Accueil > Débats > Tribune libre > Hommages d’outre-tombe
Hommages d’outre-tombe
samedi 1er mars 2008, par
Il est des moments de gloire pour un homme, des instants solennels chargés d’émotion où en un seul instant, une seule image doit agréger toute la symbolique des actes qui justifient que l’on s’incline devant la grandeur d’une vie, d’une œuvre ou d’un combat. Bouteflika vient d’être proposé au prestigieux Prix Nobel de la paix par un aérophage de dignitaires algériens, l’honneur est grand, l’hommage sera à sa hauteur.
Si l’homme est finalement élu, les symboliques les plus naturellement invitées dans de pareils moments sont les défunts, illustres ou intimes, qui témoigneront de l’homme comme pour dire combien il a honoré leur mort et justifié leur sacrifice. Orphelins et veuves d’opposants, martyrs et autres exclus, seront nombreux à emboîter le pas de l’élu dans sa montée triomphale des marches du Palais suédois.
Tous seront présents, pas un ne manquera à l’appel d’une cérémonie qui donne un sens à leur disparition puisque la communauté internationale et la nation entière légitime et sanctifie la main du bourreau par le Prix de l’honneur et de la gloire.
Nombreuses seront les veuves et les mères meurtries dans leur chair qui verseront une larme au passage pour l’âme du défunt dont elles sentiront presque le souffle. Nombreux seront les fils et les filles qui calmeront leur peine d’une absence tant ressentie. N’est-ce pas là leur père qui est honoré en même temps que la nation entière ?
Ouvreront la marche du cortège les premiers, Krim Belkacem et Mohamed Khider, qui ont connu l’homme dans ses premiers balbutiements sur le chemin du Prix Nobel de la paix, un travail remarquable d’assassinat politique, un chef d’œuvre de conquête dans le sentier de la gloire. Suivront tous les autres, ils sont si nombreux que nous aurions peine à les nommer. Tous, d’une seule voix, entonneront le chant de la reconnaissance, le chant de la gloire nationale. Parmi les voix les plus retentissantes, celle de nos frères berbères qui ne manqueront pas à l’appel. Oui, tous entonneront le chant de la Paix et graviront ces marches du palais suédois derrière celui qui les représentent, celui qui les honore.
Puis, comme un seul homme, la nation entière écoutera religieusement le discours d’intronisation du Prix Nobel de la paix. Comme il est de coutume, l’homme déroulera le fil de sa vie, une vie qui le conduira au couronnement suprême de la reconnaissance mondiale. Tout jeune militant de la paix et de la démocratie, il nous décrira ses premiers pas dans le putsh militaire où il fut l’un des principaux organisateurs. Il enchaînera sur l’emprisonnement sans jugement ni ménagement de son leader. Quel destin exceptionnel promis à cet homme qui excellait, dès sa prise en main, à des mécanismes du jeu démocratique que des Saddam Hussein ou un Soekarno ont mis des années à maîtriser avant d’en jouer les premiers rôles.
Il sera long le discours car une vie au service de la paix ne peut se résumer en quelques mots. Le parcours est sans faute, pas un seul instant où l’homme se déjugera. Pas une seule libération, pas un seul compromis avec l’opposition, pas une seule condamnation de la corruption de ses pairs, jamais une seule faiblesse qui puisse aujourd’hui altérer l’image du Prix prestigieux qui lui est décerné. L’académie du Prix Nobel pourra être fière d’un tel candidat qui fera l’unanimité dans son acharnement à ne jamais s’écarter de la voie tracée de son destin. Non, rarement un candidat n’aura autant sacrifié sa vie à l’établissement de la paix pour ses prochains.
L’homme est vieillissant, il est dévot et ne rate jamais une occasion pour montrer sa profonde foi religieuse. Peut-être a-t-il compris, lui, ce qu’étaient les prescriptions divines. Nombre d’entre nous n’avons pas eu cette chance d’être touchés par la grâce, jamais un coup d’état lorsque nous voulions faire de la politique, jamais un meurtre politique, jamais un centime dérobé, jamais un mot populiste, jamais de fils ou de maris arrachés aux siens dans les pleurs et la douleur. Il faut bien reconnaître que peu d’élus peuvent prétendre à entrer au Panthéon de l’humanité.
