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Azar et Tamazgha dénoncent la répression en Afrique du nord
mardi 28 août 2018, par
Nous publions ci-après la déclaration des organisations Azar et Tamazgha qui dénoncent la politique anti-amazighe eds Etats en place en Afrique du nord et la répression dont sont victimes les militants amazighs. La déclaration es en français et en castillan.
Halte à la répression des Amazighs
Depuis quelques années, les Etats en place en Afrique du nord multiplient les répressions et les discriminations qui visent les Amazighs.
Tout en prenant des décisions de pseudo-reconnaissance de la langue amazighe qui est introduite dans la constitution comme étant langue nationale et officielle aussi bien par la monarchie marocaine et l’Etat algérien, ces deux Etats s’attaquent aux libertés les plus élémentaires des Amazighs et répriment parfois avec barbarie dans les milieux amazighs.
Ainsi, avons-nous assisté en 2014-2015 à une véritable barbarie qui s’est abattue sur la communauté amazighe du Mzab avec la complicité des forces de police algérienne. Des membres de cette communauté, notamment des militants du mouvement amazigh, ont été arbitrairement arrêtés et condamnés à des peines de prison. Si certains ont purgé leurs peines d’autres croupissent encore dans les prisons algériennes.
En Kabylie, depuis plus d’une décennie, la répression a pris une autre forme. Des intimidations, des atteintes à la liberté de circulation de militants, notamment ceux favorables à l’indépendance de la Kabylie, se multiplient. Des militants ont été arbitrairement arrêtés et condamnés pour leurs convictions religieuses et pour avoir exprimé des opinions qui ne sont pas du goût des autorités algériennes. C’est le cas par exemple de Slimane Bouhafs, un kabyle de confession chrétienne, qui a été condamné en septembre 2016 à trois ans de prison ferme pour "outrage à la religion d’Etat" suite à la publication sur son compte Facebook des propos visant l’islam.
Encore récemment, le 14 juillet 2018, Salim Yezza, un militant amazigh des Aurès, s’est vu arrêté à l’aéroport de Biskra, dans les Aurès, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en France après avoir assisté aux obsèques de son père. Malgré la défense et la solidarité dont il avait bénéficié, il a écopé d’un an de prison avec sursis et d’une amende. Son « tord » était d’avoir exprimé sa solidarité avec les Mozabites en 2014. Avant lui, le blogueur kabyle Merzouk Touati avait été arrêté le 25 janvier 2018 pour avoir publié sur son blog une vidéo dans laquelle il avait interviewé un diplomate israélien. Accusé d’intelligence avec l’ennemi, il a été condamné le 24 mai 2018 à dix ans de prison ferme par le tribunal algérien de Bgayet.
Les autorités de la monarchie marocaine ne sont pas en reste et ont brillé ces dernières années, tout comme leur voisin algérien, par la répression des Amazighs.
En réponse à la mobilisation pacifique des villages de la région d’Imider qui ont entamé en août 2011 un sit-in ouvert sur le Mont Alebban où les populations des sept villages d’Imider ont dressé leurs tentes et occupent les lieux en permanence pour dénoncer la spoliation dont ils sont victimes, les autorités marocaines ont usé de répression. N’ayant pas vu leurs tentatives de corruption aboutir, les autorités de la monarchie marocaine ont très vite usé de violence et se sont attaqué aux animateurs de cette mobilisation en les arrêtant et condamnant arbitrairement. La mobilisation n’a pas fléchi puisque le mont Alebban est toujours occupé par les populations des villages, mais des militants croupissent toujours dans les prisons marocaines.
