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Satire

Zerhouni : "La Kabylie, P... et soumise"

Entretien imaginaire avec Yazid Zerhouni, ministre algérien de l’intérieur.

jeudi 26 octobre 2006, par Masin

Insi a rencontré Zerhouni, ministre algérien de l’intérieur. Le ministre a répondu aux questions d’Insi à propos de l’insécurité en Kabylie, des Arches, etc. Ci-après ce que le ministre a confié à Insi.

Insi : Bonjour monsieur le ministre.

Zerhouni : Approche, approche !

(Insi s’approche du ministre. Celui-ci se met à le palper)

Insi : Pourquoi faites-vous cela ?

Zerhouni : C’est pour voir si t’as pas de cailloux dans tes poches.

Insi : Ah bon !

Zerhouni : Il faut désarmer la Kabylie.

Insi : Effectivement, il y a beaucoup de criminels armés qui se planquent en Kabylie.

Zerhouni : Je parle plutôt des jeunes kabyles. Il faut qu’ils rendent les cailloux.

Insi : Vous plaisantez ? Parlez-nous plutôt des terroristes qui sévissent actuellement en Kabylie.

Zerhouni : Tu veux dire nos anciens gendarmes ? Oui. On les a démilitarisés, ré-islamisés, recyclé en terroristes et réintroduits dans les montagnes du Djurdjura afin de faire de la Kabylie, comme ne le dirait pas Fadéla Amara, une région pute et soumise.

Insi : Mesurez vos propos monsieur le ministre.

Zerhouni : Mais je n’ai pas de mètre !

Insi (murmurant à basse voix) : Des maîtres, vous devez en avoir même beaucoup.

Zerhouni : Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ?

Insi : Je voulais dire de quel droit vous avez réintroduit les terroristes en Kabylie ?

Zerhouni : Pour y semer la terreur.

Insi : Dans quel but ?

Zerhouni : C’est tout simplement pour que les gens me supplient afin de réintroduire les vrais gendarmes.

Insi : Et pourquoi voulez-vous réintroduire les vrais gendarmes ?

Zerhouni : C’est bon pour l’équilibre écologique.

Insi : Mais les gendarmes n’ont rien à voir avec l’écologie, monsieur le ministre.

Zerhouni : Au contraire. Dans les pays désertiques, comme le nôtre, la seule verdure qui existe d’une façon permanente, c’est la tenue militaire.

Insi : C’est n’importe quoi !

Zerhouni : Pas du tout, quand les étrangers survolent l’Algérie, nous leur faisons croire que chez nous, aussi, il y a des arbres, toujours verts, bien plantés et ordonnés, comme ceux qu’on trouve en Europe. Et comme dirait notre Lounis national : "Dagi ula d tt’jur ghrant !" A ddin rr’eb !

Insi : Ah, vous maîtrisez bien le kabyle, monsieur le ministre !

Zerhouni : Juste ce qu’il faut pour enculer les Kabyles comme toi.

Insi : Un peu de respect pour les Kabyles monsieur le ministre. A votre place, je m’excuserais !

Zerhouni : N’a-t-on pas dit "Ulac ssmah’, ulac ?"

Insi : C’est vrai. Maintenant, revenons à notre sujet. Pensez-vous vraiment que les étrangers qui survolent l’Algérie sont bêtes au point de confondre des militaires avec des arbres ?

Zerhouni : Ben oui. L’année passée, à Bouira, les criquets se sont attaqués à un gendarme car ils l’ont pris pour un arbre verdoyant. Le pauvre ! Ils l’ont complètement défiguré. Vous n’allez, tout de même, pas me dire que la vision de ceux qui survolent l’Algérie soit meilleure que celle de ces criquets, notamment lorsqu’il s’agit de criquets pèlerins ?

Insi : Et les Arches dans tout cela ?

Zerhouni : Les Arches vont bientôt devenir un parti politique. Ils n’attendent que mon agrément.

Insi : Vous allez le leur accorder ?

Zerhouni : Bien sûr. Les Arches sont nos alliés. Ils ont contenu le mouvement kabyle, l’ont canalisé, ont fait une plate-forme scellée et non négociable et puis ils ont dialogué... Je tiens d’ailleurs à les remercier de ne pas avoir fait une plate-forme scellée non négociable et non dialoguable.

Insi : A propos de dialogue, où vous en êtes ?

Zerhouni : Ben, réellement, on n’a pas dialogué.

Insi : Vous avez fait quoi alors depuis tout ce temps ?

Zerhouni : On mangeait, on parlait de tout et de rien. On a appris à mieux se connaître.

Insi : Et alors ?

Zerhouni : Finalement, on a beaucoup de points communs.

Insi : Lesquels ?

