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Enseignement du berbère en France

Il s’agit d’un acte politique...

Selon Khaled Bahloul

samedi 26 février 2005, par Masin

Khaled Bahloul, physicien à Paris, est Docteur en Physique Théorique. Il a bien accepté de répondre à nos questions à propos de la dernière initiative du gouvernement français en matière d’"enseignement du berbère"...




"Il s’agit d’un acte politique..."




Tamazgha.fr : Le Ministère de l’Education nationale a nommé en octobre 2004 Hocine Sadi au poste de "coordinateur des enseignements et épreuves de berbère auprès de la DESCO" sachant que c’est l’Inalco, sous la responsabilité du professeur Salem Chaker, qui est en charge du dossier "Berbère au Bac" depuis 1995.
Qu’en pensez-vous de cette nomination ?


Khaled Bahloul : Il s’agit encore une fois d’un acte politique, qui obéit à des considérations d’embrigadement et de contrôle de notre communauté, où les perspectives "positives" tant sur les plans pédagogiques et surtout civilisationnels sont sciemment complètement exclues.


Comment expliqueriez-vous cette attitude du MEN et de l’Etat français de manière générale ?

Il faudra tout de même être capable d’admettre que cela est rendu possible, car intrinsèquement, quelque part, quelque chose ne tourne pas rond dans nos façons d’appréhender nos rapports, d’abord entre nous, et ensuite en direction des autres.
Je ne chercherai donc pas, de prime à bord, à rendre "responsable" les autres dans une situation où c’est notre "Etre" et les rapports que nous entretenons entre nous qui doivent être "rationaliser".
Je considère pour ma part que le professeur Salem Chaker, lors de l’interview que vous avez eue avec lui, a pertinemment exposé les explications "rationnelles" ayant prévalues à ce choix, je n’en dirai donc pas plus !


Comment voyez-vous l’enseignement du berbère en France et que suggériez-vous au MEN en vue d’une réelle et sincère prise en charge de l’enseignement de la langue berbère en France ?

Je dirai la chose suivante :
"A chacun son métier et les vaches seront bien gardées".
Cela, bien entendu, ne nous dispense pas d’une rétrospective historique et politique, et donc d’un travail en profondeur pour déterminer les raisons de nos échecs, car malgré tout on ne peut pas dire que notre situation est enviable.



Questionnaire élaboré par Masin FERKAL et Saïd CHEMAKH.


MEN : Ministère de l’éducation nationale

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