Le 28 octobre 2016 la monarchie marocaine s’est illustrée par un acte des plus barbares : un marchand de poisson rifain a été broyé par une benne à ordures sur ordre d’un officier de police à Biya (Al-Housayma). Cet acte a suscité l’émoi et la colère de toute la région qui s’est mobilisée pour dénoncer cet abus de pouvoir et ce comportement colonial de la monarchie marocaine. De gigantesques manifestations ont eu lieu à Biya mais aussi à travers d’autres villes du Rif, et un mouvement s’est constitué. N’ayant pas réussi à étouffer le mouvement et à corrompre les animateurs et organisateurs des manifestations, les forces policières marocaines ont très vite versé dans la violence et la provocation ayant même fait un mort et plusieurs blessés. Suivent des arrestations arbitraires et des condamnations avec plusieurs années de prison ferme. Les principaux dirigeants du mouvement rifain ont été arrêtés et condamnés et croupissent toujours dans les prisons marocaines.
Ces exemples de répression et d’arbitraire dévoilent la réalité des Etats en place en Afrique du nord qui sont de nature anti-amazighe. Les initiatives législatives qu’ils prennent en faveur des langue et culture amazighes ne sont que de la poudre aux yeux et une façon de tromper l’opinion locale et internationale. Le projet de ces Etats, foncièrement arabo-musulmans, demeure l’éradication de l’Amazighité qui commence par la réduction au silence, par tous les moyens, de toutes expressions indépendantes, notamment celles qui remettent en cause l’ordre établi.
Cette attitude de ces deux Etats est inacceptable et doit cesser. La communauté internationale, et à sa tête la France, qui soutient ces deux Etats en Afrique du nord devra avoir honte et songer à revoir sa politique africaine.
Par ailleurs, et dans le cas de la partie insulaire de Tamazgha (Taknara), il n’est pas inutile de rappeler qu’à partir du XIVe siècle, les Européens et notamment la Couronne de Castille, plus tard l’Espagne, pratiquèrent à Taknara (îles Canaries) un génocide basé sur la guerre, l’esclavage, la déportation massive ainsi qu’une émigration et une répression planifiées exercées dans les domaines économique, militaire et religieux. À l’heure actuelle, la monarchie espagnole conserve son statut colonial dans le cadre d’une politique migratoire brutale, caractérisée par un taux de chômage élevé, un contrôle économique et financier, des ressources halieutiques et des minéraux sous-marins stratégiques, la perte de secteurs économiques de subsistance de base. Tout cela accompagné d’une politique d’acculturation conduisant inéluctablement à la perte de l’identité canarienne.
Les organisations Azar et Tamazgha dénoncent l’Etat algérien et la monarchie marocaine qui font subir l’arbitraire et la répression à des militants amazighs et qui portent atteinte aux droits les plus élémentaires des citoyens. Elle dénoncent également la politique coloniale de la monarchie espagnole à Taknara.
Azar et Tamazgha font appel aux organisations de droit de l’Homme afin d’agir auprès des Etats algérien et marocain qui doivent cesser leurs violations des conventions et pactes internationaux qu’ils ont pourtant signés et afin qu’ils libèrent sans condition l’ensemble des détenus d’opinion arbitrairement condamnés et incarcérés.
Enfin, Azar et Tamazgha assurent de leur soutien l’ensemble des victimes des régimes en place en Afrique du nord et continuera à dénoncer les abus de ces Etats néocoloniaux. Elles seront toujours aux côtés de celles et de ceux qui luttent en faveur de l’Amazighité en Afrique du nord.
Nous appelons l’ensemble des Amazighs aussi bien sur le continent que dans l’Archipel canarien qui se battent pour leur dignité et pour la libération de leurs territoires à unir leurs forces et agir intelligemment afin de mettre fin à une injustice de plusieurs siècles qui n’a que trop duré.
Azar & Tamazgha,
Las Palmas, le 28 août 2018.
Version espagnole de la déclaration.
DETENER LA REPRESIÓN DE LOS AMAZIGH
En los últimos años, los Estados en el norte de África están multiplicando las represiones y discriminaciones que tienen como objetivo a los amazigh.
Al tomar decisiones de pseudo-reconocimiento de la lengua amazigh que se introducen en la Constitución como lengua nacional y oficial tanto por la monarquía marroquí como por el Estado argelino, estos dos estados atacan las libertades más básicas de los amazigh. y reprimen a veces con la barbarie a los círculos amazighs.
