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Tinghir : Mais où sont les hommes ?
mardi 21 septembre 2021, par
Mardi 14 septembre à Tinghir, des femmes des villages Tizgui et Aït Snan ont organisé une marche en direction du siège de la préfecture de Tinghir pour dénoncer la hausse des prix des moyens de transport et les restrictions liées aux mesures sanitaires prises par les autorités.
Cette manifestation de femmes qui ont marché sur les 15 km séparant les deux villages de Tinghir est étonnante. Non par ce qu’il s’agit de femmes, mais par ce que les hommes, concernés aussi par la hausse des prix des transports et les restrictions, n’ont pas daigné marcher pour les soutenir. Ils ont choisi de se taire.
Cette situation est d’autant plus étonnante que lors de la campagne électorale qui s’est achevée juste une semaine avant cette marche, les hommes n’avaient cessé de justifier leur engagement par la nécessité de changer la situation, de lutter pour les droits et contre les inégalités.
Mais où étaient donc les hommes ?
Ils étaient attablés dans les cafés en train de digérer les conséquences des élections qui venaient de se dérouler. Ils attendaient certainement que leurs champions élus accomplissent leurs promesses, qu’ils règlent leurs problèmes, sachant au fond d’eux qu’aucun élu ne bougera le petit doigt pour améliorer leur quotidien.
Leur inaction suite à la manifestation de ces femmes arrivées épuisées à Tinghir après avoir parcouru 15 km dans une région montagneuse est affligeante. Ces braves femmes portaient des sacs de provisions et des bidons d’eau. Elles ne comptaient certainement ni sur les promesses des élus ni sur la lâcheté des responsables.
Moha Aït Idrasen
(Avec la Rédaction de Tamazgha)