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Exposition
Le GOURARA : une civilisation des Berbères du Sud
Du 24 juin au 4 juillet 2003 à l’Espace Louise Michel (Paris XXeme)
mardi 17 juin 2003, par
Par cette exposition, organisée par Tamazgha, il vous est suggéré un voyage à travers une région du Sud de la Berbérie. Les photos de Hamid Mittouchi et Daniel Pelligra commentées par Rachid Bellil est une contribution à la découverte d’une des nombreuses composantes de la civilisation berbère.
"Le Gourara : une civilisation des Berbères du Sud" est une exposition de Rachid BELLIL
Photos de Hamid METTOUCHI & Daniel PELLIGRA
Du 24 juin au 4 juillet 2003
à l’adresse suivante :
42 ter, rue des Cascades
75020 Paris.
Métro : Pyrénnées ou Maraîchers.
Du lundi au vendredi : 16H00 - 21H00
Samedi et dimanche : 14H00 - 21H00.
Vernissage : Mardi 24 juin 2003 à 19H00.
Le Gourara
Situées en plein centre du Sahara, les oasis du Gourara ainsi que celles du Touât et du Tidikelt font partie d’un ensemble humain qui s’est constitué par strates successives.
Les populations les plus anciennes semblent être constituées par les descendants de ceux que l’historien grec Hérodote (Vème siècle avant notre ère) appelait les Aethiopes (ceux qui avaient la face noire) et qui sont désignés dans l’ensemble du Sahara par le terme de Haratin.
Les premiers Berbères, nomades essentiellement, parcourent le désert et s’approprient progressivement des territoires. Ceux qui s’installeront dans ces oasis sahariennes s’appellent eux-mêmes "Zénètes" et appartiennent à des tribus ou des confédérations de tribus qui ont vécu sur l’ensemble de l’Afrique du Nord. De petits groupes s’installent autour de points d’eau avec leurs troupeaux qui sont gardés dans des enclos en pierres appelés "agurar" en berbère. C’est très probablement ce terme qui donne son nom au Gourara (Tigurarin). Durant le moyen âge, ces oasis sahariennes se trouvent sur les axes caravaniers du commerce trans-saharien qui relient le nord de l’Afrique aux pays du Sahel (Niger, Mali et Mauritanie actuels). La sédentarisation se développe et on voit les anciens habitats fortifiés de type "Aghrem" se transformer en villages appelés ksour.
A partir du XIIIème siècle, les premiers nomades arabes arrivent depuis le Nord et s’installent sur les quelques pâturages encore existant. Eux aussi se sédentariseront progressivement dans les ksour.
Si les oasis du Touât et du Tidikelt sont pratiquement entièrement arabisées, dans le Gourara la berbérophonie est encore présente de nos jours.
La colonisation française qui devient effective au début du XXème siècle a très peu modifié la vie quotidienne des ksouriens. Pour cette raison, les oasis sahariennes étaient encore largement enclavées au moment de l’accession de l’Algérie à l’indépendance (1962). C’est depuis ce moment que les ksouriens vivent un processus de changement social et culturel qui est en train de transformer leur société.
Rachid Bellil est Chargé de recherches au Centre national des études historiques d’Alger. Il collabore régulièrement aux activités de recherche et d’enseignement du Centre de recherche berbère de l’Inalco où il est actuellement Maître de conférences associé.