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Libye : le HCAL dénonce la réunion du Caire
mercredi 20 avril 2022, par
Sous les auspices des Nations Unies, des consultations d’une Commission mixte constituée de membres de la Chambre des représentants (Parlement basé à l’Est) et du Haut Conseil de l’Etat (HCE) ont débuté le mercredi 13 avril 2022 et sont censés durer une semaine. L’objectif étant d’adopter une base constitutionnelle qui permettrait l’organisation d’élections présidentielle et législatives qui soient "des élections équitables, crédibles, transparentes et inclusives". La semaine de pourparlers a permis aux douze membres de la Commission de se mettre d’accord sur le règlement intérieur régissant leurs travaux et ont convenu de poursuivre les consultations au début du mois de mai.
Mais quel crédit accorder à cette Commission issue d’institutions qui continuent à ignorer une partie importante de la société libyenne qui ne cesse de dénoncer des méthodes anti-démocratiques et des institutions qui feignent d’ignorer des revendications légitimes maintes fois exprimées. Et comment peut-on faire confiance à une Commission qui n’intègre pas dans ses membres la partie de la société libyenne qui rejette le projet constitutionnel tel qu’il est rédigé et qui formule des demandes des demandes précises concernant des questions fondamentales dans la définition de l’Etat libyen ?
C’est la raison pour laquelle le Haut conseil des Amazighs de Libye (HCAL) prend la parole pour redire ce que les représentants des Amazighs disent depuis 2011 et pour mettre en garde quant à tout passage en force que les Amazighs ne sauraient accepter.
Dans une déclaration en date du 18 avril, le HCAL exprime son rejet de la Commission qui s’est réunie au Caire dont il conteste aussi bien la composition que son mécanisme de travail ainsi que ses conclusions. Pour le HCAL, "cette Commission n’est pourvue d’aucune légitimité ni prérogative lui permettant d’amender la constitution ou de rédiger une quelconque base juridique". Pour eux, cette Commission issue du Parlement et Haut conseil d’Etat ne saurait représenter les Amazighs ni leurs intérêts dont le seul représentant demeure.
Le HCAL réitère dans sa déclaration ce qu’il a eu l’occasion de dire par le passé à savoir que "les droits linguistiques et identitaires des Amazighs ainsi que leur droit à une division géographique (Région administrative, circonscriptions électorales,…) sont des droits non négociables et ne sauraient y renoncer". Pour toutes ces raisons, le HCAL fait savoir qu’il ne reconnaîtra pas les conclusions de cette Commission ou une quelconque autre instance qui ne procéderait pas à une révision profonde de ses mécanismes qui doivent être bâtis sur des bases solides en mesure de garantir aux Amazighs "le droit à une participation efficace et effective".
La Rédaction.