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Kabylie

Réaction du MAK à l’offre de dialogue de l’Etat algérien

lundi 21 juillet 2003, par Masin

Bouteflika aurait invité le mouvement des villages de Kabylie au dialogue afin de mettre en œuvre la plate-forme de Leqser !

Le MAK estime que les Archs "sont pris à leur propre jeu".

Nous publions ci-dessous la déclaration de Ferhat Mehenni, porte parole du MAK.


TIMANIT I TMURT N YEQVAYLIYEN

MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE

REACTION

Comme attendu, Bouteflika vient d’inviter "personnellement… le mouvement citoyen" au dialogue pour "mettre en œuvre la plate-forme d’El-Kseur et de satisfaire les points qui ne portent pas atteinte à l’unité du peuple algérien et à son intégrité territoriale". Ainsi, les Ârchs sont pris à leur propre jeu.

1. Exiger que seule une invitation de sa part soit digne de confiance pour désamorcer la crise kabyle dont, au passage, il porte toute la responsabilité c’est donner force et crédibilité à sa candidature pour un second mandat à la présidence de la République.

2. Refuser le dialogue sera, pour les délégués de nos villes et de nos villages, incompréhensible pour l’opinion nationale et surtout internationale qui suit avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation dans la région.

3. Y aller c’est cautionner, directement ou indirectement, les prochaines élections présidentielles. C’est tourner le dos à nos martyrs. C’est ce qui fait que pour rester dans la trajectoire des exigences de notre Histoire, nous appelons à boycotter les échéances de 2004 comme nous l’avons fait pour les locales et les législatives de 2002 afin de mieux souligner le droit de notre région à bénéficier d’un statut de large autonomie.

Quelle que soit la réponse du "mouvement citoyen" à cette offre du pouvoir, le MAK met en garde contre tout dialogue qui aboutirait à la négation du peuple kabyle et/ou à brader ses intérêts. La mise en œuvre de la plate-forme d’El-Kseur ne peut se réaliser que dans le cadre de l’autonomie de la Kabylie qui reste une condition sine qua non pour une solution définitive de la crise que traverse la région non pas depuis le "printemps noir" mais depuis l’indépendance de l’Algérie. Les caresses et les flatteries adressées aux Ârchs "patriotes" ces derniers temps, par ceux-là même qui ont tiré sur nos enfants et emprisonné nos délégués, pour les remonter contre les "autonomistes" doivent ouvrir les yeux à chaque Kabyle sur le fait que ce qui dérange le pouvoir n’est pas tant la plate-forme en question, dès lors qu’elle est restée désespérément kabyle, mais l’unanimité dans notre région sur le Projet d’Autonomie de la Kabylie.

Le MAK continuera de se battre par les moyens de la Raison et du Droit, de la politique et de la démocratie pour que les sacrifices de tant de générations du peuple kabyle soient honorés par l’Histoire et que ce dernier ait un avenir conforme à ses aspirations et à la mesure de ses ambitions ancrées dans les valeurs les plus sacrées de l’Humanité.

Kabylie le 21 juillet 2003.

P/ le MAK,

Ferhat MEHENNI,

Porte-parole.