Zerhouni : Le goût du pouvoir, la bonne nourriture, la bière... On a pris l’habitude de se voir une fois par semaine, chez Ouyahya.

Insi : Et alors ?

Zerhouni : On se défonce la gueule puis chacun rentre chez lui.

Insi : C’est tout ?

Zerhouni :Ah, on a passé de bons moments ensemble.

Insi : Vous avez, tout de même, négocié un p’tit quelque chose, non ?

Zerhouni : Oui. Bien sûr !

Insi : Quoi ?

Zerhouni : La fondation d’un grand parti politique en Kabylie.

Insi : Pourquoi faire ?

Zerhouni : Pour appliquer la plate-forme d’El-Kseur en Kabylie.

Insi : Mais la plate-forme d’El-Kseur concerne toute l’Algérie, monsieur le ministre !

Zerhouni : Oui, de toute l’Algérie : de Tikoubaïne jusqu’aux Aït-Ziki.

Insi : De plus, cette plate-forme est dépassée.

Zerhouni : C’est pour cela que nous voudrions donner l’agrément à ce nouveau parti des Arches. Nous le préférons de loin, même de très loin, aux démocrates de mon cul, aux indépendantistes de mes deux, aux autonomistes de je ne sais quoi d’autre...

Insi : C’est tout ce que vous avez négocié, monsieur le ministre ?

Zerhouni : Il y a beaucoup d’autres choses.

Insi : Par exmeple.

Zerhouni : La réouverture des zawiyas, la relance de la confrérie El Rahmania, le renforcement de notre journal, La Débauche de Kabylie, la stabilisation du flux immigratoire, je veux dire le nombre de terroristes, d’imams, de prostitués, de cambrioleurs de maisons, de revendeurs d’armes, de drogue, de kamis, de hidjabs et de burkas, de CD de prêches d’ElKardawi et d’Eltantawi, des CD de raï et de livres de coran en berbère, que nous faisons passer en Kabylie, etc.

Insi : A ce que je vois, l’Algérie est une passoire !

Zerhouni : C’est plutôt la Kabylie qui est une passoire. En revanche, l’Algérie est un Etat passeur.

Insi : Mais c’est illégal ce que vous faites là, monsieur le ministre.

Zerhouni : Tu parles ! Ecoutes-moi bien : tous ces immigrés que nous faisons passer en Kabylie seront régularisés. On leur donnera même des maisons construites spécialement pour eux dans toutes les villes de Kabylie. Comme au temps des colonies.

Insi : Et qui financera tout cela, monsieur le ministre ?

Zerhouni : Les Kabyles, eux-mêmes.

Insi : Et comment ?

Zerhouni : Avec les impôts que vous payez, petit con.

Insi : Et pourquoi tout cela, monsieur le ministre ?

Zerhouni : Tout cela est politique mon petit. Moi je suis le ministre de l’intérieur. J’exécute. Tout comme les Arches d’ailleurs. Si tu veux comprendre ce qui se passe, adresses-toi plutôt à Hocine Aït Ahmed et Saïd Saïdi. Il semblerait qu’ils ne foutent rien en ce moment.
Quant à moi, la politique ce n’est pas mon genre.

Insi : Et c’est quoi votre genre monsieur le ministre ?

Zerhouni : Mon genre, moi, c’est le chaâbi.
Maintenant si tu permets...

Insi : Une dernière question, s’il vous plait, monsieur le ministre.

Zerhouni : Fais vite !

Insi : Est-ce vrai que Boutef agonise ?

Zerhouni : Comment ? Attends que je t’attrape bâtard.

Insi se sauve. Il empreinte l’escalier de secours du ministère de l’intérieur algérien. Derrière lui aboyaient le ministre, ses policiers militaires et civils, ses gendarmes recyclés, ses terroristes repentis, ses imams dialoguistes, ses Arches salafo-rahmaniyistes,...

Entretien imaginé par Insi.

