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Hocine ZEHOUANE à la tête de la LDDH
dimanche 25 septembre 2005, par
C’est Hocine Zehaouane, connu pour son militantisme de toujours pour les droits de la personne humaine, qui a été élu président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, à l’issue de son deuxième congrès tenu les jeudi et vendredi derniers à Boumerdes. L’organisation présidée, jusque là, par Maître Ali Yahia Abdennour a eu des difficultés à organiser ses assises dans un pays ou le régime viole constamment les droits de l’Homme. C’’est dire combien la lutte a de tout temps - et elle sera encore - été rude pour cette organisation.
Durant les débats qui ont marqué les deux jours du congrès, des divergences étaient apparues entre les militants de la LDDH concernant un point des statuts. Selon le nouveau président, en l’occurrence Maître Zehouane, il s’agit d’un article portant sur l’incompatibilité des statuts de la ligue avec les fonctions au sein des institutions étatiques et des partis politiques. Les divergences, a-t-il tenu à préciser, ne portent aucunement sur les droits de l’Homme.
A souligner que la fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) n’a pas pu assister au congrès faute de visas pour ses représentants.
Le congrès de la LDDH organisé à la veille du référendum du 29 septembre, a été l’occasion pour Maître Ali Yahia de tirer à boulets rouges sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. En réitérant la position de la ligue sur la vérité et la justice, l’orateur dira : Droits de l’homme et paix sont les deux aspects indissociables de la vie humaine. Toute tentative de sauver l’un aux dépens de l’autre, assurer la paix aux dépens de la justice, conduit à l’échec des deux, a-t-il affirmé en ajoutant que "Nous sommes loin de la réconciliation. Il y a un fleuve de sang qui sépare les Algériens".
En tirant sa révérence, après des décennies de lutte pour les droits de l’Homme et la démocratie en Algérie, Maître Ali Yahia a cédé la place à un autre militant qui n’est pas des moindres. Hocine Zehaouane, militant internationaliste qui oppose la mondialisation des droits de l’Homme à la globalisation économique, aura la tâche rude face au rouleau compresseur de Bouteflika. Les militants de son organisation n’ont pas les coudées franches et continueront à évoluer sur un terrain miné et hostile face à un régime qui est en danger de paix, pour paraphraser Ali Yahia Abdenour. Ce dernier, faudra-t-il le rappeler, a toujours été constant et cohérent dans sa démarche depuis la création de la ligue en 1985. Malgré la répression, la LDDH reste l’une des rares organisations que le pouvoir n’a pas pu corrompre. Ainsi Maître Ali Yahia Abdenour tire sa révérence avec tous les applaudissements.
Madjid LARIBI
Hocine Zehouane : Quelques éléments biographiques.
Né à Bordj-Menaïl (Kabylie), Hocine Zehouane adhère au M.T.L.D [1] alors qu’il est encore lycéen, en 1954. Emprisonné de 1955 à 1957. A sa sortie de prison, il rejoint le maquis en Kabylie.
Officier de la wilaya III (Kabylie), il rejoint le G.P.R.A [2] en mars 1960 pour l’informer sur la situation difficile en Kabylie.
Membre du Bureau Politique du F.L.N en 1964, chargé du secteur orientation, il participe au premier Congrès de l’union régionale de l’U.G.T.A d’Alger. A cette occasion, il déclarait que "les travailleurs algériens doivent accéder au pouvoir politique".
Il s’oppose au coup d’Etat du 19 juin 1965, ce qui le conduit en prison avant d’être assigné à résidence dans le sud de 1965 à 1971.
Il s’exile en France après 1973 et rentre dans son pays après la mort du dictateur Houari Boumedienne.
[1] Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques
[2] Gouvernement provisoire de la république algérienne
