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Exécution du tyran de Bagdad
Le degré zéro de l’humanité
dimanche 31 décembre 2006, par
A Bagdad un homme vient d’être l’objet d’une barbarie immonde. Qu’importent ses crimes, qu’importe l’abjection que ressent l’auteur de ce présent article pour un être dont la brutalité a été innommable. Un homme a été pendu par d’autres hommes dans un spectacle abject retransmis au monde entier pour assouvir la part sombre de chacun, apaiser les consciences et dissimuler la lâcheté.
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Que les partisans de la peine de mort se réjouissent ! Que les jeux du cirque débutent ! Que s’entendent les hurlements vengeurs d’une foule en délire et en mal de sensations ! Que l’on se délecte à la vue d’une exécution et que tous les fantasmes morbides soient à leur comble !
Les Etats-Unis, partisans farouches de la peine de mort viennent de nous montrer un des échantillons de leur projet d’exportation de la démocratie. A la barbarie d’un homme, on répond par la barbarie d’un système. Tous innocents d’ailleurs, il n’y avait pas grand monde, hier encore, pour l’acclamer, l’aduler et le sanctifier, le maître tout puissant de Bagdad. Ils étaient tous martyrs et innocents, entre les mains d’un seul homme, que pouvaient-ils faire ?
Mais, après tout, nous rétorquent les défenseurs de la peine de mort, c’est au nom du peuple qu’est exécuté la sentence. Dans ce cas, qu’ils assument, qu’ils en soient les témoins et qu’ils participent à la besogne !
Que l’on coupe les mains et que l’on tranche les têtes en place publique, c’est bien ce qui se passe encore dans nombre de pays qui entretiennent avec nous d’honorables relations diplomatiques. On leur envoi même des pèlerins pour purifier leur âme dans un lieu sacré dont ils sont les gardiens. Que l’on organise, comme cela a été le cas récemment en Iran et en Afghanistan, un vaste rassemblement d’une foule hystérique où l’on mènerait le père de la victime au pied du condamné dont le cou est déjà paré du nœud de la corde. Ce père ayant lui seul le droit de pardonner dans l’ultime instant.
Non seulement cette exécution et le show macabre de sa retransmission représentent le degré zéro de l’humanité mais elle ne sert à rien si ce n’est que d’empirer l’abîme sauvage dans lequel se débat la société irakienne. On répond à la barbarie par la barbarie et c’est sur ce ciment que l’on veut bâtir une société juste et intelligente. Il y a du travail !
Puisque les défenseurs de la peine capitale soutiennent que le châtiment doit être proportionné au crime, la mort n’est-elle pas encore trop douce pour ce tyran qui en a exécuté des dizaines de milliers. Le juste châtiment pour ce roi de Bagdad ne serait-ce pas de le livrer à la foule ? Ce serait conforme à leur vœu d’équité. Qu’on l’insulte, qu’on le mutile, qu’on lui crache au visage, qu’on le torture en public et qu’on se réjouisse de son maintien en vie pour qu’il puisse encore et encore endurer la conséquence de ses actes.
N’est-ce pas là la pénitence qu’un père, une mère ou une épouse puisse exiger comme légitime sentence ? Ce serait en effet conforme au principe de juste châtiment. Puisque ces défenseurs souhaitent que l’on fasse preuve de moins d’angélisme lorsqu’il s’agit de la douleur des autres face à celle des victimes, et bien soit, c’est comme cela qu’il faut procéder et pas autrement. Si la réponse de l’humanité au crime doit être proportionnée, alors la peine de mort est en toute logique insuffisante pour le bourreau de Bagdad.
Ainsi, le cas américain, car il s’agit bien de la justice américaine qui vient de sévir, est exemplaire car il nous rappelle que le degré de barbarie n’est pas toujours corrélé au niveau de développement. L’être humain, au fait de sa gloire sur le monde du vivant, se grise de son avancement technologique, se délecte de son savoir immense et s’épanche en autosatisfaction à propos de son degré de culture. Pourtant, il n’a pas avancé d’un pouce sur la question originelle que lui a posé le geste fatal que porta Caïn sur son frère Abel.
Que les algériens se réjouissent, ils font partie de ces Etats qui n’ont pas renoncé à l’équité dans la réponse à la barbarie. Et tout le monde sait à quel point cela élève le niveau de conscience politique de nos dirigeants, annihile la corruption, supprime les meurtres et la misère sociale.