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Messages

  • Nous nous croyons intelligents, honorables et courageux. Nous nous prenons pour les descendants des hommes libres et pensons que de par notre nature jamais aucune puissance ne saurait et ne pourrait nous soumettre mais la vérité est là : n’importe quel envahisseur peut faire de nous ses bêtes de somme, dociles et soumises. La raison de notre incapacité à nous défendre effecicaement contre toutes ces forces du mal que sont les Zerhouni, les Boutef et tous les colons qui les ont précédé est que nous ne sommes jamais devenus des Hommes. Nous sommes restés naturels, nous sommes demeurés des animaux et n’avons de soucis que de nous remplir les panses. La dignité, l’amour et le culte de la liberté, l’honneur et la fierté de nos ancêtres sont pour nous de vagues souvenirs, des atavismes qui ressurgissent de temps à autre du lointain passé où le kabyle appartenait à la famille humaine mais ce ne sont pas nos propres valeurs parce que nous avons cessé de les semer en nous depuis bien longtemps. Les arches et toutes les personnalités que vous avez citées ne sont pas des putes soumises car les putes, elles, osent envoyer leurs bottes sur les gueules des goujats, non ce sont des chiens obéissants qui jouent à ramener la baballe et à amuser leurs maîtres contre le salaire de leur servilité qu’est la gamelle bien pleine. C’est désespérant à constater et à dire mais jamais nous ne susciterons crainte ou respect chez nos ennemis tant que nous n’avons pas pris l’engagement de quitter notre nature animale pour devenir des êtres humains pour lesquels aucune nourriture ne vaut celles de l’esprit et du coeur. Quand nous saurons résister à la tentation des écuelles apétissantes qu’on nous tend, quand nous cesserons de nous tromper nous-mêmes en couvrant de burnous nos corps de chiens dociles et soumis, nous serons redevenus des Hommes et nul bandit nul criminel et nul dictateur n’osera nous défier et nous malmener car, tous savent que depuis que les chinois ont inventé la poudre, tous les Hommes se valent et tous les Hommes peuvent reconquérir leur souveraineté, leur liberté et leur dignité.

    • Tu as raison ami mais assez d’autoflagellation. Passons plutôt aux actes.

      Boutons dehors les envahisseurs arabo-musulmans,Tamazgha est berbere et occidentale.

      Jamais nous nous soumettrons jamais jamais

      Redevenons des hommes libres dans un Etat laïque.

      Idir

    • oui ! mais comment ? nous n’attendons ,qu’un signal d’un groupe de kabyles unis à jamais ;et nous suivrons !!!

    • tu peux déjà commencer par nettoyer ton langage et tes gestes quotidiens et le remplacer par ce qui est propre à toi quant-il existe.

      le reste suivra

      tanmirth

      ouphigh

    • Le commentaire de Monsieur "ouphigh" est nul et non avenu. Il est davantage intéressant de connaître l’opinion de celles et ceux qui veulent en finir avec l’asservissement des dirigeants, qui ne savent pas diriger, algériens.
      Je trouve les petites histoires de INSI d’une part cruelles de par leur fond de vérité et d’autre part drôles.Je pense que chacune/chacun, à son niveau, peut influencer les comportements, les réflexions des algériens autochtones. Il suffit de discuter pour ouvrir les yeux fermés de beaucoup.Tamccict

    • Azul Tamccict
      Je vois que tu n’a pas compris mon message. Je n’appelle ni à la haine ni à la violence, je dis simplement qu’il faut commencer par se réappropier ses propres valeurs, son identité, sa langue et se distinguer en tant que tel (Berbère-Kabyle ou Berbère tout court)au lieu de verser dans des appels stérils, et ce, chacun peut le faire à son niveau et selon ses moyens petits soient-ils.

      Tanmirth a Tamccict
      oufigh

    • De ce coter ceux qui en choisie la chrétiennté son claire dans leur position. d’ailleurs c’est la premiere fois que des personnes qui disent clairement qu’il ne pas pas musulman.

    • J’avais bien compris ton premier message mais il paraissait interpeller de facon brutale.

      Ton deuxième est plus explicite j’y souscris pleinement.

      Réapproprions-nous notre histoire, notre,culture individuellemnt mais plus collectivement. Ouvrons un débat sur la religion musulmanne qui nous a été imposée et comment elle sert d’outil pour abaitir les peuples.

      hugo

    • C’est bien imaginé par insi car c’est l’imagination que je partage avec lui. Le but des autorités est clair est de sombrer le pays dans le noir et nous laisser tomber dans le vide.

    • Il est pourtant possible de cohabiter comme celà se fait dans certains pays ; le plus "emmerdant" c’est que les hommes qui sont au pouvoir ne le veulent pas. Ils préfèrent vous imposer leur langue arabe (littéral, alors que tout le monde parle le dialectal) sans reconnaître votre identité culturelle, financière et linguistique. Ceci dit, à moins qu’ils ne décident de vous donner cette autonomie, je ne vois pas tellement de débouchés hormis d’en venir aux mains.

  • ayhuh ;

    si vous etes algérien, je vous dis :

    azul, salam et bonjour ;

    je prefere, vous appeler Monsieur zahouani car vous etes fier de votre statut ou monsiuer hagrouni en écartant
    tamazight dans l’identité algériènne ou plutot monsieur rahbouni d’après les mots forts que impolis que vous avez utulisé que Zarhouni le ministre de l’intérieur !!

    ahli felek we th feli