qui dure depuis plus de deux ans.
Dans un communiqué rendu public mardi, le gouvernement a annoncé le dégagement de cette enveloppe financière au profit des départements de Tizi Ouzou (110 km à l’est d’Alger), Béjaïa (260 km à l’est) et Bouira (120 au sud-est).
Elle est destinée à "corriger les retards enregistrés au cours des deux dernières années, relancer les travaux d’infrastructures et les activités économiques, sociales et culturelles génératrices d’emplois et de richesses, et donner une forte impulsion aux actions d’amélioration des conditions de vie des citoyens", selon ce texte.
Le président Abdelaziz Bouteflika a "salué la volonté" des âarchs (tribus kabyles), fer de lance de la contestation en Kabylie, de "prendre part au dialogue destiné à la mise en oeuvre de la plate-forme d’El Kseur", selon la même source.
Cette plate-forme, adoptée le 11 juin 2001 à El-Kseur, près de Béjaïa, dans l’effervescence des émeutes qui avaient ensanglanté la région en mai-juin 2001, contient, en 15 points "non négociables", les revendications des âarchs qui souhaitent la reconnaissance de l’identaité culturelle berbère et un plan de relance et de réformes économiques.
M. Bouteflika a également "instruit le chef du gouvernement de réunir les conditions nécessaires pour le succès de ce dialogue (...) en vue du dénouement définitif de la crise, du renforcement de l’unité nationale et de la consolidation de la stabilité de l’Algérie", selon ce communiqué.
Le 20 juillet, emboitant le pas à son chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, M. Bouteflika avait relancé cette offre de dialogue lors d’une visite à Sétif (300 km à l’est d’Alger).
Les âarchs, réunis le 15 août à Rafour, près de Bouira, se sont prononcés pour le dialogue avec le gouvernement, mais ont posé des conditions.
Ils avaient exigé, comme préalable "la libération des détenus, l’arrêt des poursuites judiciaires, la dissolution des assemblées (mairies) issues des dernières élections, l’amnistie fiscale couvrant la durée du mouvement pour les commerçants des régions concernées et la prise en charge du contentieux Sonelgaz".
La Sonelgaz est la société publique d’électricité et de gaz. Sur instruction des âarchs, la population avait refusé de payer ses factures tant que cette société y inclurait les redevances de la télévision d’Etat que les kabyles abhorrent pour sa couverture jugée partiale des émeutes qui avaient fait plus d’une soixantaine de morts et des milliers de blessés.