La mémoire de Lounès Matoub plus que jamais menacée

Déclaration

Pour défendre la mémoire de Lounes Matoub, plus que jamais menacée.

La politique Kabyle du régime algérien, qui consiste à gérer comme dans une "réserve d’indiens" une population plus que jamais déterminée à déjouer toutes les tentatives nauséabondes de domestication, semble prendre l’eau. Après avoir utilisé la violence comme outils de gestion des masses kabyles, et ayant fait des centaines de morts et blessés à vie, le régime algérien a décidé de déposséder la Kabylie de ses symboles les plus illustres. Nous avons vu comment ce même régime mobilise ses supplétifs KDS pour se réapproprier la symbolique du 20 avril. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de falsification de l’histoire. Cette dynamique d’humiliation continue et c’est une énième provocation. Elle frappe de plein fouet la mémoire de Lounes Matoub.

Nous condamnons ces tentatives de récupération, d’humiliation et d’insulte de la mémoire de Lounes Matoub. C’est ce régime, ce système qui, jusqu’à preuve du contraire, est désigné par le peuple kabyle comme étant le seul responsable de l’assassinat de Lounes Matoub ? C’est pour cela que nous refusons que ce régime entreprenne une quelconque action tant que la lumière n’est pas faite sur les tenants et les aboutissants de cet assassinat. La mémoire de Lounes Matoub ne peut être l’otage de ses assassins. Nous refusons que la mémoire de Lounes Matoub soit séquestrée dans un musée et pervertie, c’est une question de dignité. Le Wali de Tizi-Ouzou, dépositaire de la politique du système, du régime algérien, toute honte bue, s’est associé – si ce n’est lui qui donna l’ordre – à l’octroi d’un prix de la mémoire pour Lounes Matoub. De qui se moque-t-on ?

La vérité sur son assassinat, la liste des assassins et des commanditaires restent un préalable à tout travail de mémoire.

C’est pour toutes ces raisons que Tamazgha-Provence appelle les citoyennes et citoyens kabyles en particulier et berbères en général, éprises /épris de justice à rejoindre le rassemblement qui aura lieu le dimanche 24 février à 14h30 au Parvis des droits de l’Homme au Trocadéro, pour dénoncer ces tentatives de confiscation de la mémoire de Lounes Matoub.

C’est pour toutes ces raisons que Tamazgha-Provence soutient, de manière indéfectible et sans aucune condition, l’appel du Collectif pour la défense de la mémoire de Lounes Matoub.

Non à l’humiliation ;
non à la dépossession des symboles kabyles et berbères ;
non à la séquestration de la mémoire de Lounes Matoub dans un musée ;
non à la falsification et à une réécriture de l’histoire de l’assassinat de Lounes Matoub ;
nous exigeons une enquête internationale sur l’assassinat de Lounes Matoub.

Tamazgha-Provence ,
Aix-en-Provence, le 21 février 2019.

Contact : tamazgha.provence13@gmail.com