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Liberté pour Hamid Ouadouch et Mustapha Oussaya...

Communiqué de Mustapha Berhouchi

dimanche 16 octobre 2011, par Masin

L’histoire des détenus politiques du Mouvement amazigh estudiantin remonte à loin. Lorsque les étudiants amazighs ont commencé à se distinguer et à prendre en charge la revendication amazighe au sein des universités de la monarchie, les autorités de cette dernière a commencé, "légitimement", à s’inquiéter. Et naturellement la police royale s’est activée à trouver un moyen de neutraliser dans l’œuf un Mouvement qui risque de bouleverser la situation. La monarchie doit certainement avoir en tête le Printemps berbère de 1980 en Kabylie et le rôle de l’Université dans cet événement qui a ouvert les voies de l’espoir pour tamazight à travers l’Afrique du Nord.

La police de la monarchie et ses relais et collaborateurs n’ont pas cessé de déstabiliser les étudiants amazighs actifs au sein du MCA. C’est ainsi que les relais et collaborateurs agressent les militants amazighs et les poussent à la violence, et la police s’occupe du reste : elle arrête les militants, généralement agressés, les terrorisent, les traîne devant les tribunaux lesquels tribunaux, par ailleurs aux ordres, condamnent ceux qui sont considérés une menace au régime allaouite.

La réaction, pour le moins molle, des milieux militants amazighs n’a jamais inquiété les autorités monarchiques qui abusent de leur pouvoir et s’acharnent sur des étudiants souvent démunis.

Le cas de Hamid Ouadouch et Mustapha Oussaya illustre cela. Il illustre notamment l’impuissance de ce qu’on peut appeler "Mouvement amazigh" à Tamazgha occidentale. Sinon comment expliquer l’abandon à leur sort de deux jeunes qui n’ont fait qu’accomplir leur devoir envers Tamazight ?

Mustapha Berhouchi, un militant berbériste, rompt le silence et lance un cri d’alarme pour que les deux détenus ne soient pas oubliés, ceci est d’autant plus que les deux victimes de l’arbitraire marocain et de la quasi-indifférence des milieux militants amazighs, ont entamé une quatrième grève de la faim.

Nous publions ci-après le communiqué de Mustapha Berhouchi.

La Rédaction.




Communiqué



Devant la politique de la sourde oreille des autorités marocaines, les détenus politiques de la cause amazighe au Maroc entament une quatrième grève de la faim.

Les détenus politiques de la cause amazighe, Hamid OUADOUCH et Mustapha OUSSAYA, jetés injustement dans les geôles du makhzen depuis 2007, ont entamé à partir du 14 octobre 2011 une grève de la faim illimitée pour dénoncer les conditions inhumaines et dégradantes de leur incarcération. Ils préfèrent mourir que de subir l’humiliation de l’administration pénitentiaire de la prison de Toulal à Meknas. Ils ne cessent de crier leur innocence et exigent leur libération immédiate et inconditionnelle.

Les mêmes détenus politiques ont déjà observé trois grèves de la faim à la prison de Sidi Said à Meknes avant d’être transférés à la sinistre prison de Toulal dans la même ville. La première a eu lieu les 17 et 18 juillet 2007. La deuxième, qui a duré 25 jours, a eu lieu du 4 au 26 août de la même année. La troisième, en 2008, a duré 23 jours, du 2 au 24 avril.

Au lieu de répondre favorablement aux revendications de nos détenus politiques en procédant immédiatement à leur libération, les autorités marocaines persistent dans la politique de la sourde oreille.

Je soussigné, Mustapha BERHOUCHI , militant amazighiste, apporte mon soutien total à la lutte courageuse que mènent nos détenus politiques à l’intérieur des prisons et engage les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités devant l’issue dramatique que pourrait connaître cette grève.

Je lance un appel à tous les Amazighs, tant de l’ensemble de Tamazgha que de la diaspora, à faire de la libération des détenus politiques amazighs une cause nationale et, par conséquent, une des priorités du combat amazigh.

J’appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime marocain pour faire cesser définitivement sa répression et sa politique liberticide à l’encontre du peuple marocain.


Agissons avant qu’il ne soit trop tard !

Tudert i ynekraf isertanen n tmazight !

Tudert i Tmazight !

Mustapha BERHOUCHI

Tizi n Imnayen, le 14 octobre 2011.

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