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Interview

IRCAM - HCA, même combat !

vendredi 15 avril 2005, par Masin

Il y a quelques semaines, des membres de l’Institut royal marocain chargé de s’occuper de la question amazighe se sont retirés du Conseil d’administration de cette institution royale.
La nouvelle a beaucoup circulé dans les milieux amazighs et dans certains de ces milieux cela a même fait couler beaucoup d’encre.
En ce qui nous concerne à Tamazgha.fr, nous nous sommes contentés de publier une caricature à ce sujet.
Pour essayer d’avoir une idée sur ce retrait du CA de l’Ircam de sept de ses membres, nous avons posé 4 questions à Mustapha Berhouchi qui nous livre ses impressions.
Mustapha Berhouchi est membre de l’association "Tilelli" basée à Tzi-n-Imnayen (Tamazgha occidentale). Infatigable militant de la cause amazighe, Mustapha Berhouchi est connu pour ses positions claires notamment par rapport à ces systèmes qui tentent de soumettre Tamazgha à jamais. Il a par ailleurs animé plusieurs conférences ces dernières années dans les campus universitaires de Tamazgha occidentale.






Kra Isallen : Dans un communiqué rendu public le 21 février 2005, sept membres du CA de l’IRCAM font savoir leur retrait de cet instance de l’institut royal. Il s’agit de MM. Abdelmalek Houcine Ousadden, Mohamed Boudhan, Hassane Banhakeia, Mohamed Ajaajaa, Mimoun Ighraz, Ali Bougrine et Ali Khadaoui.
Quelle est votre réaction ?



Mustapha Berhouchi : Les concernés prétendent qu’ils se sont retirés. Mais beaucoup croient qu’on les a plutôt retirés de la scène de l’IRCAM pour leur attribuer un autre rôle quelque part. Ils ne tarderont pas à tenter de réapparaître ! Pour le moment, ils sont dans les coulisses !


Certains observateurs disent de ces "démissionnaires" de l’institution royale qu’ils sont doublement courageux : courageux par ce qu’ils ont accepté de rejoindre l’Ircam, et puis encore plus courageux car ils l’ont quittée. Quel est votre commentaire ?


La collaboration n’a jamais été un acte courageux ! Et un collabo n’est qu’un collabo ! Tout ce qu’il fait est suspect. Un proverbe amazigh dit : "Ish’allel uh’ellal meqqar inna nniyt !" (Le menteur ment même quand il dit la vérité !)



A votre avis, cette "démission" affectera-t-elle l’Ircam ?


Cette "démission" est plutôt une conséquence de l’affection qui a déjà atteint l’IRCAM. C’est une affection congénitale. Elle est prévue par les concepteurs. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est la rapidité avec laquelle l’anomalie allait se manifester. Ils ne s’attendaient pas à ce que l’IRCAM commence à se désagréger deux ans seulement après son "assemblage" !



Quelle suite peut-on imaginer à cette "démission" ?


La suite, ce sera la continuité de la désagrégation de l’IRCAM qui est condamné à avoir le même sort que le Haut Commissariat à l’Amazighité (H.C.A.) algérien dont on commence déjà à oublier l’existence. Ces deux institutions (présidentielle en Algérie et royale au Maroc !) sont dans l’impasse : elles ne peuvent ni satisfaire, ni neutraliser les revendications des Imazighen. Elles ne peuvent pas les satisfaire car elles ne sont pas faites pour cela ; elles ne sont conçues que pour essayer de les neutraliser. Et elles ne peuvent pas les neutraliser car on ne neutralise pas la volonté d’un peuple, surtout par les temps qui courent !

Et n’oublions pas que dans le passé les Phéniciens, les Vandales, les Romains et d’autres peuples-conquérants ont déjà tenté d’anéantir le peuple amazighe ! Mais des siècles plus tard, ces peuples ont disparu alors qu’Imazighen sont toujours là !




Propos recueillis par
Masin Ferkal.




 Lire également Le combat amazigh aboutira... : une interview de Mustapaha Berhouchi publiée sur Tamazgha.fr en septembre 2004.