SID-LAKHDAR Boumédiene
Enseignant
Messages
1. Le degré zéro de l’humanité, 1er janvier 2007, 20:03
Nous avons eu une fois de plus la preuve que la raison du plus fort est toujours la meilleure... En Europe, on lutte contre la peine de mort, ailleurs on l’encourage. Par-ci on condamne à l’unissson l’assassinat d’une personne, par-là on se tait devant des massacres...Le monde se dégrade, l’humanité davantage.Quel dommage !
Amirouche
1. Le degré zéro de l’humanité, 2 janvier 2007, 17:14, par amkrane amrane asg Tinghir
Le monde neufrage à présent dans une sorte de décadence de valeurs humaines sans retenue et le responsable de ce fléau reste la science.or ,il faut stopper la science !!!
le condamnation de mort est un acte purment humain contre les fautifs en précision contre les gens qui ont commis des génocides comme éthnocide.le problème ne se limite pas à l’acculturation mais bqp plus à cela ,à l’extermination d’une civilisation et d’une composante humaine.or ,l’homme est un produit culturellement historique et civilisationnel qu’il faut encourager et non pas le déprimer voire l’exterminer."vive l’humanité et et la tolérance" !!.
2. Le degré zéro de l’humanité, 7 janvier 2007, 22:52, par Aksil
AZUL. Ce n’est pas que de maintenant que le monde naufrage dans une sorte de décadence comme tu dis : L’horrible, plutôt l’innommable, lâche assassina de la Chère et Divine KAHINA. Tête tranchée par un seïf arabe..., tranchée sur son territoire... par un seïf dans la main d’une effigie d’homme, un général hassan ibn Noman. La tête de cette Héroïne transportée à Damas pour satisfaire la folie du Khalife abdel malek... il voulait la tête de la divine KAHINA (7ème siecle)- Que le tout-puissant la bénisse.
3. Le degré zéro de l’humanité, 19 juillet 2007, 02:44, par malik
tanmirt agma pour ce passage sur "dihya la berbere" mais ne t’inquietes pas, tout le mal qui a eté fait pour islamiser et arabiser l’afrique du nord depuis le 7eme siecle apres Jesus crist jusqu’a aujourd’hui refera surface et toutes les generations a venir le sauront pourquoi certains continuent a imposer l’arabisation pour effacer toute trace de la culture berbere et son identité ,crois moi que ces generations ne se laisseront pas faire par ces fausseurs d’histoire et d’identité et tamazgha retournera a ses siens au peuples berberes
Voir en ligne : kahina (DIHYA)
2. Le degré zéro de l’humanité, 5 janvier 2007, 04:33, par amazigh
Oeil pour oeil, dent pour dent ! Un dictateur doit creuver. Nous sommes au 21 ème siécle a mmi-s n tmurt...Ton bla bla n’est que de la médiocre littérature... A quand l’exécution d’autres dictateurs ? Tel est notre voeu le plus cher.Quand un président permet l’exécution sommaire de plus 120 jeunes personnes, il faudrait qu’il créve plus de 120 fois ( si tu vois ce que je veux dire). La potence pour des gens de cette espèce ne peut pas nuire à l’humanité, bien au contraire !
Amazigh
1. Le degré zéro de l’humanité, 5 janvier 2007, 12:36
Eh bien ! Il y a du boulot.
3. Le degré zéro de l’humanité, 9 janvier 2007, 04:10
THE LEGEND OF THE KAHINA, A NORTH AFRICAN HEROINE
THE LEGEND OF THE KAHINA, A NORTH AFRICAN HEROINE (and here )
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This is an exhaustive study of historiographical and literary representations of the late-seventh-century North African female leader, the Kahina, who first defeated the Arab invaders but was then defeated by them. The author traces all accounts of the Kahina, from the first narratives of Arab historians, written 150 years after the event, to medieval, colonial, and postcolonial historical, literary, and oral (folk) representations.
The Kahina’s identity cannot be known, the author explains, so it is possible that she was Berber, Arab, Byzantine, Roman, Jewish, Christian, or pagan. Thus writers over the centuries have constructed her to serve their specific ideological purposes.