L’état de santé de Nasser Zefzafi inquiète sa famille.

Le père de Nasser Zefzafi a annoncé jeudi 24 janvier sur sa page Facebook que son fils, condamné à 20 ans de prison ferme, a "eu des hallucinations et faisait des cris hystériques à la suite de la prise de médicaments qui lui ont été prescrits dernièrement".
En prenant ces médicaments, Nasser "s’en est tellement trouvé engourdi, qu’il ne contrôlait plus ni ses paroles ni son sommeil (…) Il a alors été pris d’hystérie et a eu des hallucinations. Il s’est mis à crier toute la nuit, réveillant ses compagnons de cellule qui l’ont assisté autant qu’ils ont pu dans la mesure du possible", a précisé le père qui ajoute que "Nasser a perdu la capacité motrice et la sensation de toute la moitié droite au niveau de la jambe, du bras et du visage".
Suite à ces soucis de santé, le détenu a été transféré samedi 26 janvier dans un hôpital de Casablanca.

Le père du détenu a demandé à l’administration pénitentiaire de lui fournir le dossier médical de son fils afin de comprendre dans quelle mesure ces médicaments affectaient sa santé. L’administration a refusé de répondre à sa demande.
L’administration pénitentiaire a précisé dimanche 27 janvier dans un communiqué que Nasser Zefzafi s’est infligé une blessure volontaire à la main. La même source affirme qu’en réaction à cet incident, plusieurs autres détenus du Mouvement rifain ont "refusé de regagner leurs cellules semant ainsi le trouble et l’anarchie".

La Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) rétro-pédale. En réaction à une vidéo diffusée par le père du détenu sur les réseaux sociaux, elle affirme dans un communiqué diffusé dimanche 3 février, cette fois-ci par des médias officiels, que le détenu souffrait d’une malformation vasculaire entre artères et veines du cerveau réalisant un court-circuit qui fait que la pression du sang est anormalement élevée, ce qui expose à un saignement dans le cerveau. Cette malformation a été détectée lors d’un examen réalisé en janvier 2019, précise l’administration qui explique que Nasser Zefzafi a subi 99 examens médicaux depuis son incarcération.

Le communiqué n’a pas pour but de donner des détails sur l’état de santé de Nasser Zefzafi, mais juste à répondre point par point aux accusations portées par son père contre l’administration pénitentiaire. Son objectif est de désinformer et de décrédibiliser la parole des familles des détenus.

Chacun sait, par expérience, que les administrations marocaines mentent comme elles respirent. Samedi 2 février, une grève générale a paralysé Tamasint, près de Biya, en réaction à cette affaire. Les habitants dénoncent également les promesses non tenues du gouvernement concernant le développement économique du Rif.
Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Ne les croyez surtout pas. Ils mentent. Le peuple rifain doit prendre son destin en main et ne rien attendre de Rabat.
Il est aussi de notre devoir de soutenir les Rifains qui se battent et tous les autres Berbères qui souhaitent s’affranchir de la colonisation arabo-islamique.

Aksil Azergui.