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Lundi 7 avril 1980
mercredi 7 avril 2004, par
Dès la veille au soir, et surtout très tôt le matin, toutes les voies de communication entre Tizi-Ouzou et Alger sont soigneusement filtrées.
Cars, trains, voitures particulières sont contrôlés et tous les jeunes porteurs de pièces d’idéntité de Tizi-Ouzou sont intimidés, stoppés, ou même refoulés. Le train au départ de Boumersès est bloqué par les gendarmes. Un véritable barrage est installé à Si Mustapha (limite de la wilaya d’Alger). En Kabylie, c’est à Draa El Mizan qu’une manifestation de lycéens et de jeunes a lieu ; il s’en suit plus de soixante dix interpellations.
En même temps qu’à Alger, une manifestation éclate à Paris, à proximité de l’ambassade d’Algérie, avec 400 ou 500 personnes.
Le pouvoir d’Algérie ne manquera pas de souligner le fait en y voyant la preuve du "complot impérialiste", (sic).
La manifestation d’Alger éclate en haut de la place du 1er Mai, au dessus des jardins de l’avenue de l’Indépendance.
C’est à 10 heures que les 500 manifestants tentent de rejoindre la rue Hassiba Ben Bouali. Outre les banderoles habituelles concernant la langue et la culture berbères, ainsi que la liberté d’expression, on note la présence remarquable d’un groupe de femmes portant une banderole "la parole aux femmes".
Un compte rendu assez honnête de la manifestation a été fait par D. Junqua dans le Monde daté du mercredi 10 avril 80.
Très vite la manifestation est durement réprimée, elle est même coupée en deux ; le groupe coincé le long du mur de l’hôpital Si Mustapha est sauvagement matraqué, c’est là qu’il y aura le plus grand nombre de blessés graves.
Aussitôt des voitures haut-parleurs du FLN sillonnent le quartier du 1er Mai en demandant aux nombreux badauds de ne
pas se joindre aux manifestants, car la police venait d’y démanteler un réseau de "réactionnaires agents de l’impérialisme". Au total, il y a eu 110 interpellations dont une vingtaine seront maintenues jusqu’au lendemain soir. Le chanteur Ferhat sera relâché assez tôt, en revanche la présidence démentira auprès de la presse avoir arrêté Kateb Yacine que certains croyaient avoir vu en tête du cortège. De nombreux blessés sont soignés à Mustapha, mais la police a pris soin d’éviter l’inscription au registre des urgences. Vers 12 heures les quelques centaines de rescapés se regroupent dans l’enceinte de l’université rue Didouche. Ils sont aussitôt encerclés par la police. Après un meeting, ils décident de manifester le lendemain pour faire libérer leurs camarades. Une marche est prévue sur le Commissariat central.
Vers 19 heures à Tizi-Ouzou, on assiste à un "branle-bas de combat", notamment avec une réunion précipitée du Comité anti-répression. Les enseignants essaient vainement de contacter le recteur Arab qui demeure invisible (de même que le secrétaire général) aussi bien à l’Université que chez lui. On essaie de faire le bilan quant aux Tizi-Ouziens arrêtés à Alger. Difficile, car beaucoup sont rentrés mais pas en direction de la faculté (souvent chez eux). Une AG est convoquée pour le lendemain mardi 8. A Alger, on parle de la création d’un Comité de défense des Libertés culturelles... (inspiré par Aït Ahmed ?).
– Dimanche 6 avril 1980
– 5 avril 1980
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– Du 26 mars au 1er avril 1980
– Du 9 au 25 mars 1980