Así, en 2014-2015, fuimos testigos de una verdadera barbarie que recayó sobre la comunidad amazigh del Mzab con la complicidad de las fuerzas policiales argelinas. Miembros de esta comunidad, notablmente activistas del movimiento amazigh, fueron arrestados arbitrariamente y condenados a prisión. Si algunos han cumplido sus sentencias, otros todavía languidecen en las cárceles de Argelia.
En Kabylie, durante más de una década, la represión tomó otra forma. Las intimidaciones, los ataques a la libertad de movimiento de los militantes, en particular los que favorecen la independencia de Kabylia, están aumentando. Los activistas han sido arrestados arbitrariamente y condenados por sus creencias religiosas y por expresar opiniones que no son del agrado de las autoridades argelinas. Este es el caso, por ejemplo, de Slimane Bouhafs, un Kabyle de confesión cristiana que fue condenado en septiembre de 2016 a tres años de prisión por "insultar a la religión del Estado" tras la publicación en su cuenta de Facebook dirigido al Islam.
Recientemente, el 14 de julio de 2018, Salim Yezza, un activista amazigh de Aurès, fue arrestado en el Aeropuerto de Biskra, en Aurès, mientras se preparaba para regresar a Francia después de asistir al funeral de su padre. A pesar de la defensa y la solidaridad que recibió, se le impuso una pena de prisión de un año y una multa. Su "delito" fue haber expresado su solidaridad con los Mozabitas en 2014. Antes de él, el blogger de Kabyle Merzouk Touati fue arrestado el 25 de enero de 2018 por publicar un video en su blog en el que había entrevistado a un diplomático israelí. Acusado de inteligencia con el enemigo, fue sentenciado el 24 de mayo de 2018 a diez años de prisión por el tribunal argelino de Bgayet.
Las autoridades de la monarquía marroquí no se han quedado atrás y han brillado en los últimos años, como su vecino argelino, por la represión de los amazighs.
En respuesta a la movilización pacífica de las aldeas en la región de Imider que comenzó en agosto de 2011 una sentada abierta en el Monte Alebban donde las poblaciones de los siete pueblos de Imider han colocado sus tiendas y ocupan los lugares permanentemente para denunciar la expoliación de la que son víctimas, las autoridades marroquíes usaron la represión. Al no haber visto sus intentos de corrupción tener éxito, las autoridades de la monarquía marroquí rápidamente usaron la violencia y fueron atacados los organizadores de esta movilización deteniéndolos y condenándolos arbitrariamente. La movilización no ha disminuido desde que el Monte Alebban todavía está ocupado por las poblaciones de las aldeas, pero los militantes todavía languidecen en las cárceles marroquíes.
El 28 de octubre de 2016, la monarquía marroquí fue ilustrada por uno de los actos más bárbaros : un mercader de pescado Rifeño fue aplastado por un contenedor de basura por orden de un oficial de policía en Biya (Al-Housayma). Este acto provocó la excitación y la ira de toda la región que se movilizó para denunciar este abuso de poder y el comportamiento colonial de la monarquía marroquí. Grandes manifestaciones tuvieron lugar en Biya pero también en otras ciudades del Rif, y se formó un movimiento. Al no haber podido sofocar el movimiento y corromper a los animadores y organizadores de las manifestaciones, las fuerzas policiales marroquíes se lanzaron rápidamente a la violencia y la provocación e incluso mataron a uno y varios heridos. A continuación se produjeron arrestos y condenas arbitrarias con varios años de prisión. Los principales líderes del movimiento Rifeño han sido arrestados y condenados y todavía permanecen en las prisiones marroquíes.
Estos ejemplos de represión y arbitrariedad revelan la realidad de los Estados en el Norte de África que son de naturaleza anti-amazigh. Las iniciativas legislativas que toman a favor de la lengua y la cultura amazigh son una vergüenza y una forma de engañar a la opinión local e internacional. El proyecto de estos Estados esencialmente árabes-musulmanes, sigue siendo la erradicación de la Amazighidad que comienza con el silenciamiento, por todos los medios, de todas las expresiones independientes, especialmente aquellas que ponen en tela de juicio el orden establecido.
