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Peio Serbielle est enfin libre !
Il sera dans son pays, Euskadi, le 7 février 2006...
mardi 7 février 2006, par
C’est avec satisfaction et joie que l’association Tamazgha a appris la nouvelle de la libération conditionnelle du chanteur basque Peio Serbielle.
Ainsi, c’est libre que Peio attendra son jugement.
Nous nous réjouissons de voir les efforts de toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour cette libération aboutir.
Les aberrations du système jacobin français ont résisté 16 mois à une demande légitime d’un présumé innocent qui est gardé en prison en détention préventive pour les besoins d’enquêtes comme le disent les juges anti-terroristes. Comme si Peio pouvait être terroriste !
Plusieurs citoyens, malheureusement, sont victimes de cette "préventive" et passent des années de prison avant d’être libérés et leur innocence prouvée.
Nous nous réjouissons de la libération de Peio qui, nous le souhaitons, et nous en sommes sûrs, reprendra son art. Nous avons besoin de lui, nous avons besoin de sa belle voix et de ses mélodies...
Nous sommes contents pour Peio, pour sa famille, ses proches et ses amis...
C’est lors de la comparution de Peio Serbielle, le 1er février, devant le juge de la liberté et de la détention que ce dernier a finalement opté en faveur de sa remise en liberté conditionnelle. Le procureur ne s’étant pas opposé à cette libération, Peio sera donc bel et bien libre le mardi 7 février 2006 date à laquelle il quittera la prison d’Angoulême.
Rappelons que c’est le 3 octobre 2004 que Peio Serbielle avait été arrêté à Domezain (Pays Basque) dans la ferme où il résidait depuis des années. La police le soupçonnait d’y avoir reçu des membres d’ETA en toute connaissance de cause. Les enquêteurs ont fouillé de fond en comble la maison de l’artiste dans l’"espoir" de trouver des preuves de sa collaboration avec ETA, mais en vain. Malgré cela, six demandes de mise en liberté conditionnelles ont été rejetées.
Peio est d’abord incarcéré à Nantes, puis à Moulins avant d’être transféré à la Maison d’Arrêt d’Angoulême le 9 mai 2005.
Peio Serbielle n’a jamais nié avoir accueilli des gens qu’il savait en délicatesse avec la police mais il ignorait leur appartenance à l’ETA. Il n’avait fait qu’offrir son hospitalité.Et en Pays Basque, l’hospitalité est une valeur.
La Rédaction
Cela est maintenant officiel !! Le parquet n’a pas fait appel de la décision de la mise en liberté conditionnelle de PEIO.
Peio sera donc dans son Pays Basque natal mardi 7 février 2006. Il sortira mardi matin de la Maison d’arrêt d’Angoulême.
Nous ne connaissons pas encore l’heure.
16 mois d’incarcération, de brimades, d’injures à la personne humaine. Putain de détention préventive, tu es comme une bête inhumaine au service d’une soi disante justice d’un Etat qui aurait pour devise "égalité, liberté, fraternité". France, revois ta copie, tu as tout faux, à commencer par l’homme qui te gouverne !!!
En détention préventive, l’homme incarcéré n’est pas "présumé innocent" mais bien "désigné coupable". Quid de la présomption d’innocence ??
Ce combat contre la détention préventive nous allons continuer à le mener pour toutes les personnes qui sont actuellement incarcérées et qui subissent ce sort là.
Merci pour les soutiens pour PEIO.
Jean Bernard SERBIELLE
Par Peio Serbielle
Je suis concomitamment être de lumière
Et d’ombre
Je procrastine mes désirs
Je mets des syllabes ovales
En cavale
J’éructe, j’érecte, je spute
Des mots tapis dans le feuillus
De notre désir
Aujourd’hui, c’est déjà demain
Et demain, c’est déjà ... aujourd’hui
Je touche à l’Eternité du néant
A l’inénarrable viduité
Tous les jours, à l’heure du paseo
Je scrute le ciel ... GRILLAGÉ
Ici, tu sais, C.T.L.N
C’EST TOUJOURS LA NUIT
Alors, je cherche la Grande Ourse
Et pour VOIR CAMARADE SOLEIL
A l’instar du hérisson
Je m’installe en vulvation
Je me mets en remembrance
Et du plus loin qu’il m’en souvienne
Je pense à cette cantilène
L’ESTACA ... L’ESTACA ... L’ESTACA
Chant d’Espérance et de FRATERNITÉ
VRAI
J’écris ?
J’ÉCRIS, DONC JE SUIS !
Enfant de cette Terre Vitamine
Fils de la Lune et du Soleil
Dans ce columbarium de silence
Je troglodyte, je cloporte
J’offertoire mon oxygène
Chaque seconde que Dieux font
J’égrène dans le léthé de ma mémoire
Cette ode, cette prière, cette incantation :
"Elle est à toi, cette chanson
Toi, l’Auvergnat qui sans façon,
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans la nuit il faisait froid ..."
Peio SERBIELLE
Moulins, les 23 et 24 avril 2005
par Peio Serbielle
"Sans la Musique, la Vie serait une erreur". En réalité, je vous le dis, Nietzsche est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Parce que la Musique touche à ce qu’il y a de plus beau, de plus noble, assurément de plus généreux dans ce qui constitue la nature humaine : sa douleur.
"Mon art doit se consacrer au bien des pauvres" disait Ludwig VON BEETHOVEN. Parce qu’il avait conscience que l’Art est la seule façon de se dépasser, de vaincre les forces intérieures qui nous accablent. Et BEETHOVEN en savait quelque chose, lui qui a 26 ans déjà, était pratiquement sourd !
