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Kabylie : deux journées d’étude sur la transcription de tamazight

samedi 11 novembre 2006, par Masin

L’association des enseignants de tamazight (Tizi-Ouzou, Kabylie) organise deux journées d’étude sur la transcription de tamazight les 29 et 30 novembre 2006 à la Maison de la Culture "Mouloud Mammeri" de Tizi-Ouzou.
A l’heure ou l’Etat algérien, par l’intermédiaire de son ministère de l’"Education" et ses différents satellites tente d’imposer l’écriture de tamazight en caractères arabes, les enseignants et divers praticiens de l’écriture de tamazight en Kabylie tiennent à réaffirmer leur attachement à la transcription latine.





JOURNÉES D’ÉTUDES
Les 29 et 30 novembre 2006.

Quelle graphie pour Tamazight ?





En plus de la diversité des variantes de la langue amazighe, l’oralité en est une autre caractéristique. A cela s’ajoute le fait que depuis les temps les plus reculés tamazight n’a jamais été au centre d’un pouvoir. En effet aucun Etat, amazigh ou autre, abstraction faite du royaume Berghwata, n’a utilisé cette langue comme langue de travail ou pour utiliser un concept moderne, elle n’a jamais été une langue officielle.

Aussi paradoxal que cela pourrait paraître, l’oralité n’a pas empêché quelques tentatives pour fixer la langue tamazight. Le support graphique de cette langue varie selon la période historique et la langue dominante de l’époque, c’est-à-dire la langue de l’occupant.

Dans l’antiquité, notamment avant la colonisation romaine, l’utilisation des caractères appelés libyques est attestée. Plusieurs stèles ont été mises à jour dans toute l’Afrique du Nord, même en Kabylie où ce genre de vestiges ne cesse d’être découvert, la dernière en date est celle découverte à Takhlejt At Bouyousef en 2004.

Durant la période médiévale, notamment la période des grands empires berbéro-musulmans, l’usage de la graphie arabe pour fixer cette langue est une thèse qui n’est pas à exclure, on avancerait même l’hypothèse d’une traduction du Coran en tamazight par Ibn Tumert. Cette graphie sera utilisée ultérieurement par quelques Kabyles lettrés pour fixer leur production poétique. Cela s’est passé au XVIIIe, XIXe et XXe siècle.

Pour ce qui est de la graphie latine, elle n’a fait son apparition qu’avec l’occupation française et les premières études sur la langue berbère. Pendant cette période, les Kabyles instruits l’ont utilisé pour fixer leur production littéraire, notamment poétique. Pour l’instant, il ne s’agit que de travaux individuels ou purement scientifiques.

La première tentative sérieuse pour une généralisation de la graphie latine pour fixer tamazight remonte aux Pères Blancs qui, grâce au Fichier Documentation Berbère, ont impulsé une avancée sérieuse à l’utilisation de ces caractères.

Une certaine légitimité sera donnée à cette graphie grâce aux travaux de Mouloud Mammeri, notamment à travers sa Tajerrumt n Tmazight. On ira même jusqu’à donner le nom de Tamêemrit à ces caractères !

Il se trouve que l’écrasante majorité des travaux réalisés par les amazighones en tamazight ont tous eu recours à la graphie latine et cela depuis les années soixante. Et cette tendance n’a jamais cessé de se généraliser.

En effet, après 1995, c’est-à-dire après l’introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, les enseignants de cette langue, notamment les kabylophones ont adopté les caractères latins pour la transcriptions de leur langue. Pour eux ce choix est irréversible, même si aucun débat sérieux n’a jamais eu lieu en leur sein.

Ce système de transcription sur la base de la graphie latine n’a cessé d’être amélioré au fur et à mesure, notamment par les dernières recommandations de l’Inalco (1998) qui se voulaient une tentative d’aménagement de l’écriture amazighe.

Mais le paradoxe dans tout cela, c’est que au jour d’aujourd’hui, et malgré l’utilisation de fait par les praticiens de tamazight de la graphie latine dans leurs productions, au niveau politique aucune décision n’a été prise pour trancher la question de la graphie à adopter. Pour en avoir une preuve, nous n’avons qu’à consulter les manuels scolaires de cette langue. Manuels où les trois graphies (arabe, tifinaghe et latine) se côtoient. Chose qui est inadmissible sur le plan pédagogique.

La rencontre que l’Association des Enseignants de Tamazight de Tizi-Ouzou organisera les 29 et 30 novembre 2006 se veut un espace de réflexion, de débat et d’échange dans lequel des linguistes et autres spécialistes ainsi que des praticiens de la langue tenteront de répondre à la question que tout un chacun ne cesse de se poser depuis quelques années : Quelle est la graphie la plus appropriée à Tamazight ?

L’Association lance un appel à contribution et à participation.

La fiche de participation (document ci-dessous à télécharger) est à envoyer apr télécopie ou par Internat aux coordonnées suivantes :

Fax : 026 26.91.70
E-mail : iselmaden.tamazight@gmail.com


Renseignements - Contact :
Tel : 073.37.30.76. ou 071.37.70.10
Télécharger la fiche de partipation

Fiche de participation

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