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Une pensée speciale pour Maman Abou

par Djibril Oumarou

jeudi 13 novembre 2003, par Masin

Une pensée speciale pour Maman Abou

Quand le Président américain George W. Bush declarait Jeudi dernier à Washington que l’Iran, la Syrie, la Jordanie et d’autres pays du Moyen Orient doivent impérativement amorcer des réformes démocratiques, et quand dans le meme temps il interpellait implicitement le Cuba, la Birmanie, la Corée du Nord ou encore le Zimbabwe sur leurs dérives aux liber-tés humaines, il oubliait tout simplement un autre pays, pas très loin du Moyen Orient : le Niger.

Ici le dictateur local s’appelle Hama Amadou. L’ homme n’est ni roi, ni souverain. Il est tout simplement Premier ministre de son pays et président d’un partis politique qui en collaboration avec d’autres partis gerent les affaires du Niger voilà exactement quatres ans. Mais pour cet homme d’état, gouverner est synonyme de diktat. Il dirige son pays comme une sauve cause, il fait la pluie et le beau temps, fait et défait les lois sans etre inquieté par le somnolent Président de la Republique. Et s’il s’en arretait là ? Non, après avoir briller par l’exclusion de ses adversaires politiques et par sa très mauvaise gestion des déniers publics, Hama Amadou devient aujourd’hui un chasseur de tetes. Ainsi après avoir plusieurs fois tabassé puis emprisonné des camarades étudiants de Harobanda, emprisonné des militaires, et muselé les médias de son pays, le révoila encore sur le terrain d’intimidations et d’arrestations.

C’est ainsi que les compatriotes vivant au pays ont temoingné du ridicule arrestation de Mr Maman Abou, Directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Répu-blicain ». Maman Abou, les nigériens de l’exterieur sont aussi les temoins de prémière heure de l’ injustice que vous venez de subir pour tout simplement pour avoir accompli votre devoir de journaliste investigateur. Nous vous apportons notre soutient moral et meme spirituel pour que les intimidations et autres menaces ne vous fassent pas abandonner votre stylo dénonciateur.

De son coté le Primo du Niger doit savoir que jeter un homme à la trame de Maman Abou en prison n’est pas de nature à faire changer l’opinion des citoyens [qu’il terrorise de jour au jour] sur sa gestion catastrophique de la chose publique. Malheureusement, c’est cela la démocra-tie. On ne peut pas fermer les yeux et laisser passer des actes de tricherie et de corruption s’installer au Niger comme le souhaitent ces pseudo-démocrates.

Le Premier ministre doit aussi savoir que le recours à la prison comme moyen

de vengeance n’est q’un aveu de faiblesse, un signe de desarroi, ni plus ni moins. Sous d’autres cieux, la démocra-tie c’est le debat, c’est le face-a face devant ses concitoyens, c’est le courage de dire la vérité au peuple souverain. Nous nous rappelons par exemple comment aux U.S.A l’affaire Monica Lewinsky a été publiquement gerée face au monde entier bien que mettant en jeu l’honneur et la ré-putation de l’ancien président Bill Clinton. Qui a été jeté en prison durant tout ce scandale ? Personne. En France combien de scandales ont été publiquement geré devant le peuple ?

Les compatriotes vivant au pays l’ont compris, nous aussi. Le pays est en effet à la veille des échéances électorales et pour Hama Amadou et ses marionettes au sein de l’administration nigérienne, il faut vaille que vaille que leurs interets politiques priment au detriment de tout, et cela meme au prix des libertés humaines. Il est vrai que quelques pays voisins exellent par leurs dérives autoritaire et autres entorces au droit de l’homme et qu’il a fallu inventer des concepts de « reconciliation nationale » ou « amnestie » pour sauver ceux qui avaient les mains tachés de sangs. Mais quelle grave erreur que de continuer à trasformer le Niger en une dictature maule de ce genre.

De l’exterieur nous avions longtemps ecouté les discours « fleuve » du dictateur « moderne » du Niger sur la bonne gouvernance et l’enracinement de la bonne démocratie dans notre pays. Mais apparemment, le discours de la methode chez Hama Amadou est à rechercher dans ses methodes et non dans ses discours. Autrement dit, la main gauche du Premier ministre nigérien ignore ce que fait sa main droite. Quel amalgame ?

Maman Abou, sachez qu’en abusant de votre precieux temps en vous écrouant manu-militari à la prison civile de Niamey, Hama Amadou s’est davantage humilié, crucifié et ridiculisé. Le monde entier sait que vous etes tout simplement victime d’une injustice digne de son nom, perpetrée par un homme qui dirige son pays d’une main caleuse et ferme, et cela face à la présence robotique de « Baba Tandja » son supérieure hiérachique. On ne saurait malheureusement mieux dire.

Nos pensées sont avec vous, M. le Directeur.

Djibril Oumarou

4 éme année Licence : Mass-Media Washington D.C. (U.S.A).

source : Le Républicain