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Satire

Chirac : "Les gentils Kabyles"

Entretien imaginaire avec Jacques Chirac, président de la république française.

jeudi 23 novembre 2006, par Masin

Insi a rendu visite au président Chirac. Ils ont parlé de l’Algérie, de Boutef, de l’intégration, des indigènes... Voilà ce que notre cher président de la République française a répondu à Insi à propos de ces différents sujets.


Insi : Bonjour, monsieur le président.

Chirac : Bonjour, vieux farceur.

Insi : La santé va bien ?

Chirac : Mieux que Boutef, Dieu merci.

Insi : Vous voulez dire votre ami Boutef ?

Chirac : En ce moment, il me fait chier.

Insi : Pourquoi ?

Chirac : Il veut que je demande des excuses officiellement aux Algériens.
Tu veux une desperados ?

Insi : Avec plaisir, monsieur le président.

(Le président commande deux bières. On ramène deux bières. Le président les décapsule, tend une bière à Insi et ils trinquent...)

Insi : Le feriez-vous ?

Chirac : Quoi ?

Insi : Ce que Boutef demande.

Chirac : Ne dit-on pas en Algérie : Ulac smah ulac ? (=Pas de pardon, pas de pardon)

Insi : Vous parlez le kabyle, monsieur Chirac ?

Chirac : C’est du kabyle ça ?

Insi : Oui.

Chirac : Pardon ! Je retire. Je pensais que c’était de l’arabe.

Insi : Vous êtes contre la langue kabyle, monsieur Chirac ?

Chirac : Officiellement, Oui !

Insi : Mais pourquoi ?

Chirac : La langue arabe n’est-elle pas la langue officielle de l’Etat algérien ?

Insi : C’est vrai ! Mais, le kabyle est langue nationale.

Chirac : Mais là, c’est une affaire d’Etat à Etat !

Insi : Comment ça ?

Chirac : Si l’on doit reconnaître la langue kabyle, il lui faut un Etat qui la représente avec lequel on peut traiter... d’Etat à Etat ! D’ailleurs dans le traîté d’amitié que nous allons signer avec l’Etat algérien, il est question des langues d’Etats à savoir le français et l’arabe.

Insi : Et le kabyle ?

Chirac : Le kabyle ? Tu plaisantes ou quoi ? Même les Kabyles ne le parlent pas !

Insi : Pourquoi, à votre avis ?

Chirac : Les Kabyles se veulent champions de l’intégration. D’ailleurs, ne dit-on pas : un Juif canadien est un Juif et un Kabyle canadien est un Canadien ?

Insi : C’est vrai.

Chirac : Les Kabyles sont dociles. Ils disent dans les cafés qu’ils sont Kabyles, mais dès qu’ils prennent la parole publiquement, et selon le contexte, ils se disent Algériens, Arabes, Musulmans, laïques, démocrates, Maghrébins, républicains,...

Insi : C’est vrai aussi.

Chirac : Les Kabyles sont imprévisibles.

Insi : Et les Arabes ?

Chirac : Les Arabes sont malins. Ils sont comme le coucou. Ils ne construisent pas de nids, ils préfèrent poser leurs œufs dans les nids des autres oiseaux.

Insi : Je n’ai toujours pas compris.

Chirac : Aux Kabyles les devoirs et aux Arabes les droits.

Insi : Un exemple ?

Chirac : Vos ancêtres ont fait la guerre contre nous, n’est-ce pas ?

Insi : Oui.

Chirac : Et aujourd’hui ce sont les Arabes qui font le cinéma.

Insi : Excusez-moi monsieur le président, mais je n’ai toujours pas compris.

Chirac : Prends-toi une autre desperados, et tu comprendras !

(Le président commande deux autres desperados, on les ramène.)

Insi : Revenons à votre ami Boutef. Comptez-vous lui présenter des excuses ?

Chirac : A propos de quoi ?

Insi : De ce qu’il vous demande...

Chirac : T’inquiètes ! J’ai trouvé une astuce.

Insi : Laquelle ?

Chirac : J’ai pris en otage son "fils".

Insi : Qui ?

Chirac : Le prince de mes deux-là ?

Insi : Cheb Mami ?

Chirac : Celui qui chante l’amour et tape sa femme.

Insi : Pourquoi vous le tenez en otage ?

Chirac : C’est pour pousser Boutef à s’occuper d’autre chose.

Insi : Une diversion, quoi ?

Chirac : C’est un peu comme en Kabylie : lorsque vous revendiquez la langue berbère, le pouvoir prend quelques militants et les met en prison, du coup vous oubliez la langue berbère pour revendiquer la libération des détenus...

Insi : Vous ne pensez pas tout de même que Cheb Mami est un militant !

Chirac sourit : Bois ! Bois ta bière tant qu’elle est fraîche.

Insi : Monsieur le président...

Chirac : Oui !

Insi : Que pensez-vous du film de Bouchareb ?

Chirac : Les indigestes ?

Insi : Non, "Les Indigènes".

Chirac : Pardon, je pensais aux navets.

Insi : Sérieusement.

Chirac : L’entrée m’a coûté très très chère. Et maintenant si tu permets, je vais m’occuper de Sarkozy...

Insi quitte l’Elysée et Chirac commande une autre desperados avant de reprendre ses fonctions.


Propos imaginés par
INSI

Messages

  • Merci INSI pour ton humour qui manque beaucoup aux Kabyles.Cet humour n est qu un grain de sel à ton esprit perspicace,à ton analyse limpide,tu ne cesses de relater la triste réalité dans l éspoir d éveiller les conciences endormies ou, ne serait ce que déclencher en eux un moment de reflexion quand à leure dignité

  • Toujours fan et vous l’avez sans doute décelé à travers mes commentaires. J’adhère, coeur et âme, à la mission de conscientisation des masses kabyles que vous vous êtes donnée et je partage avec vous l’espoir qui vous anime de voir le peuple kabyle sortir des illusions et des rêveries stériles. Effectivement nous sommes facilement solubles (intégrables disent-ils pour nous ménager) et la dernière ondée qui nous asperge emporte avec elle des pans de notre mémoire et notre culture. Ce que vous faites, Monsieur Insi, je veux dire cette façon de nous inculquer le sens critique, amer pour notre égo et notre amour propre mais doux à notre intelligence et à notre raison comme un praliné parce qu’enveloppé dans l’humour, cette façon de nous éveiller avec les pointes de l’humour, aiguillons indolores mais pernicieux pour notre abandon aux chimères, cette méthode d’éducation comporte en elle une pédagogie qui ne manquera pas de porter ses fruits un jour ou l’autre si votre exemple fait des émules parmi nos intellectuels. Votre travail aidera notre peuple plus que ne l’ont aidé tous les discours proférés et assénés avec une suffisance et une vanité répulsives. S’offrir à son peuple dans l’anonymat et le désintéressement, dédaigner les lauriers de la gloire et mépriser tous les insignes et toutes les médailles que les corrupteurs font briller devant les yeux de ceux qui les dérangent, voilà à mon humble avis le moyen qui permettra de sortir notre peuple des ténèbres dans lesquelles il titube depuis des siècles.

  • Merci "Inisi" pour les moments de bonheur que tu nous donnes.

  • chanter lui aadi-d a pampidou a nourar ddimino ...

  • Bravo Insi

    Tu résumes avec humour nos colères et nos frustrations : Indigènes et le déni amazigh (une honte, un vol de notre histoire), aux kabyles les devoirs et aux autres les droits, l’intégration des kabyles...

    Tanemirt

  • propos faussement pertinents.
    il faut arreter la masturbation intellectuelle.
    cordialement