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Kabylie, Diaspora kabyle, Communauté kabyle en France, Tafsut n Imazighen, Evènements d’avril 1980, Printemps berbère

Communiqué n° 2

CDDCA

mardi 20 avril 2004, par Masin

Tizi-Ouzou dimanche 20 avril 1980 à 4h du matin (heure locale)

A la suite de la grève générale du 16 avril, un mouvement d’occupation a été amorcé. Dimanche, les forces de répression ont donné l’assaut au centre universitaire de Tizi-Ouzou, à l’hôpital, aux usines et établissements publics occupés. Les forces de répression armées de mitraillettes et de chiens tenus en laisse ont investi les lieux. On dénombre 200 blessés.

Dans la matinée, vers 10h, un mouvement spontané de solidarité a été déclenché : tous les magasins et établissements publics ont fermé en signe de protestation. Les forces de répression sont intervenues pour forcer les portes et ouvrir les magasins, faisant de nombreux dégâts.

Des lycéens manifestent dans la rue exigeant la libération des détenus ; les enseignants lancent un appel de solidarité national et international pour la réouverture du centre universitaire de Tizi-Ouzou et la satisfaction de leurs revendications. Les forces de répression rapidement submergées par le mouvement populaire, ont dû faire appel aux renforts de l’A.N.P. qui a dépêché sur les lieux 2 Bataillons dont 2 Compagnies de tireurs d’élite.

La population dresse des barricades qui sont aussitôt prises d’assaut par les forces de répression dont le nombre est évalué à 10000 hommes. On dénombre environ 600 blessés. Le nombre de morts pour la journée de dimanche est inconnu. Tout le personnel civil de l’hôpital central a été arrêté et en partie transféré sur Alger. Les affrontements ont duré toute la journée de dimanche et se sont poursuivis lundi matin. La population des villes et villages environnants ont entrepris une marche sur Tizi-Ouzou au début de l’après-midi.

L’ensemble du corps enseignant a été arrêté et un grand nombre d’entre eux a été transféré sur Alger.

Le comité de défense des droits culturels en Algérie dénonce la politique répressive du pouvoir face à la revendication légitime du peuple algérien.

Exigé la libération immédiate de tous les détenus et interpellés.

Exigé le retrait immédiat des forces de répression.

Exigé la reconnaissance de l’identité nationale berbère et l’enseignement des langues populaires (le berbère et l’arabe algérien).

Appelle toutes les forces démocratiques à soutenir le peuple algérien dans sa juste lutte pour le recouvrement de son identité, d’une véritable démocratie et le respect des libertés.

CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris