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Affaire Maman Abou

Maman Abou libéré !

Après deux mois de prison parce que les autorités nigériennes voulaient le faire taire, sa mise en liberté provisoire est prononcée lors du délibéré du 6 janvier 2004.

mercredi 7 janvier 2004, par Masin

Le mardi 30 décembre 2003, les avocats de Maman Abou, directeur de l’hebdomadaire "Le Républicain", avaient plaidé devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Niamey la mise en liberté provisoire de leur client. Dans son délibéré, fixé au mardi 6 janvier 2004, la Cour d’appel de Niamey met en liberté provisoire Maman Abou.
L’association Tamazgha et notre Rédaction, se félicitent de cette libération et considérons sa libération comme une autre victoire de la liberté d’expression.
Rappelons que Maman Abou est arrêté le 5 novembre 2003 par la police nigérienne et incarcéré à la prison de Niamey. Les autorités nigériennes lui reprochaient d’avoir reproduit des documents publics mettant en cause le Premier ministre. Ces documents révèlent en effet, d’importantes malversations et confusions régnant entre les finances publiques et les patrimoines privés des dirigeants en place. Le 7 novembre, il avait été condamné par défaut à 6 mois de prison ferme, 300.000 F CFA d’amende et 10 millions FCFA de dommages.

Nous publions ci-après le communiqué de Reporters Sans Frontières (RSF)


Niger
Le directeur du Républicain libéré

Mamane Abou, le directeur de publication de l’hebdomadaire privé Le Républicain, a été libéré, le 6 janvier 2004, après avoir passé deux mois en prison. Reporters sans frontières se félicite de cette libération et demande au gouvernement de se prononcer en faveur d’une dépénalisation des délits de presse.

Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire privé Le Républicain, a été libéré, le 6 janvier 2004, dans la matinée, après avoir passé deux mois en prison.

Reporters sans frontières se félicite de cette libération et demande au gouvernement de se prononcer en faveur d’une dépénalisation des délits de presse. "Condamner un journaliste à six mois de prison pour diffamation nous paraît complètement disproportionné. Il est possible de sanctionner des délits de presse sans utiliser des méthodes répressives brutales", a déclaré l’organisation, dans un communiqué.

Joint au téléphone par Reporters sans frontières, Mamane Abou a déclaré être soulagé. "Je vais reprendre mon travail de journaliste au plus vite", a-t-il affirmé.

Le 6 janvier 2004, Mamane Abou a été mis en liberté provisoire par la Cour d’appel de Niamey. Le directeur du Républicain avait été condamné par défaut, le 7 novembre 2003, à six mois de prison ferme, 300 000 francs CFA (environ 450 euros) d’amende et dix millions de francs CFA (15 200 euros) de dommages et intérêts pour "diffamation" et "vol de documents". Il devrait être à nouveau entendu par la justice dans les prochaines semaines.

Il lui était reproché d’avoir publié des documents confidentiels du Trésor public faisant état de malversations de la part du ministre des Finances. Le journaliste était détenu à la prison civile de Say (50 km de Niamey).

© Reporters sans frontières 2002

RSF en Ligne


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