Soulèvement des Chaouis à T’kout !

La révolte de T’kout ne date pas du dernier acte d’assassinat du jeune Aagrabi par les gardes communaux, elle est le prolongement d’une dynamique sociale initiée par des militants sincères et combatifs tel Tahar Achoura.

Le pouvoir en place et ses appareils (militaires, judicaires et administratifs) s’acharnent sur les acteurs de la grogne populaire à T’kout.

Le crime des Chawis Amazighs de T’kout est de réfuter la compromission, le clientélisme et le notabilisme longtemps instrumentalisés par le pouvoir pour neutraliser l’émergence de l’INDIVIDU CITOYEN et de nouvelles formes d’organisation sociale animée par un esprit d’égalité et de justice sociales.

Le crime des Chawis de T’kout, comme ceux de Zoui à Khenchela, est de briser la loi du silence et d’aspirer à un autre mode de gestion de la cité en rupture avec les pratiques et règles imposées ou consensuelles.
Le vent de la révolte, combien étouffé hier et réprimé aujourd’hui, a gagné le Chawiland et ébranlera le système institutionnel.

Face à une administration laxiste, à un pouvoir de tendance fascisante et à la démission de l’Etat _ sauf pour distribuer la rente à ses serviteurs, nous ne pouvons que nous réjouir de cette rupture de ce divorce et encourager le comportement citoyen dans le pays Chawi.

Nous exprimons notre solidarité avec le peuple Chawi en général, de T’kout en particulier dans son combat et présentons nos sincères condoléances à la famille du défunt tout en dénonçant les agissements du pouvoir et ses alliés qui ont opté pour la répression et l’humiliation comme seules réponses aux revendications des citoyens contre la misère économique, sociale et culturelle.


Que la lutte continue !
An ili nigh ur n t ili !

Association Ichawiyen Autrement,
Paris, le 19 Mai 2004

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