J’ai souvenance de ce film en noir et blanc où Harry BAUR -merveilleux acteur incarnant le personnage de BEETHOVEN- se démenait sur son piano tentant tant bien que mal d’entendre erratiquement les notes qu’il jouait. L’orage qui grondait au dehors faisait écho aux intérieures déflagrations cosmiques de l’artiste. Pour Ludwig, il s’agissait de vaincre. Aussi. Cette maladie sans rémission aucune qui le conduisit à écrire tant et tant de chefs d’œuvres que jamais il n’entendit.
Je me souviens aujourd’hui encore de ce fameux poème symphonique du compositeur tchèque SMETANA, "ULTAVA" (La MOLDAU), un hymne à son chez lui. Frappé de surdité lui aussi, puis de dépression, il achèvera ses jours dans un asile d’aliénés.
J’ai entendu cette œuvre comme beaucoup d’autres avec concupiscence. Curiosité et avidité. Souvenez-vous, et réécoutez cette œuvre, un jour, sans tarder !
Ouvrez auparavant une bouteille de "Marqués de RISCAL" avec quelques tapas. Prenez ensuite place sans un bon fauteuil et enfin, fermez les yeux ! Et maintenant, écoutez, écoutez ! Vous entendez déjà la course de cette rivière qui se meut tout à tour avec tendresse, élégance, et majesté. Pour finir engloutie dans les deux accords de l’ogre océan. Je devais avoir environ 14/15 ans quand j’eus connaissance de ce monument symphonique.
Plus tard, sur une scène du Pays Basque, j’eus l’heur d’entendre une mélodie de deux chanteurs basques, Messieurs ETXAMENDI et LARRALDE, cantilène d’hommage au Président SALVADOR ALLENDE. Cette mélodie était dans sa structure d’écriture presque identique à celle de la MOLDAU. Vous avez toujours les yeux fermés ? Le Rioja est à bonne température ? Soit ! La seule différence, c’était que la mélodie récurrente dans les deux œuvres était en tonalité majeure chez SMETANA, et mineure chez nos deux chanteurs.
Intrigué par cette troublante ressemblance, je m’en inquiétai auprès de nos deux artistes. C’est alors que j’appris que la mélodie qui sous-tendait leur chant- superbe, au demeurant !- était d’origine chilienne.
Je me suis longtemps demandé comment ces deux mélodies avaient bien pu se rencontrer. "C’est bien simple, me dit alors SCRIABINE, les hommes politiques sont là pour établir des frontières, et la Musique pour les effacer".
Toulouse-LAUTREC, ce doux viveur, me donna quelques temps plus tard, les éléments définitifs de réponse : "La peinture, mon cher Peio, c’est comme la merde, ça se sent, ça ne s’explique pas".
Et la Musique itou ! Moi-même artisan, et ne fréquentant point ces disciplines exégétiques que l’on nomme aujourd’hui communément "Ethnomusicologie, Musicothérapie, et tutti quanti", j’écris, donc je suis ! Un point, c’est tout ! Je ne suis pas là pour juger. Enfant de cette Terre vitamine, Fils de la Lune et du Soleil, dans ce columbarium de silence, je troglodyte, je cloporte, j’offertoire même mon oxygène.
Plus près de nous, c’était, si bon me semble vers la fin des années 1980, je fus invité à une soirée mémorable. Mikel LABOA, mon ami de CUORE, se produisait en concert à Bayonne pour son nouveau spectacle "IKIMILIKILIKLIK". Il utilisait pour décor des images diffusées en rétro projection quand, tout à trac, je l’entendis entamer sur la guitare le chapelet de ses accords dissonants : Mi7e - Mib7e - Fa7e - Ré7e - Réb7e, etcetera. Je reconnus là l’incipit de la fameuse pièce "GERNIKA", ce chant d’horreur aux indigènes humiliés, morts un 27 avril de 1937, sans même avoir compris ce qui leur arrivait. Ils rejoignaient ainsi tous les autres anonymes sur le terrain d’essai IN VIVO de la prochaine conflagration cosmique où la Société des Nations, embryon de l’actuelle Organisation des Nations Unies, pointerait, une fois encore, aux abonnés absents.
Et toujours ces accords dissonants que Mikel égrenait, arpégeait là, devant nous, avec ces cris de douleur dans ce ciel d’indifférence, d’appel à l’aide, d’invocation, de prière au silence prononcés en vain. Alors qu’ils étaient déjà là, au-dessus de nos têtes. Ronflant. Vrombissant. Terrifiants, ces oiseaux de feu libérant leurs chaînes de bombes, "Kate hotsak".
Et Mikel qui chantait ... tel ce prophète, cet haruspice, ce rhabdomancien des Temps Modernes. Il lisait déjà dans les nuages l’avènement de la frustration, future, rebaptisée pour lors : "ORDRE ... NOUVEAU".
Je revis Ludwig, un jour de manque, en Pays Basque. Il trônait magnifique, plénipotent, tutélaire, au milieu d’une pinacothèque de fortune où se côtoyaient les œuvres d’un peintre local. Je restai coi devant tant de sagesse, d’abnégation, et de grandeur.
Ludwig, ce jour-là, je me suis souvenu de cette phrase de Romain ROLLAND : "Je n’appelle pas héros ceux qui ont triomphé par la pensée ou par la force. J’appelle héros, seuls, ceux qui furent grands par le cœur".
Peio Serbielle
Octobre 2005
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– Lire Peio Serbielle : Basque et citoyen du monde
Messages
1. > Peio Serbielle est enfin libre !, 30 mars 2006, 16:03
Libre depuis lundi 6 février : il n’aurait jamais dû être emprisonné.
Les parisiens attendent donc Peio.
bises, christine.
Voir en ligne : http://www.temps-a-naitre.com