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Tamazight de la monarchie
L’Ircam ou la parole interdite...
Par Aït Sgher Uccen
mercredi 2 février 2005, par
L’Ircam aurait même des journalistes ! Ainsi, les moyens ne semblent pas manquer à cet institut royal... En matière de moyens, il faut dire que l’institut porte bien son nom ! Ils ont imprimé plusieurs ouvrages, mais voilà que ces ouvrages en dizaines de milliers d’exemplaires sont restés stockés dans les sous-sols et locaux de l’Ircam (heureusement qu’il y a de l’espace) ; à se demander à quoi ces ouvrages serviront !
En ce qui nous concerne au sein de Tamazgha, l’on s’est positionné par rapport à cet institut dès l’annonce de sa création et nous avions exprimé le fond de notre pensée à ce sujet. Mais ce que le temps nous apprend au fur et à mesure ne fait que confirmer la position de celles et ceux, comme Tamazgha, ont toujours dit que l’Ircam n’est qu’un instrument du Palais qui a pour objectif de s’occuper de tamazight pour la mener dans l’impasse et faire en sorte de la domestiquer.
Nous publions ci-après une contribution qui va dans ce sens et qui nous donne une idée de la nature de cette institution royale...
Un bras de fer inégal vient d’être engagé entre les jeunes journalistes de l’IRCAM* et leur administration. Selon des informations que nous tenons de sources internes à l’Ircam, l’administration de l’institut royal aurait interdit à ses journalistes de commettre des articles dans des quotidiens marocains sans son feu vert.
"L’article doit être soumis aux sbires de l’administration pour être lu avant sa publication", nous confie un membre de cette institution. L’Ircam mettra-t-il en place un "comité de censure" qui sera présidé par l’un de ses plus fidèles serviteurs pour charcuter les espoirs des jeunes en mal de liberté d’expression ?
Au sein de l’Ircam, rien ne va plus. Les "hommes libres", devenus esclaves depuis trois ans, ne se sentent plus bien dans la tanière du Makhzen bienveillant. Plusieurs chercheurs et simples fonctionnaires n’hésitent pas à exprimer, dans les coulisses, leur "mécontentement" et leur "malaise" face à la situation qui prévaut dans cette institution.
Mais leur servilité légendaire finit par prendre le dessus. Elle les empêche de prendre des décisions braves dignes de l’image des "hommes libres" qu’ils essayent de vendre aux jeunes militants. Leurs paroles tombent à l’eau vite et prennent les couleurs vert-rouge. Ils ne tardent jamais à changer de couleur, à aiguiser leurs couteaux dans l’ombre et à poignarder dans le dos les militants sincères et incorruptibles pour les salir.
De bonnes volontés existent bel et bien au sein de l’Ircam. Mais que peut une poignée de jeunes motivés contre les soldats argentés de l’empire ?
Les journalistes de l’Ircam, feront-ils recours aux bienfaits des pseudonymes pour s’exprimer ? Une liste doit être mise à leur disposition par leur administration avant qu’ils aient le génie de créer d’autres. On leur proposera sûrement de nouveaux pseudos que personne n’a jamais utilisé... pour exprimer toujours une seule et unique idée : Vive l’Ircam ! Ih’la wseggwas !
Aït Sgher Uccen.
(*) IRCAM : Institut royal de la culture amazighe.