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Université d’été du MAK
vendredi 29 juillet 2005, par
Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie a tenue sa deuxième université d’été à Aokas, une ville côtière du Pays kabyle, du 18 au 25 juillet 2005. Plusieurs universitaires et personnalités du monde kabyle sont intervenus pour animer des débats sur diverses questions liées à la Kabyle et son avenir en présence de quelques dizaines d’autonomistes kabyles.
Au terme de ces rencontres, le MAK a tenu une conférence de presse à Aokas, conférence de presse animée par le porte-parole du MAK, Ferhat Mehenni, qui a rendu public une déclaration à cette occasion.
Nous publions l’intégralité de cette déclaration.
Le MAK qui n’a que quatre (04) ans en est déjà à sa deuxième université d’été. Il entend ainsi asseoir en son sein une tradition de débats démocratiques et une implication plus poussée de ses militantes et de ses militants dans la vie de ses structures, la définition de ses orientations et les processus de prise de décisions. Cela permet de réduire les clivages entre les générations de ses membres et d’assurer une relève politique qui sera en charge des destinées de la Kabylie autonome, d’ici quelques temps.
Le MAK, à cet effet, tient à remercier vivement les honorables personnalités qui lui ont fait la fraternité de dispenser un peu de leurs vastes connaissances à une cinquantaine d’autonomistes avec lesquels ils ont eu à débattre du 18 au 25 juillet 2005 à Aokas. Durant cette semaine où les thèmes abordés touchaient à tous les domaines vitaux du peuple kabyle, comme l’économie, la sociologie et la culture kabyles, l’actualité a, elle aussi, tenu une place importante dans les discussions. En effet, plusieurs points ont été soulevés.
Le premier d’entre eux est le projet du gouvernement algérien de dissoudre d’ici peu les municipalités kabyles. En premier lieu, le MAK ne peut souscrire à l’application d’une résolution qui n’est pas contenue dans la plate-forme d’El-Kseur et qui découle d’un dialogue tronqué entre le pouvoir en place et une petite frange des délégués kabyles qui, de son propre aveu, ne représente plus la région. Le départ qui est réclamé par la Kabylie et par la plate-forme d’El-Kseur est celui de la gendarmerie et non celui des élus du 10 octobre 2002. Ce n’était quand même pas les élus qui avaient tiré sur nos enfants en en faisant plus de 120 morts, mais les gendarmes ! Aucune escroquerie politique ne nous fera passer ceux-là pour ceux-ci. En second lieu, il y a une entorse à un principe universel du Droit : Une loi telle que celle qui vient d’être votée par le pouvoir pour se permettre cet acte inique ne peut s’appliquer que pour les futures assemblées élues et non pour celles déjà en place. Comme dans le sport, on ne change pas la règle du jeu durant la partie. Si ces municipalités ne sont pas légales, pourquoi avoir au préalable fourvoyé le Conseil Constitutionnel dans leur validation ? Réduire la Constitution à un simple chewing-gum dans la bouche du pouvoir c’est assimiler de fait la Loi à celle de la jungle dont malheureusement seuls le terrorisme islamiste et le banditisme récoltent les fruits. On ne peut inciter les citoyens au respect de la légalité lorsque celle-ci est constamment piétinée par ceux-là mêmes qui l’édictent et qui sont en charge de son application. Ce genre de pratiques nous éloigne trop de notre aspiration à un Etat de Droit. Ces élections partielles en Kabylie n’apporteront rien de positif à notre région. Si elles ont lieu dans les mois à venir, elles n’auront pour objectif que d’amener, à la tête de nos municipalités, une certaine classe politique liée aux intérêts du pouvoir et dont la tâche prioritaire est la destruction de l’esprit combatif du peuple kabyle, la mort de sa conscience.
Le deuxième point abordé par les débatteurs du MAK est celui de l’amnistie générale que projette Bouteflika de soumettre à référendum. De quel droit, celui qui n’a perdu aucun proche par la violence politique de l’Etat ou des terroristes, peut-il se prévaloir pour absoudre ceux qui ont du sang sur les mains et qui, de surcroît, ne sont ni jugés ni amenés à demander pardon à leurs victimes ou à leurs proches ? Le MAK appelle au boycott de ce référendum pour ne pas participer à la pérennisation de la prime au crime et à l’impunité. A travers cette opération, le régime ne cherche qu’à s’auto-amnistier. La Kabylie fidèle à la mémoire de ses martyrs n’oublie pas que c’était sous la présidence de Ben Bella, initiateur de cette loi d’amnistie, qu’elle avait perdu près de cinq cents des siens. Elle rejette par conséquent une telle monstruosité et s’interdit l’amnésie jusqu’à ce que justice passe, que ce soit pour la guerre du FFS ou pour le printemps noir, sans compter toutes les tortures subies par les Kabyles pour leurs opinions depuis 1963.
En troisième point, les universitaires d’été du MAK ont soulevé avec émotion le cas des émeutes de Bechar et de Tamanrasset. Le MAK condamne la répression qui s’abat sur ces deux régions du Sud et exige la libération de ceux qui viennent d’être à cette occasion emprisonnés. Il soutient également la revendication d’autonomie du peuple amacheq pour la maîtrise de son destin. Ces violents événements et tous ceux qui les ont précédés depuis 2001 montrent à chacun, si besoin en est, combien le système d’autonomies régionales est plus qu’une urgence pour l’ensemble du pays si l’on veut passer à un mode de gouvernance qui apaise les tensions entre gouvernants et gouvernés.
Enfin, nous ne pouvions finir ces débats sans évoquer l’acharnement judiciaire du pouvoir actuel contre la liberté de la presse pour des raisons politiques. Le MAK demande l’annulation de l’ensemble des décisions de justice prises à l’encontre des journalistes depuis plus d’un an, comme il exige la libération immédiate de Mohamed Benchicou, Directeur du quotidien « Le Matin », incarcéré pour son courage politique.
Sur le plan international, l’enlèvement des diplomates algériens en Irak et les attentats terroristes de Charm El Cheikh, que nous condamnons, devraient inciter à plus de discernement tous ceux qui, jusqu’ici, voyaient en ce genre d’actes ignobles une « résistance irakienne ».
L’université d’été 2005 du MAK s’est terminée avec un programme d’action pour l’année sociale prochaine.
Aokas, le 25 juillet 2005.
Ferhat MEHENNI,
Porte-parole du MAK.
Site du MAK
Messages
1. > Université d’été du MAK, 3 août 2005, 02:44, par Dr marc-mazigh-d-BOUZERAR
il est merveilleux de voir enfin notre culture et identite s’exiber au grand jour au nez et a la barbe de ces cretins tenant le pouvoir par les armes, utilisant comme toujours la violence comme dialogue unique qui est celui des faibles.ils ne pourront jamais plus eteindre le flambeau de la liberte et de la civilisation amazigh dont ils pretendaient et esperaient voir disparaitre un jour,ils ont surement une memoire tres courte pour avoir cette ambition car un bon nombre d’envahisseurs plus intelligents, plus fins avaient tentes dans le passe, mais en vain.le feu s’est allume, seul l’aboutissement l’eteindra pour ensuite prendre une autre dimension qui le fera resplendir jusqu’a la fin des temps.