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Libye : les Amazighs mettent en garde le gouvernement Dbaïba
Déclaration du Haut Conseil des Amazighs de Libye
samedi 29 juin 2024, par
Suite aux événements qui ont marqué la ville de Zourara, das la région d’At-Willul) le mercredi 26 juin, le Haut Conseil des Amazighs de Libye (HCAL) rend publique une déclaration pour dénoncer des actes irresponsables et provocateurs d’éléments appartenant à des brigades censées appartenir à l’Armée libyenne ayant fait usage d’armes à feu au sein même de la ville de Zouara semant ainsi la panique au sein de la population civile. Pour le HCAL, il ne s’agit là d’un message du gouvernement intérimaire de Dbaïba et son ministre de l’intérieur désigné. Les coup de feu ont fait deux blessés, une jeune fille qui se trouvait chez elle a été touchée par des éclats ainsi qu’un migrant subsaharien qui se trouvait dans la rue à noter que leur pronostic vital n’est pas engagé. Les soldats-voyous responsables de ces coups de feu ont fait partie d’un convoi de la brigade 55 dirigée par Dhawi qui devait traverser Zouara pour se rendre à Ras Jdir. Cela n’a fait fait que trahir les véritables objectifs de Imad Trabelsi, le gangster-ministre de l’intérieur, qui a multiplié ses attaques visant les Amazighs depuis que Dbaïba l’a chargé de ce ministère. Cet ancien trafiquant signalé même dans une note du Conseil de Sécurité des Nations unies, en plus de son appartenance à la tribu de Zentan très hostile aux Amazighs il semble travailler pour des "puissances" régionales, comme les Emirats arabes unis, qui auraient certainement intérêt à neutraliser les Amazighs et notamment leur force militaire qui dérangent beaucoup d’intérêts.
Les forces militaires et sécuritaires de Zouara ont très vite réagi et ont chassé cette brigade 55 ; ils ont rétabli le calme dans la ville.
Dans le même temps, l’Autorité religieuse (Awqaf) dépendant du gouvernement de Tripoli a, une fois de plus, publié sur son site officiel une "fatwa" contre l’idadisme et les ibadites en Libye. Une fatwa qui a pour but d’alimenter la zizanie entre Libyens mais surtout la stigmatisation des Amazighs (ce sont eux qui sont ibadites).
Mais les Amazighs ne se laissent pas faire et se défendent aussi bien politiquement que militairement. Des décisions importantes seront certainement prises par les différents représentants des Amazighs dans les jours qui viennent : ils ne peuvent supporter davantage les provocations et attaques de Trabelsi et autres gangsters de l’Etat libyen. Le HCAL déclare d’ores et déjà qu’il compte se remettre aux instances internationales pour demander la protection.
Nous publions ci-après la traduction de l’intégralité de la déclaration du HCAL.
La Rédaction.
Déclaration du Haut Conseil des Amazighs de Libye
ⴰⵙⵎⴰⵍ ⵏ ⴰⵎⵇⵉⵎ ⴰⵎⵇⵔⴰⵏ ⵏ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ ⴰⴼ ⵉⵣⵎⵣⴰ ⴰⵍⵉ ⵜⵚⴰⵔⵏ
A propos des évènements de Zouara du 26 juin 2024
Le Haut Conseil des Amazighs de Libye (HCAL) a suivi avec grand regret les événements qui ont eu lieu dans la ville de Zouara, qui étaient directement destinés à menacer les civils et les habitants de Zouara : c’est le message du gouvernement intérimaire et de son ministre de l’Intérieur.
– Nous tenons le Conseil présidentiel, en tant que commandant suprême de l’armée libyenne, pour pleinement responsable du maintien de la sécurité dans l’ensemble de la région.
– Ce que les forces du gouvernement intérimaire ont fait est une violation et un ciblage des enfants et des civils.
C’est pourquoi, nous nous tournons vers la Communauté internationale ainsi que le Conseil de sécurité et exigeons la protection de nos enfants car nous sommes confrontés à une guerre ethnique et tribale menée par un gouvernement intérimaire et dirigée par son ministre désigné.
– Les actions de l’Autorité religieuse à Tripoli ainsi que ce qu’elle a publié sur sa page officielle de phrases blasphématoires à l’encontre des adeptes de l’école de pensée Ibadite, école des partisans de la Vérité et de l’intégrité, constituent une menace claire et explicite visant les Amazighs qui appartiennent à cette école, et sont un prélude à ce que le gouvernement prépare contre les Amazighs.
– Le droit de défense et le droit de réponse nous sont garantis et la protection de nos enfants est notre devoir. Nous nous voyons contraints de nous adresser aux tribunaux internationaux pour soumettre notre cas à l’examen. Une fois cette étape franchie, il n’y aura jamais de retour en arrière.
Haut Conseil des Amazighs de Libye
Tripoli, le 27 juin 2024