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Les jeunes berbères et la cyber-résistance

samedi 9 juillet 2005, par Masin

La nouvelle génération des militants berbères, sceptiques aux méthodes des associations et aux fourberies du pouvoir et de ses berbères de service, investit la toile pour résister aux thèses officielles.
Dans les différents villages et villes de Tamazgha occidentale "Cliquer" rime désormais avec "résister".

"Qu’allons nous devenir en l’absence d’Internet ? Inconnus, vaincus, réduits au silence et broyés par la machine arabo-islamiste !". Moha a 30 ans. Webmaster d’un petit site dédié à la défense de la culture amazighe, il ne cache pas son admiration au travail mené depuis des années sur la toile pour rattraper des siècles du mépris subi par le peuple berbère.

Il y a déjà une décennie, la revendication berbère a envahi les autoroutes de l’information pour se loger sur la toile. Une multitude de sites, de portails et de forums ont été créés par des jeunes militants. Ils traitent de divers aspects de la revendication amazighe dans les pays de Tamazgha.

Internet a ainsi permis, en peu de temps, de rattraper plus de 2000 ans d’isolement et de donner ainsi naissance à des initiatives et à des opportunités jusqu’alors inimaginables.

Des dizaines de milliers d’informations, d’articles, d’analyses et de photos, portant sur les différents aspects de l’identité amazighe, peuvent être consultées sur Internet.

Parfois personnels, ces petits sites ont permis de sensibiliser des milliers dindividus, notamment les jeunes, férus des nouvelles technologies de l’information et de leur culture d’origine.
Ces articles ont contribué efficacement à la démystification des préjugés et des thèses révisionnistes de l’Histoire, à la récupération des symboles historiques et, surtout, à s’exprimer librement sur des sujets encore sensibles dans les différentes régions de Tamazgha.

A travers les sites Internet, la lumière a été mise sur les différentes violations des droits du peuple berbère perpétrées dans différentes régions de Tamazgha.
Les jeunes militants de l’Université d’Imtghren se souviennent encore des dizaines d’articles et de communiqués de solidarité publiés sur Internet suite à leur agression par des étudiants arabistes.


Heureusement qu’il y a le net ! </b<

"Aucun journal de la place n’a relaté l’information des agressions d’Imtghren malgré le grand nombre de blessés et l’ampleur de l’événement. Même la presse à scandale n’en a pas parlé, peste ce militant indigné qui a vu ses camarades se faire massacrer à la buvette de la cité universitaire.
"Tout le monde (autorités, presse, partis politiques, associations des droits humains ...) s’est comporté comme si de rien n’était. L’Internet était notre salut. Il le demeure. Grâce à lui, l’affaire des étudiants d’Imtghren a éclaté au visage des autorités. Cela a engendré un élan de solidarité extraordinaire qui nous a sincèrement surpris", nous confie, ému, ce jeune militant rencontré à Tizi n Imnayen.
En effet, alors que le débat battait son plein sur les sites Internet, les journaux se sont retranchés dans un mutisme complice.
Le même fait allait se produire avec l’agression des étudiants de Marrakech, d’Agadir et de la population d’Imilchil et d’Al Houceima après le séisme ainsi que le 19 mai dernier. Seuls les amazighnautes ont pris la défense de leurs frères face au silence qu’observent les medias.

Selon Addi, jeune doctorant et webmaster du site "Tankra", le nombre des visiteurs de son site a augmenté considérablement après les agressions. Le site (www.tankra.fr.st) a été pris d’assaut par des milliers de jeunes désireux de s’informer sur les évènements d’Imtghren. Des articles et des photos des victimes, publiés sur le site, ont été même imprimés et affichés dans les lycées de la ville et de toute la région.

Ania est webmaster du site www.rif-autonome.com. Pour ce jeune étudiant en Histoire « Internet constitue un moyen efficace et inespéré pour promouvoir la culture amazighe et critiquer sans gêne les régimes arabo-baâthistes mis en place après les "indépendances" dans les pays de Tamazgha ».
De n’importe quel cyber et moyennant quelques dirhams, une information peut faire le tour du monde en un clin d’œil.

Face au blocus qui frappe la culture et la langue amazighes dans les medias des Etats auxquels est soumise Tamazgha, l’Internet reste le moyen le plus efficace d’échange d’informations sur les différents aspects du combat berbère.
L’anonymat est également salutaire et permet d’échapper aux éventuelles poursuites des services en place.

Jeunes militants berbères, à vos claviers ! Le monde appartient à ceux qui cliquent vite.


Lho
Tizi n Imnayen, juin 2005.

Messages

  • bravo pour votre courage.
    Il ne faut rien attendre de personne et certainement pas des renégats berbero-arabes !

    Si les berbères ont résisté jusqu’à aujourdhui c’est grace au combat de gens qui au prix de leur vie ont combattu pour que vive Tamazgha.

    N’oublions jamais que les juifs d’Israel ont attendu 2000 ans pour retourner chez eux !

    Quel bel exemple de courage et de ténacité.

    C’est bien connu quant on veut on peut !!!

    Hugo

  • Azul felawn
    Les fiers cavaliers ne poussent plus leurs chevaux dans les vallées pour faire crépiter la poudre de leurs fusils, ils ont protégé leur culture et leur descendance avec leurs propres armes.
    Nous disposons d’un nouveau moyen pour montrer qu’on est toujours là et qu’on est pas prêts de disparaître.
    J’ai appris pas mal de choses sur la culture tamazight grâce à des imazighen rencontrés sur les sites où se regroupent les jeunes, qui m’ont conseillé ce site entre autres.
    Tous à vos claviers, apprenez le tifinagh, et ne soyez pas racistes entre kabyles, rifis, souss, et autres tribus, nous sommes déjà peu aimés, et si on se sépare nous-même...

  • bonjour a ts les bérbéres du monde entier.Effectivement internet a joué un rôle primordial dans la diffusion de la culture bérbére.Il faut rappeler nottament que la jeunesse amazigh est consciente de l’importance de la diffusion de notre culture.Enfin je pense que, comme ts les bérbéres, que le peuple bérbére existe et qu’il doit en permanence se battre afin que les arabes qui sont au pouvoir reconnaissent notre spécificité et arrêtent leur pôlitique disriminatoire et arabisante !!!!

  • Un point de vue sur l’histoire franco-marocaine, sur le monde berbère et sa résistance (pas encore cyber) sur mon site :

    www.francisboulbes.com

    je vous invite à y faire une petite visite...

    Amicalement,
    F.B.