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Affaire Maman Abou
Déclaration d’un parti d’opposition
dimanche 9 novembre 2003, par
Pour le parti d’opposition, CFD, l’arrestation de Maman Abou tout simplement "un règlement de compte conçu par lePremier ministre" nigérien.
Arrestation de Maman Abou.
Réaction de l’Opposition CFD
Un règlement de compte conçu par le Premier ministre
Le mercredi 5 Novembre 2003 le Gouvernement a fait procéder à l’arrestation et à l’incarcération à la prison civile de Niamey de M. Maman ABOU, journaliste, Directeur de Publication du REPUBLICAIN.
Il s’agit là d’une atteinte gravis-sime aux principes de la liberté d’expression et au droit à l’information tels que consacrés par notre Constitution.
Cet acte, parce qu’il ternit consi-dérablement l’image du Niger, cause à notre pays un préjudice dont on aurait dû lui faire l’économie.
Il est surtout révélateur de l’état d’esprit des dirigeants actuels déci-dément incapables de se défaire de leur mentalité du régime de dictature militaire dont ils ont naguère été les hérauts.
L’arrestation de Maman ABOU conçue par le Premier Ministre Hama Amadou comme un moyen de règle-ment de compte personnel en dit long sur l’état d’instrumentalisation des institutions de la République au service des pulsions les plus viles et les plus mesquines d’un homme, qui se croit désormais tout permis.
Elle prouve hélas, une fois de plus que les Nigériens en ayant élu Tandja Mamadou ont placé un Président fantomatique à la tête de leur pays, prêt à endosser et à avaliser les pires fantaisies de son âme damnée de Premier Ministre.
Le tort de Maman ABOU est d’avoir publié des Documents attestant de nombreuses et graves irré-gularités dont sont coupables le Premier Ministre et le Ministre des Finances, à travers la pratique des paiements sans ordonnancement préa-lable (PSOP). Maman ABOU n’est pas poursuivi pour diffamation : C’est la preuve que le Gouvernement n’accuse pas Maman ABOU de mensonge, ni même de commentaires tendancieux. Il lui dénie plutôt le droit d’étayer ses propos par des Documents authentiques qui constituent la preuve des manquements aux règles de bonne gestion qu’il dénonce. Aussi le Gouvernement l’accuse-t-il de vol et de recel de Documents administratifs confidentiels. C’est vraiment Ie monde à l’envers ! Pourtant tous les Nigériens savent que nombre de ces PSOP dénoncés par Le Républicain ne sont rien d’autre que des arrangements entre Copains et Coquins ayant permis l’enrichissement tout aussi fulgurant qu’ostentatoire de certains amis de M. Hama Amadou. Dénoncer de telles pratiques criminelles, la loi en fait obligation aux citoyens. En cela donc Maman ABOU n’a fait que son devoir civique. Au lieu qu’il en soit loué, il est plutôt accusé de vol !
Sous l’empire de la justice Hama -Maty le voleur n’est plus celui qui jouit du vol, mais, celui qui dénonce le vol en question.
Pour ces raisons très claires, la CFD considère que l’arrestation de Maman ABOU est inacceptable.
Ce qui n’est pas acceptable c’est en plus la violation du Code de pro-cédure pénale qui consiste à jeter en prison un honnête citoyen avant son jugement et avant même l’instruction de son dossier.
Aussi la CFD considère-t-elle que Maman ABOU est un prisonnier politique, illégalement détenu par un pouvoir qui entend désormais imposer le silence sur ses turpitudes au moyen d’une justice aux ordres.
C’est pourquoi la CFD exige la libération immédiate de Maman ABOU.
La CFD demande à la société civile et aux partis politiques de se mobiliser pour un combat exemplaire en vue de mettre fin aux tentations dictatoriales d’un pouvoir en dérive.
La CFD appelle ses militants à une mobilisation vigoureuse en vue d’imposer la libération de Maman ABOU.
Elle leur demande de se tenir prêts en vue des mots d’ordre qui leur seront adressés les prochains jours.
Non au déni de droit
Non à l’intimidation et à la répres-sion Vive l’Etat de droit Vive la CFD
Fait à Niamey, le 6 novembre 2003