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Les étudiants berbéristes face à la monarchie marocaine

Chronologie d’un massacre

lundi 14 mai 2007, par Masin

Il parait que rien n’arrête le pouvoir en place à Tamazgha occidentale dans sa répression du peuple berbère. Après avoir laissé mourir dans l’indifférence plus de 100 personnes, essentiellement des bébés, à Anefgou et à Imilchil, le pouvoir s’attaque maintenant à l’un des bastions du berbérisme radical et actif, à savoir l’université. Des expéditions punitives ont étés organisées par les forces de désordre, les services secrets et leurs supplétifs arabistes dans les universités d’Agadir, de Marrakech, de Taza, de Meknès et d’Imtghren. Le bilan : plus de 50 arrestations et des dizaines de blessés graves. Les Berbères de service, les médias, les associations des droits humains ferment les yeux.
Dans toutes les universités où ont eu lieu les agressions, les étudiants arabistes, ont été appuyés par la police et les services de renseignements pour exécuter leur sale besogne.



1 - Taza (Nord), 20 avril :

Sept étudiants berbéristes ont été blessés grièvement le 20 avril à l’université de Taza (Nord) par des étudiants nostalgiques de l’idéologie arabo-baâthiste macabre.

Les assaillants avaient utilisé des armes blanches, des sabres, des pierres, des barres de fer, des serpes et des gourdins pour empêcher les étudiants amazighes de commémorer le vingt-septième anniversaire du très symbolique "Printemps amazigh" et le sixième anniversaire du "Printemps noir" à l’université pluridisciplinaire de Taza.

Les étudiants hospitalisés ont quitté l’hôpital quelques jours après cette attaque. Aucun des assaillants n’a, en effet, été interpellé pour répondre de leurs actes devant un tribunal.

2 - Agadir (Sud) :

Mercredi, 2 mai :
A la faculté des sciences de l’université d’Agadir, des étudiants arabistes acquis aux thèses du Front Polisario avaient attaqué plusieurs militants du MCA [1] qui étaient dans leurs séances de travaux dirigés. Bilan : quatre blessés graves.

Un meeting public a été organisé par la suite par les étudiants berbéristes à l’entrée de la faculté des lettres pour informer les étudiants de ce qui s’était passé.

Jeudi, 3 mai :
Les forces de répression et les services de renseignements investissent les domiciles et les chambres des militants berbéristes. Trente militants avaient été arrêtés arbitrairement. Les policiers étaient guidés dans leur opération par les étudiants arabistes qui ont fait effraction dans les chambres des militants amazighs et y ont volé et détruits leurs affaires personnelles (ordinateurs, livres, documents scolaires, etc.). Ces étudiants avaient même brûlé des chambres d’étudiants sous le regard amusé des responsables de la cité universitaire et sous la protection des appareils répressifs de la monarchie alaouite.

Les mêmes étudiants ont, par la suite, menacé de mort, publiquement, des étudiants du MCA. Ils ont aussi brûlé le drapeau amazigh et ont mis un autre au sol à l’entrée de la cité universitaire en obligeant les étudiants à le fouler de force pour exprimer leur haine à l’égard du peuple amazigh.

Vendredi, 4 mai :
Les étudiants arabistes organisent des rafles conjointes avec la police pour chasser les étudiants connus pour leur militantisme en faveur de la cause amazighe

Samedi, 5 mai :
Dans la soirée, les forces de répression ont pris d’assaut, encore une fois, la cité universitaire pour arrêter dix autres militants amazighs sous l’applaudissement des hordes arabistes de mèche avec la police.

La police a également assiégé les domiciles des militants amazighs pour assurer la sécurité des étudiants arabistes à l’université.

Mardi, 8 mai :
Les étudiants amazighs, toujours déterminés dans leur combat pour la dignité, organisent des cercles de discussion à la faculté. Dix-neuf militants seront arrêtés par la police. Douze seront détenus au commissariat pendant plus de vingt-quatre heures. Ils ont subi les insultes, la torture et les interrogatoires musclés de la police politique. La violation des domiciles s’est poursuivie toute la journée. Des portraits de Lounès Matoub et des drapeaux amazighs confisqués.

A l’eception de quatre militants restés en détention, tous les autres militants arrêtés seront relâchés après une détention de 48 heures.

Le pouvoir et sa police secrète a raflé et détenu, dans l’illégalité et en violation de tous les textes internationaux des droits humains, des militants et sympathisants du Mouvement culturel amazigh. Le makhzen corrobore encore cette fois son alliance objective et absolue avec des bandes criminelles sur la base de communautarisme arabiste.

Cette répression systématique s’inscrit dans la lignée d’un plan hideux préétabli qui vise a brimer et contenir l’élan militant actif et autonome du ’Mouvement culturel amazigh par l’agression des ses militants.

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3- Marrakech, 9 mai

Des étudiants arabistes intimident des étudiants militants amazighs. Des affrontements ont dégénéré provoquant 5 blessés dans les deux camps.


4- Meknès, 1O mai

Samedi 10 mai vers midi à la Faculté des sciences à Meknès, un groupe d’étudiants arabistes (qui se disent marxistes) avaient attaqué des militants amazighs dans l’enceinte universitaire après avoir arraché des communiqués du MCA. Plusieurs étudiants ont été blessés des deux côtés. Cinq étudiants berbéristes avaient été arrêtés par "les forces de l’ordre" qui avaient investi la faculté. Ils seront relâchés le soir du même jour. Aucun membre des assaillants n’a été inquiété. Ils étaient là pour faciliter le travail de la police et créer un climat de tension et d’insécurité au sein de l’université qui est censée être un lieu de débat et d’échange démocratique.
Selon des témoins, la police aurait même encerclé la faculté pour faciliter la fuite des étudiants arabistes.

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5- Imtghren (Sud-est), 12 mai

Quatre militants berbéristes ont été blessés à la cité universitaire de l’Université Mouloud Mammeri par des groupes d’étudiants arabistes. Ces bandes, fortes de l’appui de la police et des services de renseignements marocains proféraient des menaces de mort en plein jour contre les militants du MCA.
Les assaillants étaient armés de couteaux, de barres de fer et de serpes.

Des étudiants arabistes avaient déjà attaqué le 23 décembre 2003 des étudiants berbéristes dans la même faculté. Ils avaient été payés par la DST (services secrets) pour réduire au silence des militants attachés à leur amazighité. Plusieurs étudiants avaient été blessés grièvement suite à cette attaque. Des policiers avaient couvert la fuite des assaillants. Une ambulance a été dépêchée devant l’université avant même le début du carnage.

Comme d’habitude au "plus beau pays au monde", aucune enquête n’a été ouverte pour "mettre la lumière" sur les causes de cette attaque et pour traduire les criminels devant les tribunaux.


Affaires à suivre...


Lhoussain Azergui


[1Mouvement culturel amazigh

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