Rien ne sera effectivement épargné aux algériens comme l’affirme très justement l’éditorial de Tamazgha. Les démocrates, ou plutôt ce qu’il en reste, devront serrer les dents car le jeu morbide de l’humiliation ne fait que commencer. A cent vingt dollar le baril de pétrole, peu de chance que nous ne buvions pas le calice jusqu’à la lie.
SID-LAKHDAR Boumédiene
Enseignant
Messages
1. buveurs de sang jusqu’à la lymphe , 7 mars 2008, 07:32, par La Mécréante
Monsieur SID-LAKHDAR dit : Rien ne sera effectivement épargné aux algériens comme l’affirme très justement l’éditorial de Tamazgha. Les démocrates, ou plutôt ce qu’il en reste, devront serrer les dents car le jeu morbide de l’humiliation ne fait que commencer. A cent vingt dollar le baril de pétrole, peu de chance que nous ne buvions pas le calice jusqu’à la lie.
et Monsieur Abed Charef développe ceci :
Autant de pétrole et si peu de blé !
par Abed Charef – Quotidien d’Oran – 06/3/2008
Le prix du pétrole atteint des sommets. Celui du blé dépasse les sommets.
Pendant que l’Algérie a les yeux rivés sur le prix du baril de pétrole, un mouvement d’ajustement planétaire est en train de s’opérer. Produits agricoles et matières premières, que l’Algérie importe en abondance, connaissent une flambée des prix exceptionnelle, les plus importants depuis un demi-siècle. Son impact est déjà visible sur l’économie algérienne, mais l’Algérie a décidé de ne pas voir ce phénomène qui est pourtant en train de redessiner la carte du monde. Il ne s’agit pourtant pas de secrets d’Etat soigneusement gardés. Il suffit d’aller sur n’importe quel site internet spécialisé pour prendre la mesure de l’ampleur de cette restructuration qui s’opère au niveau mondial. D’autant plus que de nombreuses alertes sont venues souligner l’urgence d’une vraie réflexion.
Durant l’année écoulée, l’Algérie a subi successivement les crises de la pomme de terre, du lait et de la semoule, autant de raisons de s’inquiéter. Elle entre dans une nouvelle crise, celle de l’huile. Et d’autres produits vont poser problème à terme. A titre d’exemple, le prix du blé a doublé en un an. Mais certaines variétés ont connu des hausses encore plus importantes, de 270 pour cent pour le blé dur à une multiplication par quatre pour certaines variétés plus cotées destinées au pain et aux pâtes.
Quant aux autres produits, depuis le début de l’année seulement, ils ont augmenté de 5% pour le soja, 7% le sucre et 11% pour le maïs. Quant au prix du blé, il a connu un bond de 17% !
Pour l’Algérie, la situation est extrêmement inquiétante. Pour le blé, la tendance à la hausse s’inscrit dans la durée, en raison d’une médiocre production mondiale attendue, de la forte demande de la part de pays déficitaires en céréales (Egypte, Algérie, Philippines) ou d’autres où le niveau de vie s’est amélioré (Inde, Chine). Fait historique, la demande mondiale (611 millions de tonnes) sera inférieure à l’offre (604 millions de tonnes).
Pour le seul blé, des experts prévoient une poursuite de la hausse des prix qui peut atteindre 50% durant l’année en cours. Les raisons en sont désormais connues et offrent un modèle de ce qu’une économie complexe produit comme effets.
Au départ, il y a la hausse du prix du pétrole, qui pousse à chercher des carburants moins chers. L’éthanol, produit à partir du maïs, est, pour l’heure, le plus abordable sur le plan du coût et des techniques de production. Consacrer une partie du maïs au méthanol signifie qu’il y en aura moins pour les aliments du bétail. En outre, cultiver plus de maïs signifie qu’on cultivera moins de blé.
A cela s’ajoute une sécheresse, qui a frappé de grands pays producteurs la saison passée. En bout de chaîne, on aboutit à ce résultat qui frappe de plein fouet l’Algérie : les produits agricoles importés massivement ont connu une flambée.
Et si ce blé est acheté en euro, cela signifie que le pouvoir d’achat du baril de pétrole, rapporté au blé, a diminué en un an, sous l’effet conjugué de la baisse du dollar et des variations des prix des deux produits.
