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Qui dit mieux ?

vendredi 22 avril 2005, par Masin

L’histoire se déroule à Outerbat, un pauvre village berbère écartelé entre Rich et Imilchil sur le versant sud du Haut Atlas

L’instituteur qui me raconta l’histoire, début septembre dernier dans un petit café d’Aghbala n Ayt Sekhman au coeur du Moyen Atlas, n’en revient pas.

Un jour d’hiver, il a eu la maladresse de questionner ses élèves montagnards sur le métier qu’ils rêvent de faire dans l’avenir. Un mutisme total s’installe dans la salle de classe avant d’être interrompu par un bout d’enfant qui se lève. La réponse est sans appel : "Mek ur neddi s lâesker, qqen ad nehreg !" (L’armée, sinon l’immigration clandestine !). L’avenir est décidé. Le môme n’a pas bouclé ses 10 printemps.

Que dire de plus ? La vérité sort toujours de la bouche des enfants. L’armée et l’immigration clandestine sont les seules voies qu’ouvre l’Etat marocain devant les Berbères. De nos jours, les recruteurs font encore le tour des villages des hauts plateaux pour inscrire les noms des adolescents, éventuels soldats.

Confrontés à l’appauvrissement, au chômage, au mépris, au désespoir, les Berbères des Atlas mythiques avaient auparavant un seul choix : intégrer l’armée. Désormais, avec la nouvelle ère leurs choix se multiplient par trois : Ils ont désormais la barbe, la mendicité ou la mort sur les côtés ibériques.
Qui dit mieux ?


A. Yafelman

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