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Les détenus politiques du MCA à Ameknas entament une grève de la faim...

Depuis le 4 septembre

mercredi 5 septembre 2007, par Masin

Dans une déclaration rendue publique le 30 août 2007, les détenus politiques du Mouvement culturel amazigh (MCA) qui croupissent à la prison d’Ameknas, ont fait savoir leur décision d’entamer une grève de la faim pour protester sur leur détention arbitraire


Ci-après l’intégralité de leur déclaration.

DECLARATION




Devant l’absence de toute preuve de la part de la police judiciaire et du juge d’instruction quant à notre inculpation dans des accusations qui nous ont été faites, et puisque le juge d’instruction a arrêté la date du 18- 10- 2007 comme délai de la cinquième séance d’instruction détaillée, et comme le système a insisté de nous refuser la liberté provisoire sans prendre en considération la nouvelle rentrée universitaire qui s’approche et les conditions défavorables dans lesquelles nous vivons, nous, détenus politiques amazighs du MCA à la prison Sidi Saïd d’Ameknas, déclarons à l’opinion nationale et internationale notre décision d’entamer la grève de la faim à partir du mardi 04 août 2007 et ce jusqu’à notre libération.

Ameknas, le 30 août 2007

Les détenus politiques de la cause amazighe
à la prison locale Sidi Saïd d’Ameknas

Messages

  • (R) APPEL

    Rappelons que depuis 2003, les étudiants amazigh sont victimes d’agressions violentes de la part de groupes d’étudiants armés et hostiles à tout ce qui est amazigh. Ces événements tragiques ont eu lieu cette année à Agadir pendants les mois de février avril 2007, faisant plusieurs blessés dans les rangs des militants du MCA à l’université IBN ZOHR. Les autorités gouvernementales ont effectués des dizaines d’intérpelations parmi les étudiants du MCA, plusieurs ont été arrêtés. Cinq parmi eux mis en prison pendant deux mois avant d’être provisoirement libérés.
    Le 20 avril 2007, pendant la célébration traditionnelle de tafsut imazighen (Printemps berbère) que la coordination du MCA à l’université organise chaque année dans les facultés. Les militants amazigh de la section de Taza ont été agressés par les groupes d’étudiants se réclamant de la gauche arabiste affichant une attitude anti- amazigh. L’agression a fait plusieurs victimes dans les rangs des étudiants amazigh, aucune interpellation des agresseurs n’a été enregistrée.
    Dans le même mois d’avril 2007, les étudiants amazigh à la faculté d’Imteghern (Errachidia) ont subi à leur tour une agression organisée du même ordre. Armés de couteaux, de sabres, de serpes et de chaînes, des groupes organisés d’étudiants arabistes pourchassent les militants amazigh dans le campus universitaire et à l’exterieurs faisant plusieurs blessés graves et provoquant la mort d’un étudiant. Plusieurs arrestations sont effectuées (non pas parmi les agresseurs mais) dans le camp des imazighen du MCA : 7 militants sont en prison de Touchka et attendent d’être présenté devant la cour d’appel le 27 septembre prochain. Plusieurs autres sont recherchés par la police et la gendarmerie jusqu’à chez leurs parents intimidés et désabusés.
    Le 10 mai 2007 des groupes d’étudiants de la même obédience arabiste anti- amazigh, attaquent à armes blanches plusieurs étudiants amazigh à l’université de Meknes, ces groupes armés, déclarent publiquement leur volonté d’éradiquer totalement et de « liquider) » le MCA de l’université Marocaine. Plusieurs étudiants ont été poursuivi et ont été gravement blessés, ces mêmes étudiants considérés comme des activistes amazigh par la police et par leurs agresseurs ont été conduit non pas à l’hôpital mais d’abord au commissariat centrale de méknes ou ils ont subi des intérrogatoirs msclés avant d’être relaxés.
    Ies groupes arabistes continuent d’assiéger l’université, Ils en interdisent l’accès à des dizaines d’étudiants amazigh qu’ils considèrent comme des activistes du MCA à l’université. Les autres étudiantes et les étudiants amazigh qui continuent de fréquenter les banc de la faculté, avec la peur au ventre, sont quotidiennement arrosés d’insultes grossières et souvent agressé (es) physiquement par les groupes arabistes armés.
    Les imazighen refusent toujours de répondre à l’agression par la violence. Pour attiser la provocations les agresseurs dessinent le drapeau amazigh dont ils ont inversé les couleurs, sur le seuil de la faculté des sciences et gardent l’entrée obligeant sous la menace les étudiantes amazigh et les autres a marcher dessus, trois jours durant avant que les autorités de l’université se décident à effacer le dessin provocateur.
    Le 22mai 2007, ces mêmes groupes arabistes armées, organisent une chasse poursuite contre les « sales chleuh », cette attaque fait plusieurs blessés graves et la mort d’un étudiant La police effectue une décente sans perquisition et arrête une vingtaine d’étudiants amazigh dans leurs domiciles.
    Dix militants arrêtés depuis le 22/05/2007 attendent de passer devant la cours d’appel le 18/10/07, ils ont subi des tortures atroces au commissariats centrales de Meknes, et ont été incarcérés à la prison de sidi Said dans des conditions humiliantes après avoir été présentés devant le juge d’instruction pour la 3ème fois.
    Les dix détenus amazigh de Sidi Said, se réclamant totalement victimes de l’injustice ont entamé une grève de la faim de 48h le à titre préventif espérant attirer l’attention des autorités sur l’état dégradant de leur emprisonnement sans résultat. Voyant leur avenir en danger, et constatant le mépris des autorités à leur égard ils ont décidé d’entrer dans une grève de la faim illimitée.
    Depuis le 04/09/07, Ils luttent contre la hongra qui frappe tous ce qui est amazigh, au prix de leur vie, Ils maintiennent la grève de la faim et crient leur attachement à leur amazighité qu’ils mettent au dessus de tout.
    Les dix militants détenus à Meknes, refusent de s’alimenter au prix de leurs vies malgré les appels qui leurs sont lancés par leurs proches. Ils risquent le pire dans l’indifférence et le silence complice des imazighen d’une part et de l’hypocrisie silencieuse également complice des partis politiques et des organisations de droit de l’Homme incapables de faire pression sur les autorités afin que la lumière soit faite sur cette situation intolérable que vivent les prisonniers et leurs familles.
    Les parents des détenus ont pris conscience du danger qui pèse sur leurs enfants, Ils viennent de lancer un APPEL pour une manifestation devant le ministère de la justice à Rabat. C’est un appel de détresse adressé à toutes et à tous dans le but de crier à la face du monde et particulièrement aux autorités de ce pays l’urgence de changer d’attitude envers les citoyens amazigh marginalisés et opprimés.
    Qui y’a-t-il là de moins légitime, n’est ce pas digne de dire non à l’injustice et de le dire en tant qu’amazigh fier de son identité et de ça citoyenneté ? N’est ce pas digne de soutenir un tel sursaut de timmuzgha et de participer à cette manifestation pour demander justice en disant NON à toutes les formes de violence.
    Soyons nombreux à ce rassemblement pour la dignité amazigh, pour la solidarité humaine, pour l’état de droit et pour la liberté.
    Rien ne sert de se perde dans des discussions inutiles, rien ne sert non plus de se cacher derrière des justifications fallacieuses et marginales, Il est temps de démontrer la solidarité amazigh dans les moments d’adversité comme celui que nous vivons en ce moment même ou il s’agit de sauver la vie à des jeunes militants en danger de mort.
    Par U3ISA