Messages

  • Réconciliation des composantes historiques du MCA !
    "La désagrégation de l’Ircam", voilà bien l’expression qui résume la situation de cette institution royale en plein crise. Je suis totalement d’accords avec notre ami Berhouchi quand il fait l’allignement entre l’Ircam et le Hca ; mais je ne pourai pas être d’accord avec lui quand il traite TOUS les 7 démissionnaires de l’Ircam de collabos ! Je crois qu’un militant comme Mohamed Boudhan ne mérite pas qu’il soit insulté de la sorte, sinon on devrait remonter jusqu’à Ajdir 2001 et même jusqu’au Manifeste du 1er Mars 2000 pour tirer sur tous le monde, surtout sur ceux qui ont accepté de porter la Chachia makhzanienne d’Octobre !

    Par ailleurs, il me semblerais judicieux de penser aux alternatives futures plutôt que de s’engouffrer dans la gueule du passé. Les Imazighens, je veux dire les militants, ont aujourd’hui le plus besoin des initiatives d’union et de coordination, les enjeux étant décisifs, et non de ce qui pourrait constituer une entrave à l’aboutissement de leur lutte. Par l’occasion, j’en appele à la sagesse pour relancer une RECONCILIATION entre la majorité des composantes historiques du Mouvement et repenser nos méthodes de travail.

    Pour le reste, je suis convaincu que notre grand camarade M. Berhouchi n’est pas du tout de ceux qui aiment savourer le plaisir des "gagnants" en portant des jugements hâtifs sur le comment-du-pourquoi de la défaite des "vaincus" ! Au contraire, Berhouchi est de ceux qui peuvent apporter énormément au Mouvement Amazigh, surtout au sein de l’Université où il jouit d’une crédibilité inestimable. Merci Mustapha de croire en CE QUI NOUS UNIS.
    Tanemmirt. D ar taydh.

    • C’est peut être vrai, Bouddhen ne mérite pas d’être parmi des collabos comme dit Derouich ; seulement, c’est Derouich qui le dit, quant à Bouddhen lui, il a choisi de signer sa démission au milieu des six personnes que Derouich lui même reconnaît d’emblée comme étant des collabos. Quant à retourner en arrière pour dénoncer tous ceux qui ont porté la chachia, je dis uniquement ceci : C’est bien vrai que la monarchie a si souvent et parfois longtemps fait porter la chachia à bien des berbères. Que le makhzen tente et tentera toujours de faire porter sa chachia à d’autres cela est connu de tous. Mais de grâce, cessons de confondre ceux qu’on essaye de récupérer à ceux qui essayent de se faire récupérer un jour ou l’autre. En ces temps ou règne la médiocrité rendons hommage à ceux qui résistent. Revendiquer une quelconque historicité de la part de Derouich !! je voudrais savoir ?! Tanemmirt.

    • Réponse à Baha : démasques-toi !

      J’ai horreur de m’adresser aux fantômes ; alors de grâce cher BAHA, signe par ton vrai nom et comme ça l’on pourra discuter sérieusement. Quand à mon "historité", je la détiens de ma noble descendance des fârouches guérriers des Ayt Atta dans le Sud-Est, de la résistance de mes ancêtres pendant la colonisation française, du combat de Feu mon pére, et de plusieurs membres de ma famille, pour la liberté sous le régime sanguinaire de "l’Ere Révolue", et , enfin, de mon propre combat pour l’Amazighité pendant plus de 15 ans, n’en déplaise aux impuissants qui, comme les arabes, ne maîtrisent que l’art de la parole !

      Quand à l’Ircam, j’éstime que j’ai pleinement assumé mon rôle de journaliste militant pour mettre à nu le mensonge qui prévalait au sein de cette institution, et ce où moment presque (...) tous le monde jouait qui aux sourds qui aux muets et qui d’autres aux aveugles !

      Alors de grâce cher Baha, parles-nous un petit peu de toi, si toutefois tu as fais quelques chôse pour ce noble Mouvement Amazigh qui, malheureusement, a perdu aujourd’hui toute notoriété à tel point de devenir une vraie auberge espagnole. Où êtiez-vous hier, cher Baha, quand le militantisme avait et la valeur et le sens ?! Dans mes propres souliers, me répondriez-vous sûrement ! Dommage pour ton "historité".

      Si tu as vraiment le courage connu chez les imazighens, réponds et signe par ton nom et comme ça je te dirai bien tes quatres vérités ; y’en a marre des apprentis sorciers !