Accueil > Actualité > Fil de l’actualité > RIF : La répression ne faiblit pas

RIF : La répression ne faiblit pas

Rabie Al-Ablaq condamné à 4 ans de prison pour avoir critiqué le monarque marocain

mercredi 4 mai 2022, par Yafelman

Dans le Rif, une répression terrible s’abat sur toute personne ayant le courage de critiquer la situation dans la région ou la monarchie. La croisade judiciaire menée contre les militants pacifiques rifains tourne à plein régime et continue de broyer droits et libertés publiques. Elle ne faiblit pas.



Lundi 25 avril 2022, le tribunal de première instance de Biya (Houceima) dans le Rif a condamné l’ex-détenu politique rifain Rabie Al-Ablaq, à une peine de quatre ans de prison ferme assortie d’une amende de 20.000 dirhams (1.900 euros).

Rabie Al-Ablaq, âgé de 35 ans, a été condamné pour "manque de révérence et de respect pour l’institution constitutionnelle suprême", une allusion au monarque marocain, dans des publications diffusées sur des médias sociaux en septembre et novembre derniers.

L’ex-détenu politique reprochait au monarque marocain, dans deux vidéos, de s’enrichir sur le dos de ses sujets appauvris et privés de leurs droits les plus élémentaires.

RIFWTACH a dénoncé dans un communiqué, publié le 27 avril, cette condamnation injuste, soulignant "l’ampleur de la répression de la dissidence, dans le Rif et au Maroc. Les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes sont de plus en plus surveillés et harcelés en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’expression et de leur travail légitime".

L’ONG précise que "les Rifains continuent d’être ciblés incessamment et injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, et condamnés à des peines de prison disproportionnées allant jusqu’à 20 ans de prison ferme. De plus, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des actes d’intimidation, de harcèlement, de menaces de mort, d’agressions physiques et sexuelles, menaces de viol".

En 2018, Rabie Al-Ablaq avait été incarcéré puis condamné à cinq ans de prison pour sa participation au mouvement de contestation ayant agité en 2016-2017 le Rif avant d’être gracié par le monarque marocain en 2020.

Aksil Azergui

Messages