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Avril 1980 : Le CDDCA appelle à un rassemblement à Paris

lundi 12 avril 2004, par Masin

COMITE DE DEFENSE DES DROITS CULTURELS EN ALGERIE
APPEL
Rassemblement silencieux devant l’Ambassade d’Algérie à Paris.
(18 rue Hamelin, 75016 Paris)

Le 10 mars 1980, une conférence sur la poésie berbère ancienne au Centre Universitaire de Tizi-Ouzou a été INTERDITE ; le conférencier, Mouloud Mammeri, a été séquestré et reconduit par la police jusqu’à la limite du département.

Contre cette mesure arbitraire, les étudiants et la population, solidaires, ont manifesté dans les rues et devant les bâtiments officiels à Tizi-Ouzou, à Larba n’ath Iraten et à Azazga pour la reconnaissance de leur langue et de leur culture maternelles. Depuis, le mouvement s’est généralisé à l’ensemble de la Kabylie.

Cette interdiction s’inscrit dans une pratique de répressions culturelles systématique en Algérie. Quelques exemples :

  suppression de la chaire berbère à l’Université d’Alger (1973) ;

  la "fête des cerises" à Larba n’ath Iraten : 3 mort (1974) ;

  à Seddouk, arrestations de jeunes, détentions sans procès, incorporations d’office dans l’armée (1974) ;

  différentes manifestation culturelles en arabe algérien et en berbère ont été continuellement interdites : Kateb Yacine, Ait Menguellat, Idir , etc.

  des chanteurs mozabites et touaregs ont été empêchés de quitter le territoire national à l’occasion du premier festival berbère à Paris (Juin 1979) ;

  récemment encore (janvier 1980), les chanteurs du groupe Azrou d’Arris (Aurès) ont été arrêtés...,

Toutes ces mesures émanent directement du pouvoir central qui s’abrite derrière les autorités locales. Ni les Universités, ni la population concernées n’ont droit à la parole.

L’Amicale des Algériens en Europe tente de transposer ces pratiques en France : imposition de l’enseignement de l’arabe classique (moyen-oriental) dans les établissements scolaires français pour les enfants d’émigrés ; intimidations et menaces contre ceux qui fréquentent les cours de berbère, etc.

Dénonçons ces atteintes aux cultures populaires et à la liberté d’expression.

En toute occasion, les langues populaires (berbère et arabe algérien) sont réprimées ; la presse, écrite et télévisée, est donnée dans les langues étrangères que sont le français et l’arabe moyen-oriental ; depuis les écoles primaires jusqu’à l’université, nos langues nationales sont bannies. Certains groupes dirigeants veulent avoir le monopole de la culture algérienne, au mépris des cultures populaires.

 Pour l’enseignement des langues maternelles en Algérie !

 Pour une culture authentiquement nationale !

 Halte à la répression : aujourd’hui en Kabylie, demain Partout !

 Manifestons notre opposition à l’oppression culturelle :

TOUS DEVANT L’AMBASSADE LUNDI 7 AVRIL A 15H.