L’odyssée d’un Petit homme...

INSI : Monsieur le Président, comment vous sentez-vous après ces quelques mois passés à la tête de la présidence de la République ?

Bouteflika : Je me sens bien ! Même très bien ! Dieu merci ! Grâce à l’opposition, j’ai réussi à reconquérir le pouvoir après vingt ans d’errance. Me voici enfin de retour vers Pénélope.

Qui c’est Pénélope ?

Bouteflika : Mais c’est l’Algérie, voyons !

A propos de l’opposition, que reste-t-il de la coalition des six ?

Bouteflika : Vous voulez dire les prétendants ? Comme vous le savez, ces gens-là, je les ai éliminés à la veille du scrutin. J’ai réussi à me présenter tout seul comme au bon vieux temps. Ha ! ha ! ha !


Et le terrorisme ?

Abdelaziz : Eh bien pour le moment, j’essaye de contacter les terroristes, ou si vous voulez nos FIS égarés, par courrier, afin de les inviter à me rejoindre. J’attends leur réponse.


Vous allez gouverner avec eux ?

Si Abdelaziz : Ben Bella a bien gouverné avec l’armée des frontières en 1962, non ?


Mais les terroristes sont des assassins... ?

Si Bouteflika : Ecoutez, en Algérie, on a toujours gouverné avec les militaires et les terroristes ont des armes. Moi, je dirais que le GIA n’est que l’armée régulière réformée selon les exigences du FMI.


Comment ça ?

Si Abdelaziz : C‘est une armée qui ne coûte rien à l’Etat. Le GIA est financé par des privés. De plus, moi, je trouve les éléments des groupes terroristes plus frais, plus engagés et plus actifs que ceux de l’ancienne armée.


Et les Kabyles ?

Si Bouteflika : Ah, les Kabyles ! Non, moi, je n’ai aucun rapport avec ces gens-là. Da Lho et Aâmi Saïd s’en occupent. Tant qu’on a ces deux-là, on a rien à craindre. Dieu merci !


Le code de la famille ?

Si Abdelaziz : Pour le moment, je me penche sur le dossier de la famille de Khalida Messaoudi. J’espère que d’ici l’an 2000, je réussirai, grâce à Dieu, à régler définitivement les problèmes de cette illustre famille.


Bientôt se tiendra le 2e congrès mondial amazigh. Etes-vous au courant ?

Abdel : Bien sûr ! D’autant plus que l’organisateur de ce séminaire de Yakourène, qui aura lieu à Lyon, est l’un des professeurs que le F.L.N. a envoyés, à l’époque, en France pour enseigner la langue arabe. Et puis d’après celui-ci, les congressistes seraient pour la plupart issus de l’amicale. Nous maîtrisons bien donc la situation.


Que pensez-vous du jeune roi Mohamed VI ?

Sidi Abdelaziz : Mohamed VI est le père de Hassan III. Il est un descendant du prophète. Selon l’arbre généalogique de cette famille, notre prophète serait donc Mohamed Zéro.


Dernier mot ?

J’espère que les militaires me donneront le temps qu’il faut afin que je puisse contenir le peuple. Et puis, j’invite les autres dirigeants politiques à me rejoindre, afin que nous puissions, ensemble, reconstruire le F.L.N. (le Front des Larcins Non-alignés).


Entretien imaginé par INSI


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