Détail qui aggrave encore ce tableau, les prix enregistrés sur le marché international se répercutent avec un retard de plusieurs mois chez les consommateurs. Ceci signifie que les hausses enregistrées ces derniers mois en Algérie ne représentent qu’une partie infime des évolutions qu’a connues le marché international. L’ensemble de ces répercussions pourra être évalué réellement dans une année. A ce rythme, le prix de la baguette de pain atteindra un seuil qu’on n’ose imaginer.
Et comme l’Algérie entre dans une période électorale, il est probable que les autorités vont recourir à la méthode la plus facile, celle des subventions massives, occultant l’impératif de politiques nouvelles destinées à stimuler la production. Cette évolution des prix des produits agricoles s’est déjà reflétée dans les importations du pays en 2007. Celles-ci ont dépassé 27 milliards de dollars. Pour 2008, les spécialistes estiment que le seuil symbolique de 30 milliards de dollars sera dépassé. Un chiffre faramineux, qui installe le pays dans une situation de dépendance très inquiétante. Les économistes s’inquiètent aussi d’une autre évolution, encore plus grave. Ils redoutent en effet que le déficit alimentaire du pays atteigne un seuil irréversible.
D’ores et déjà, on ne parle plus d’autosuffisance alimentaire, mais d’une dépendance contrôlée. A terme, le pays risque toutefois de se retrouver face à un déficit incontrôlable, avec une facture alimentaire supérieure à dix milliards de dollars. Ce ne sera pas seulement un problème économique, mais un problème politique.
On sait, certes, que le blé ne pousse pas dans un puits de pétrole. On sait toutefois que les pays sérieux réussissent à transformer leur pétrole en blé.
En investissant massivement dans l’agriculture et le savoir. Autrement, le pays sera confronté à une autre réalité : comment préserver sa souveraineté quand on importe l’essentiel de ce qu’on mange, et que les seuls achats alimentaires absorbent l’équivalent des recettes extérieures du Maroc ?
c’est l’Algérie qui claudique sur 3 pattes : Mediène-Kellil-Hassi Messaoud et qui disparaîtra dans la mer (la mère) de tous les vices. Et la Kabylie islamo-arabisée avec elle...
2. en route pour la tombe, 13 mars 2008, 23:22, par La Mécréante
"boire le calice jusqu’à la lie"...
et s’il ne restait que ça avant de tous crever "pour de bon" ?... Ils seraient déjà 80% à "crier famine" et à relayer la jérémiade française du "pouvoir d’achat", comme si ce vocable avait une quelconque signification dans la médina de barbéfélène !...
Vivement que le baril atteigne 200$ et que l’€ vaille 2$ ! je rêve d’apocalypse !!! j’ai envie de me saouler la gueule à la "santé" de ceux qui ont choisi de vivre à l’horizontale !
plus que jamais : Mécréante !
80% des Algériens souffrent de malnutrition
M. Hariz Zaki, président de l’association de défense des droits du consommateur a indiqué, hier, qu’environ 80% des Algériens souffrent de malnutrition, suite à la détérioration du pouvoir d’achat, dont environs 500 mille enfants. Cela explique, selon lui, les maladies qui se sont amplement répandues ces derniers temps.
Le président de la Fédération algérienne des consommateurs, qui a déposé une demande officielle d’agrément de 16 associations, depuis 14 mois, et qui attend toujours de l’obtenir, a révélé qu’il n’y a qu’une petite tranche d’Algériens qui prend les repas indiqués par l’Organisation mondiale de la santé.
Cette situation est, selon lui, le résultat de la situation sociale actuelle. Les prix de la plupart des produits de consommation ont augmenté, alors que les salaires des fonctionnaires n’ont pas été révisés.
Afin de résoudre ce problème, le même interlocuteur a réitéré ses propositions visant à alléger les charges de plusieurs consommateurs, afin de garantir un repas complet.
Il a également proposé de dispenser quelques employés ayant de faibles salaires des charges des factures de l’eau, de l’électricité et du gaz.
L’interlocuteur a appelé les parties responsables à la nécessité de restaurer les droits du consommateur qui sont violés pratiquement, notamment le droit au choix et à la représentation et le droit à l’information.
El Khabar 13-03-2008- Par M. Derki/ Rubrique Traduction »