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At-Willul en deuil
samedi 25 avril 2020, par
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la nouvelle du décès de Rami Hleb [1] et Adnane Dabab, deux combattants d’At-Willul, tombés, armes à la main, au champ d’honneur à Tripoli, jeudi 23 avril 2020. Ils ont péri dans une attaque des milices du criminel Haftar sur la route de l’aéroport.
Tamazgha tient à présenter ses condoléances les plus attristées aux familles des deux martyrs ainsi qu’à l’ensemble des combattants amazighs qui se battent contre les Forces armées arabes libyennes de Khalifa Haftar. Nous les assurons de notre soutien total et nous serons à leurs côtés jusqu’à la victoire.
Les deux combattants ont été enterrés le jour-même au cimetière de Zouara à At-Willul. Malgré le confinement, une importante foule des citoyens de Zouara est venue leur rendre un dernier hommage avant leur enterrement.
[rouge]Tanmirt d iɣfawn n imawlan-nnsen d iɣfawen n igrawliyen yettnaɣen f tamurt-nneɣ !<br<
Wickin f ixafuṛen ! Timraz fellasen ! Tamazɣa traz f imeqqja-nneɣ ![/rouge]
Images des funérailles
Depuis le 15 avril 2020, les Amazighs d’At-Willul et d’Adrar n Infusen sont entrés de manière directe dans la guerre qui oppose les forces du Gouvernement d’entente national (GNA) à Tripoli aux Forces armées arabes libyennes de Haftar, basées à l’Est. Des brigades d’At-Willul et d’Adrar n Infusen se sont dirigées vers Tripoli et certaines ont atteint le territoire de Tarhouna. C’est notamment suite aux frappes opérées par des drones des Emirats arabes qui soutiennent et assistent militairement Haftar [2], effectuées dans la nuit du 13 au 14 avril, sur des positions de combattants amazighs à Fessatu (Jadu), ayant fait huit victimes, que les les forces militaires d’At-Willul et d’Adrar n Infusen ont pris la décision de faire la guerre à Haftar. [3] Et c’est d’ailleurs lors des funérailles des huits martyrs de Fessatu (Jadu), le 14 avril, que les Amazighs avait fait savoir que la guerre, pour eux, allait commencer contre Haftar. Ils ont promis qu’ils allaient montrer à ce "terroriste" ce que valent les Amazighs de Jadu.
Les Amazighs d’At-Willul (Zouara), comme ceux d’Adrar n Infusen, se retrouvent ainsi en guerre contre Haftar, "aux côtés" des forces du Gouvernement d’entente nationale (GNA), reconnu par les Nations unies. [4].
Ainsi, le criminel Haftar profite d’une crise sanitaire internationale pour faire usage des armes et s’attaquer de la façon la plus lâche aux Amazighs qu’il n’arrive pas à enrôler dans ses plans macabres, est soutenu de manière publique par l’Egypte, les Emirats arabes unies et l’Arabie Saoudite. Et en deuxième ligne, il y a la Russie, les USA et la France. Il convient donc de dénoncer cette politique hypocrite de la France qui qui semble tout faire, sans l’assumer bien sûr, pour porter ce criminel au pouvoir.
Il n’est pas inutile de rappeler que les Berbères représentent une force réelle (ignorée malheureusement par la Communauté internationale, dont la France). Ils sont les seuls à demander un Etat laïc, démocratique, un Etat de droit reconnaissant la diversité culturelle et ethnique.
La Rédaction.
Reportage photos des funérailles
Portfolio
[1] Rami Hleb a laissé derrière lui une petite fille, Ila, âgée d’un an et demi
[2] Bien entendu, les Emirats arabes unis ne sont pas les seuls soutiens de Haftar. Parmi ses soutiens, il y a l’Egypte et l’Arabie Saoudite, de manière assumée. La Russie, les USA et la France soutiennent également Haftar.
[3] Ces frappes aériennes par des drones émiratis opérant en appui du terroriste Haftar, à la tête des Forces armées arabes libyennes sont intervenues suite à l’intervention des forces armées amazighes d’At-Willul (Zouara) qui ont pris le contrôle de plusieurs villes côtières à l’ouest de Tripoli, des villes en partie fidèles à Haftar.
[4] Les Berbères n’adhèrent pas au projet du GNA ainsi qu’à l’ensemble des institutions Libyennes avec lesquels ils sont en désaccord depuis 2011. Le point de désaccord est notamment la question de la place de l’Amazighité dans dans les nouvelles institutions libyennes