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Communiqué n° 8

mercredi 28 avril 2004, par Masin

A ALGER LES FRERES MUSULMANS INSTAURENT DES TRIBUNAUX CLANDESTINS

A Alger où les luttes (grèves générales des universités, grèves des médecins) pour la reconnaissance des langues populaires comme langues nationales, pour les libertés démocratiques et pour la libération des détenus se sont multipliées, une poignée de nervis fascistes composée d’intégristes musulmans, plus connus sous le nom de frères Musulmans, sème la terreur au vu et au su des forces de sécurité du pays. Des tribunaux clandestins, s’inspirant d’un Islam rétrograde, ont été créés. Des étudiants ont été jugés et nombre d’entre eux ont subi des mutilations atroces : castrations notamment. Des commandos armés circulent et interviennent très violemment pour déloger les étudiants en grève pour la libération des détenus politiques. Les forces de sécurités font preuve d’un laxisme certain. A ce jour, aucune intervention n’a eu lieu pour mettre fin à ces agissements fascistes malgré les condamnations formelles d’El-Moujahid qui les associe crapuleusement au vaste mouvement de contestation de Kabylie et d’Alger. Le pouvoir s’efforce vainement de situer le problème sur un faux terrain : l’opposition entre françisants et arabisants. Il est malheureux de constater qu’une certaine presse française reprend ce type d’interprétation.

Le cœur du problème réside dans les revendications formulées au cours des luttes populaires de ces derniers mois : reconnaissance des langues populaires comme langues nationales, libertés démocratiques qui ne peuvent s’exprimer dans les cadres fantoches du parti, des organisations de masse ou de l’Etat, puis "où sont nos enfants ?" pour réclamer la libération des détenus.

A Tizi-Ouzou, la reprise des cours n’est pas une reprise capitulation. La création de quatre commissions : "vigilance, démocratisation", "libération des détenus" et "culture", qui reprennent intégralement les revendications du mouvement populaire, donne, seule, un sens à la reprise. Les promesses faites par les autorités ne peuvent rester lettres mortes, le mouvement s’engage à lutter jusqu’à la libération des 24 camarades et à la satisfaction de leurs revendications.

La fin du pouvoir autoritaire d’Alger et l’instauration d’une véritable démocratie attentive aux problèmes des masses restent les seules solutions.

HALTE AUX PRATIQUES FASCISTES DES FRERES MUSULMANS !
VIVENT LES LUTTES POPULAIRES

Paris, le 7 juin 1980

CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris