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Tamett’ut taqbaylit

"Femmes Kabyles, femmes libres..." quelle illusion !

Réaction à l’article de Nora L. intitulé "Nadia Zouaoui. Regard simpliste ou entreprise revancharde ?"

dimanche 26 novembre 2006, par Masin

En lisant la réaction de Nora L. à propos du film portant sur la soumission de la femme kabyle sous ses différentes formes, de Nadia Zaoui, j’ai été étonnée de découvrir qu’il existe des femmes kabyles qui osent prétendre que la femme kabyle est une femme libre et émancipée.

Dans un premier abord, j’aimerai souligner que je ne comprends pas sur quelles bases Nora L. a fondé sa critique à propos d’un travail, tout en reconnaissant qu’elle n’a même pas pris le temps de le voir.

Nora L., dans son article, a essayé de nous convaincre à propos de la liberté et de l’émancipation de la femme kabyle. J’aurais aimé accepter cette illusion, cependant l’éclairage que nous apporte le quotidien de la femme kabyle apporte, de mon point de vue, un démenti formel à cette affirmation.

Nora L. avance également l’idée selon laquelle les femmes kabyles arrivent à contourner la question de la virginité. Ceci est vrai ! Mais à quel prix ? Elles le font en subissant des interventions chirurgicales permettant la reconstitution de l’hymen dans les appartements privés de gynécologues qui en font leur poule aux œufs d’or. La démarche est, d’ailleurs, la même pour les avortements qui se font en catimini dans des conditions non conformes aux règles de sécurité et de l’hygiène.

Certes, aujourd’hui, il existe moins de mariages forcés mais les mariages arrangés existent toujours sous différentes formes. En effet, beaucoup de jeunes filles restent célibataires parce que leurs choix ne sont pas approuvés par leurs parents. Devant ce challenge, certaines d’ente elles choisissent la rupture avec la famille au prix d’un déchirement, tandis que d’autres choisissent le célibat puis plus tard, peut être, accepteront-elles un mariage arrangé.

Beaucoup de personnes préfèrent évoquer la charia comme seul responsable des faits. Une méthode de déculpabilisation très répandue chez certains Kabyles. Cependant, je dirai que nos mentalités sont les principales responsables de ces abus. Certes, elles sont le produit de la culture arabo-musulmane qui les a modelées depuis des siècles, mais nous avons notre part de responsabilité. Cette fuite ne nous servira à rien. Tant que nous n’arriverons pas à faire un travail sur nous-mêmes qui nous permettra de connaître le mode de vie que nous voulons réellement et tant que nous n’arrêterons pas de désigner l’autre comme seul responsable de nos maux, nous ne pourrons jamais avancer.

Nora L. a évoqué également le travail de la femme à l’extérieur pour argumenter la question de la liberté de la femme Kabyle. Peut-on se réjouir de cette forme d’esclavage ?

Je revois encore les femmes âgées de mon village qui reviennent des champs à la tombée de la nuit, courbées, le visage à même le sol sous le poids des charges qu’elles portent sur leur dos. Est-ce là la vie d’une femme libre et émancipée de 7 à 77 ans ?

Peut être qu’en vivant à l’étranger, on a tendance à oublier certains détails concernant la réalité des femmes kabyles qui sont au pays, mais il existe encore des femmes instruites qui travaillent dans des bureaux et qui, à la fin du mois, remettent leur salaire à leurs belles mères ou à leurs maris. Ceci se passe bien, de nos jours, en Kabylie.

Cependant, je n’ignore nullement les efforts des femmes algériennes et kabyles. Bien au contraire, je pense qu’elles ont gagné du terrain ces dernières années. Grâce à leur combat, elles ont réussi même à imposer l’abrogation du code de la famille algérien ce qui n’est pas négligeable sachant à quel point ce dernier est cher aux yeux de beaucoup de nos mâles. Cependant, il leur reste beaucoup à faire pour sortir des jougs de ces mentalités moyenâgeuses qui cherchent à les maintenir dans la servitude.

Quant à la façon dont la compatriote Nadia Zaoui a collaboré avec les autorités algériennes, ceci reste une question de conscience que chacun devrait se poser pour mieux assumer son parcours.

Rabha A.


Lire l’article de Nora L.

Lire également :

– La condition de la femme kabyle. Islam, lois et traditions

Messages

  • A Nora, A Rabha,

    Que signifie l’émancipation de la femme kabylie ?
    Je suis Kabyle et je considère que les femmes kabyles affirment leurs libre choix par rapport au mariage et par rapport à d’autres questions.
    Oui, une grande partie des femmes kabyles s’émancipe par les études, par le travail, par une indépendance économique tout en respectant certaines valeurs dans un monde libéral ou la femme est devenue malheureusement un objet.

    En quoi s’attacher à certains valeurs (valables pour les hommes et pour les femmes) est devenu une mentalité moyenâgeuse.

    Vous n’avez pas le droit de parler de la condition des femmes en Kabylie à travers quelques expériences personnelles malheureuses.

    En finalité, chacun de nous choisit le mode de vie qui le convient.
    Vous avez choisi votre mode de vie. Je vous conseille donc d’arrêter de voir le mal partout à moins que pour des raisons évidentes la question de la condition des femmes en Algérie en général et en Kabylie en particulier soit devenu un fonds de commerce pour vous.

    Bien à vous.

    Massi de Genève.

    Voir en ligne : "Femmes Kabyles, femmes libres..." quelle illusion !