Esta actitud de estos dos Estados es inaceptable y debe cesar. La comunidad internacional, liderada por Francia, que apoya a estos dos Estados en el Norte de África, tendrá que avergonzarse y pensar en revisar su política africana.
Por otra parte, y en el caso de la parte insular de Tamazgha (Taknara), vale la pena recordar que desde el siglo XIV, los europeos y especialmente la Corona de Castilla, más tarde España, practicaron en Taknara (Islas Canarias) un genocidio basado en la guerra, la esclavitud, la deportación masiva también de la emigración y la represión planificada en el orden económico, militar y religioso. En la actualidad, la monarquía española conserva su status colonial en el marco de una política de migración brutal, caracterizada por un alto desempleo, un control económico y financiero, de los recursos pesqueros y minerales sub-acuáticos estratégicos, la pérdida de los sectores básicos de subsistencia. Todo esto acompañado de una política de aculturación que conduce ineludiblemente a la pérdida de la identidad canaria.
Las organizaciones Azar y Tamazgha denuncian al Estado argelino y a la monarquía marroquí que están sometiendo a los militantes amazighs a la arbitrariedad y a la represión y que atacan a los derechos más elementales de los ciudadanos. También denuncian igualmente la política colonial de la monarquía española en Taknara.
Azar y Tamazgha hacen un llamamiento a las organizaciones de Derechos Humanos para que actúen con los Estados argelinos y marroquíes para que cesen sus violaciones de las convenciones y de los pactos internacionales que han firmado y para que liberen incondicionalmente a todos presos de conciencia arbitrariamente condenados y encarcelados.
Finalmente, Azar y Tamazgha brindan apoyo a todas las víctimas de los regímenes establecidos en el Norte de África y continuarán denunciando los abusos de estos Estados neocoloniales. Siempre estarán junto a aquellos que luchan a favor de la amazighidad en el Norte de África.
Instamos a todos los amazigh del Continente y del Archipiélago de las Islas Canarias a que luchan por su dignidad y por la liberación de sus territorios para unir sus fuerzas y actuar inteligentemente para poner fin a una injusticia de siglos que ha durado demasiado tiempo.
Azar & Tamazgha,
Las Palmas de Gran Canaria, 28 de agosto de 2018
Messages
1. Azar et Tamazgha dénoncent la répression en Afrique du Nord , Sauf la Tunisie !?, 29 août 2018, 14:33, par Abaidia Mourad ( Ouerghui)
Je sais que l’enjeu politique est important, et que le terrorisme organisé des autorités étranges arabisantes (sahéliennes , hilleliennes) du pouvoir en Tunisie , savent comment " empêcher " qu’on dévoile leurs crimes contre les Immazighuen depuis très longtemps .Je suis d’authentificatrice de Numidie (de Sakiet-Sidi-Joussef) \ nord-ouest de Tunisie dont les habitants souffrent avec le reste de la région d’une discrète discrimination raciale continue .Même ailleurs, et dernièrement, la municipalité de Sfax, a interdit la nomination d’un nouveau-né Amazighu Tunisien ( Mazighu)...etc. etc ; une copie de ce qui s’st passé aux environs des années. 1980-90 avec un militant Amazigh du Sud...Par ailleurs je vous apporte mon témoignage sur mon interpellation et torture pour ( menace à la sécurité du pays par des activités "berbères") par la suite interdiction d’exercer un travail pendant les 12 ans qui en succédaient cette arrestation en 1991... contrôle permanent, intrusions dans ma vie privée, et celles des membres de ma famille, et des menaces, mon père interpelé pour un motif " inconnu" ...J’apprécie cet article et le travail que vous faites...n’oubliez pas que 86% des Tunisiens sont génétiquement Immazighuen...bonne continuationGloire à la déesse Téllili