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Tamazgha Occidentale

Le film des évènements qui ont marqué l’Université d’Agadir

mercredi 6 juin 2007, par Masin

[Informations recueillies auprès des étudiants du MCA à l’Université d’Agadir]

Pour soutenir leur camarade sanctionné par l’administration suite, vraisemblablement, à une fraude lors d’un examen, les étudiants du Front Polisario (dit aussi "fontistes") avaient appelé au boycott des examens. Leur appel n’a pas été suivi par les autres étudiants. C’est alors que les "frontistes" auraient procédé à l’usage de la violence en obligeant les étudiant(e)s à sortir des salles de cours. Un étudiant militant du MCA ayant refusé de sortir de sa salle a été violemment agressé.
Les étudiants "frontistes", reviennent à la charge et organisent une attaque surprise qui a visé en particulier quatre militants du MCA en pleine séance de travaux dirigés. Un étudiant a eu une fracture à l’épaule et les trois autres blessés.

Les étudiants militants du MCA ont alors organisé un rassemblement devant l’entrée principale de l’université dans le but d’amorcer un dialogue avec les agresseurs et faire en sorte que soit mis fin à cette violence qui nuit à la situation au sein de l’université.
Alors que les étudiants "frontistes" étaient conviés à s’expliquer devant la communauté estudiantine, chose qu’ils n’ont pas fait, ils tiennent une réunion à la cité universitaire au cours de laquelle ils font savoir leur intention de s’attaquer au MCA avec l’intention, semble-t-il, de l’éradiquer de l’université. Cette réunion a été également marquée par des propos racistes à l’égard des Imazighen.

Malgré tous les efforts déployés par les étudiants militants du MCA pour éviter la violence et faire en sorte que l’université demeure un lieu de savoir et de dialogue, les étudiants "frontistes" ont multiplié les agressions visant des étudiants du MCA.

Comme si cette campagne de violence menée par les "frontistes" n’était pas suffisante, c’est autour des policiers et des services de renseignement marocains d’intervenir pour violer les chambres des militants amazighs. Trente étudiants furent arbitrairement arrêtés. Pour justifier ces arrestations, certains d’entre eux ont été accusés de vol alors que ce sont eux-mêmes qui ont été victimes de vol et de destruction de matériel leur appartenant après viol de leurs chambres. La direction de la cité universitaire a été informée et sollicitée pour intervenir mais en vain. Le directeur de la cité aurait même affirmé aux étudiants que "c’est la loi da la jungle ; chacun doit se défendre soi même".

Le vendredi 5 mai 2007, les étudiants arabistes responsables des diverses agressions subies par les militants berbéristes, avec la bénédiction des forces policières marocaines, ont provoqué et giflé des militantes amazighes. Ils se sont mis à menacer et à provoquer publiquement et délibérément des étudiants. Ils ont arraché des affiches du MCA à la faculté des Lettres et celle des Sciences. Ils ont également brûlé le drapeau amazigh et ont mis un autre au sol à l’entrée de la cité universitaire en obligeant les étudiants de le fouler de force.

La nuit du samedi au dimanche (6-7 mai 2007) a vu, encore une fois, les forces de répression marocaines prendre d’assaut l’enceinte universitaire pour arrêter dix autres militants amazighs sous les applaudissements des étudiants arabistes.
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Le lundi 8 mai 2007, les arabistes sont revenus au sein de l’enceinte universitaire où ils ont commis d’autres agressions. Plusieurs étudiants du MCA ont été blessés dont un gravement. Un ouvrier a été lâchement poignardé à l’entrée de la faculté.

Un rassemblement a été organisé par les étudiants du MCA le mardi 9 mai 2007 afin de débattre de la situation inquiétante que vit l’université d’Agadir dans l’indifférence des autorités marocaines.

Les étudiants du MCA ont alors décidé de remettre les affiches arrachées par les arabistes. Et ce sont, cette fois-ci, des agents de la police marocaine qui interviennent violemment pour arrêter, dans la foulée, 19 militants du MCA. Douze d’entre eux ont été retenus au commissariat pendant plus de vingt quatre heures où ils ont subi les affres de la police. Et la violation des domiciles des étudiants s’est poursuivie.

Quatre militants ont été libérés après plus de 48 heures de détention alors que les trois autres sont restés sous les verrous. Plusieurs étudiants ont été convoqués à se présenter devant le tribunal d’Agadir.

Les détenus de la faculté d’Agadir :

- Nazih Berkan,
Né le 6 février 1984
Domicilié à Tinghir (Warzazat)
Accusé d’agression à l’arme blanche
Témoignage contre lui : L’étudiant Sahraoui "Abdelkrim Elwafi" l’a accusé d’agression.
Arrêté le 8 mai 2007 ;
Garde à vue pour enquête d’instruction auprès du juge d’instruction ;
Condamné le 17 mai 2007 à 2 mois de prison et 1000 Dhs d’amende.

- Elmasoudi Lhousein,
Né le 1er décembre 1985
Domicilié à Aït Ttaleb Khemis Dades (Warzazat)
Accusé d’agression à l’arme blanche ;
Témoignage contre lui : L’étudiant Sahraoui "Abdelkrim Elwafi" l’a accusé d’agression.
Arrêté le 8 mai 2007 ;
Garde a vue pour enquête d’instruction auprès du juge d’instruction ;
Condamné le 17 mai 2007 à 2 mois de prison et 1000 Dhs d’amende.

- Brahim Aït Mhamd.
Né en 1984 ;
Domicilié à Tinghir ;
Accusé d’être en possession d’armes blanches notamment une chaîne en fer ;
Condamné le 17 mai 2007 à 6 mois de prison avec sursis avec une amende de 1000 dhs.

- Zaani Youssef ;
Domicilié à Aman n Iqwidar (Tinghir, Warzazat)
Accusé d’être en possession d’armes blanches, d’agression et de participation au vole de l’étudiante Rghiya Sghir (une étudiante sahraouie).
Libéré le 17 mai 2007 pour absence des preuves contre lui.
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- Ibn Mouhou Daoud ;
Né en 1984, domicile à Nqub Zagora.
Accusé d’être en possession d’armes blanches, d’agression et de participation au vole de l’étudiante Rghiya Sghir (une étudiante sahraouie).
Libéré le 17 mai 2007 pour absence des preuves contre lui.

- Aït Lahsayn Ahmed,
Né le 8 juillet 1985,
Domicilié à Nqub Zagora,
Accusé d’être en possession d’armes blanches, d’agression et de participation au vole de l’étudiante Rghiya Sghir (une étudiante sahraouie).
Libéré le 17 mai 2007 pour absence des preuves contre lui.

- Hadouchi Brahim, Boumarwan Mbark Salm Oubassou et Lhoussein Lhafid,

Jugement reporté au 6 juin 2007

[20 mai 2007.]