    • A MASSY,de RACHID.

      Pourquoi vous focaliser sur le degré de liberté, que chaque société à décider de s’aplliquer.Pourqoi vouloir d’urgence s’inffliger des normes,voir des standart qui a terme,finiront par taper à notre porte. Je dis à ces chantre de la liberté à outrance, de mettre un frein à leur délire . Sachez que même si nous ratrappons notre retard,sur ces sociétés,sur le plan liberté, nous ne refletterons jamais à l’indentique , leurs modes de penser.

      Alors liberté, liberté, accepter que d’autre vous conçoive autrement .Même si je suis sur, que vous en êtes éprise.

      Salutation.

      oz-z@hotmail.fr

    • tu joues avec les mots mais les femmes kabiles ne joueront jamais avec les mots...liberté rime avec tolérance et tu ne sembles pas en avoir beaucoup !!!

    • On sent vraiment que c’est un homme qui s ’exprime ... On sait toutes que tout cela vous arrange bien vous les hommes qui osent encore être d’une telle mauvaise foi alors que la situation est tellement visible dans la société kabyle. Je vis pourtant en France et retourne dans mon petit village de Kabylie qu à certaines occasions pour y passer mes "vacances d’été ". Jy retourne en tout cas suffisamment pour constater à chaque fois cette situation qui n’avance pas , celle de l’enfermement de mes soeurs kabyles et de moi même car figurez vous que non seulement le bilan est quasi unanime chez les femmes de là bas mais aussi pour de nombreuses immigrées comme moi qui y retourne régulierement et qui ne connaissent pas non plus cette fichue "liberté " de pouvoir au moins sortir sa tête dehors. Car elles doivent se soumettre encore à cette pensée plus que machiste pour ne pas s’afficher comme des immigrées trop libérées et qui attiseraient un peu trop les qu ’en dira t on ...
      Aujourdhui quand je regarde ma ptite région de petite kabylie ou je retourne je vois des femmes malheureuses , en mal de vivre sous la pression de ces hommes égoistes. Ces hommes completement frustrées qui usent eux aussi de ruses tout à fait malsaines et immorales pour assouvir leur soif invétérée de sexualité dû à cette terrible séparation entre hommes et femmes... Et pourtant qui ne se décident toujours pas à bouger les choses...

      Car beaucoup trop d hommes comme vous massy préfèrent nier pour ne pas avoir à remettre leur situation tellement confortable de dominateur absolu ...

      Concernant le film de Nadia je n’ai vu que la bande annonce et il m a paru trés réaliste . J’aurais aimé savoir si l ’un d entre vous avait une idée quant à la manière de le visionner car je suis en France et toutes mes recherches ont été vaines sur le net ...

      Cordialement

      Lina

  • madame NORA je penses qu’il faut pas confondre entre emancipation et occidentalisation, parce qu’en occident aussi la femme est devenue par quelques aspects un objet de consommation.
    au lieu de singer les autres ou de faire de leur mode de vie la norme à suivre,essayons de dévlopper une "modernité" à partir de notre culture, parce qu’à travers notre histoire il y a eu pas mal d’exemples de femmes qui étaient à l’avant garde de la societé(fadma n summer, kahina,nos femmes durant la guerre de liberation), donc il suffit que d’abbatre les archaîsmes que le temps nous a charrier et de répandre l’insruction .
    ni occident ni orient, cherchons la solution à nos problémes en nous même tout en restant ouvert sur le monde.

  • je m’excuses mon message est adressé plutôt à madame Rabha et non à madame Nora.

  • Je n’ai pas vu ce film, et je ne risque pas de le voir car je vis en France mais d’après ce que j’ai compris Nadia n’est pas retournée en Kabylie depuis très longtemps, en 18 ans les choses ont beaucoup bougées.
    J’estime que pour une cinéaste, il aurait fallu être sur le terrain pour pouvoir raconter la réalité d’aujourd’hui et avoir plus de pragmatisme dans son récit.

    • oui, c’est sur qu’en étant sur le terrain, on se rend mieux compte de la rélité des choses en tant qu’observateur, mais ça ne peut en aucun cas égaler la réalité vécue... les témoignages sont les seules traces de la réalité vécue et non observée. Assegwas Amegaz. Deborah

    • je voulais par ce bref message vous biaiser sur n vos assertions ,tout abord , quiconque en qualité d’observateur objectif , la femme kabyle est une femme libre et elle tient son hourma ( intégrité morale) d’elle meme , elle n’est pas soumise au tutorat de la gente masculine ,c’est vrai des abus en existe rarement toutefois, c’est un phénomène qui est familier meme aux société dite démocratique et respectant les femmes à titre d’example : france , espagne ,royaune uni ......et j’en passe ,des associations pour le soutien des femmes ont été créees .ceci dit des excès ......y’en a partout dans les quatre coins du globe.chère déborah sachez ....des leader femmes et reines kabyles ont été à la tête des hommes.
      c’esc’est vrai que la place réservée à la femme kabyle , ne peut etre appréhender et comprise par une analyse simpliste ou un court vécu car ,la femme kabyle fait et construit l’homme kabyle à travers des valeurs et principes qui ne sont pas perceptible pour les personnes qui n’ont pas été grandi en kabylie .
      encore une chose ,interoger le livre de Karl marx à propos de la démocratie et de son séjours kabuyle. voilà !!! merci de me lire
      ekk
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