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Diaspora amazighe

Imazighen du Canada : donnons-nous plus de visibilité !

dimanche 7 mai 2006, par Masin

Un recensement a lieu en ce moment au Canada. Le questionnaire qui doit être rempli inclut une question sur les langues notamment celle apprise en premier à la maison et qui est toujours comprise. La communauté amazighe vivant au Canada a tout intérêt à ne pas négliger l’importance de faire savoir la connaissance et la maîtrise de tamazight en remplissant le questionnaire du recensement. Cela permettra, certainement, aux autorités canadiennes de prendre conscience de l’importance de cette communauté au Canada. Cela permettra certainement aux Imazighen de Canada d’accéder à leurs droits linguistiques et culturels en tant qu’Imazighen.
Nous publions ci-après un texte qu’un amazighe du Canada nous a adressé à ce sujet.




Avis aux Imazighen du Canada :
Donnons-nous plus de visibilité !




Le recensement 2006, qui sera clos le 16 mai 2006, nous donne à nous, membres du grand groupe amazigh vivant au Canada, l’opportunité de déclarer publiquement notre langue, tamazight, en dehors de tout ostracisme et aliénation de nos pays d’origine (Algérie, Maroc, Tunisie...).

À la question 7, Étape E du questionnaire (version papier ou Internet) : Quelle est la langue que cette personne a apprise en premier lieu à la maison dans son enfance et qu’elle comprend encore ?

Il est important de répondre à la case "Autre" : Tamazight.

En dehors de la valeur hautement symbolique de ce geste, les avantages, au vu des lois canadiennes, sont nombreux, entre autres :

  Plus les Amazighs sont nombreux à se déclarer en tant que tels, plus leurs enfants ont des chances de bénéficier de certains programmes, comme le PELO (Programme d’enseignement des langues d’origine), ce dont bénéficie l’arabe.


  Plus les Amazighs sont nombreux à se manifester publiquement, plus ils se donnent des chances, au moins à terme, d’influencer la loi sur les minorités visibles qui identifie seulement le groupe arabe. Indépendamment de nos opinions sur cette loi que certains, à juste titre, peuvent trouver archaïque, pour l’instant elle est enchâssée dans la Constitution canadienne. Alors, à défaut de souhaiter une révolution du système, influençons-le !
Pour qu’un jour, nos enfants n’aient pas à vivre le dilemme que nous, immigrants amazighs de la première génération, vivons devant cette loi !


  Nous sommes nombreux, en tant que résidents et citoyens canadiens à investir les universités canadiennes, notamment au Québec où se concentre le gros de l’immigration amazighe. Pourtant, le réseau universitaire québécois n’offre pas de programmes d’études amazighes. Par notre manifestation publique, le réseau universitaire (au Québec surtout) peut offrir des programmes d’enseignement de tamazight (langue, littérature, sociologie, etc.). À nous de montrer notre intérêt, en nous donnant d’abord les instruments d’une existence en tant que groupe ethnique et culturel.

Enfin, ceux qui souhaitent que ces statistiques soient accessibles au grand public (en 2098) peuvent cocher "Oui" à la question 8. Cela se révélera un excellent "témoignage" de la présence amazighe dans les annales de l’Histoire de l’immigration au Canada, une page de la mémoire d’exil des Amazighs que leurs descendants pourraient consulter et entretenir.

C’est ainsi que se construisent les mémoires collectives et les sentiments d’appartenance !


Louisa

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