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Le MNJ met en garde l’Etat nigérien

mardi 24 avril 2007, par Masin

Nous publions ci-après le communiqué du MNJ à l’occasion de la date anniversaire des accords de paix signés par les combattants touaregs et l’Etat du Niger en 1995.



24 avril 1995 - 24 avril 2007 : douze ans dejà !




Le MNJ [1] porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’une nouvelle ère commence.
Le 24 avril sera désormais une date sans aucune signification pour le commun des Nigériens car la paix qu’elle consacrait est remise en cause d’une part par le non-respect des accords antérieurs, et d’autre part par le système militariste qui dirige le Niger depuis l’assassinat sanglant du Pdt Baré Maïnasssra. Depuis cette date du 9 avril 1999, le Niger est dirigé par ceux qui ont commandité ce meurtre et qui circulent librement et impunément.

Le Peuple nigérien est martyrisé au plus profond de lui-même, on l’empêche de s’exprimer et de s’épanouir, le classant ainsi au dernier rang mondial.

La corruption est une réalité constatée par tous et légitimée par des procès truqués car les juges ont perdu la liberté dont ils jouissaient à tel point que certains ont préféré abandonner ce métier. Des preuves ont été apportées que le gouvernement de Hama Amadou a détourné des sommes colossales et pourtant tous les citoyens se taisent.

Où est passée la bravoure des syndicats nigériens qui nous ont fait basculer vers la démocratie après les meurtres du 9 février 1990 ?

Où sont ces fils du Pays soucieux du Droit et de la Justice ?

A tous ceux-là qui ont perdu tout espoir de justice et tout espoir de se battre pour la démocratie, la santé, l’éducation, le développement équitable, à tous ceux-là nous disons "debout !"

"Debout Niger ! Debout !..."

La Liberté et la Justice ont un Prix !
Ce prix est celui que nous nous sommes engagé à payer.

Ce régime despotique et militariste doit être mis à terre.
La collaboration avec les Etats voisins pour la fourniture d’armes afin d’exterminer les Combattants de la Justice échouera inéluctablement.

Nous interpellons surtout le Pdt de la République son Excellence Tandja Mamadou à prendre ses responsabilités car il a été élu par le peuple nigérien qui lui a confié sa destinée et qui, aujourd’hui, est aux mains de Hama Amadou et de ses valets qui pillent les caisses de l’Etat et confisquent la liberté d’expression. Sinon la sanction du peuple sera sévère comme elle le fut au temps de Ali Saïbou.

Le Pdt Tandja a un devoir de résultat devant le peuple souverain, et aujourd’hui nous constatons que plusieurs de ses prérogatives ont été confiées à Hama Amadou !

Ceux qui traitent les combattants de la Justice de "trafiquants et de bandits" doivent faire leur propre procès car eux trafiquent le "bien du peuple et ensuite le tue" !
Le pire des crimes est de légitimer le mensonge, la prébende, le vol organisé et à grande échelle.

Nous déclarons :


 Le MNJ est rejoint chaque jour par des Nigériens de toutes origines,

 Aucune négociation ne sera possible tant que Hama Amadou sera au pouvoir ;

 Aucune négociation ne sera possible tant que le pouvoir ne sera rendu au peuple souverain ;

 Aucune négociation ne sera possible si l’Etat ne cesse d’assassiner ses fils innocents et déclarer par la voix de porte-paroles irresponsables (Ben Omar) que ce sont des "trafiquants".

Si cela doit durer des décennies nous nous engageons à maintenir le siège, et détruire tout détachement militaire que nous croiserons sur notre route !

Le gouvernement de Hama Amadou devra assumer la responsabilité de tous les fils du pays qui meurent chaque jour au Front.

Les combattants de la Justice sont déterminés.

Tous unis nous vaincrons le despotisme et la corruption !!


Pour le Mouvement
Seydou Kaocen MAIGA
Porte-parole du MNJ en France


Paris, le 24 avril 2007.


[1Mouvement des Nigériens pour la justice

Messages

  • ma reaction à cette declaration est pour moi une manière de partager les analyses que contient ce message saint et sage.
    beaucoup sont, les nigeriens qui ont la même vision des choses que votre mouvement,mais qui ne sont pas au courant de l’existence d’un cadre pareil d’échange.
    je lance un appel au MNJ de nationaliser leur action ,puisque c’est toute la basse classe nigeriènne qui souffre pas une ethnie.moi je suis Touareg nèe et grandu au sud du Niger pas au nord,aucune seconde un autre nigerien ne ma dit que je ne suis pas dans ma region.
    j’informe le camarade seydou Maiga qu’il ya des militants du MNJ déclarés et non déclaré partout au Niger qui n’attendent qu’un simple coup de signale.

    • Vive le MNJ. un jour la victoire triomphéra

    • bonsoir mes chers frères Imajighane du Niger. Je crois qu’il est tant que les uns et les autres comprennent qu’il n’ya pas que l’AIR qui regorgent des touaregs, mais toutes les zones agroécologiques du Niger et qui sont dans les mêmes conditions de précarité sinon même pire que celles que, vivent les frères de l’AIR. Imaginez qu’iln’ya jamais eu même un minable poste soit il pour par exemple réprésenté les touaregs du Nord Tanout encore moin un poste ministériel. La rébellion des années 1990 a eu pour effet positif une prise en compte uniquement des révendications localisées dans l’AIR ( région d’Agadez, Tahoua ect) mais non pour les communautés du Nord Tanout pourtant réprésentées aux conflits de façon notoire.
      Donc s’il vous plait un problème bien est à moitié résolu, ne chercher pas à le poser autrement. En d’autres termes, il s’agit de la question touareg au Niger qui se résume à une volonté de l’Etat du Niger à les déposséder de leur identité culturelle voir de leur espace d’habitation qu’est la zone pastorale.
      Bien à vous.

  • Je me pose la question suivante : pourquoi les imazighen d’où qu’ils viennent inquiètent les pouvoirs en place (les "arabes", les maures, les africains subsahariens, les espagnols), après avoir inquiété les européens colons d’une autre époque ? cela me rappelle la situation du peuple hébreux en exil et disséminé dans le monde et pour lequel il a fallu des décennies et un malheur avant qu’il ne retrouve pour finir la terre ancestrale...
    en adviendra t-il de même pour les imazighen ?
    les revendications du MNJ semblent nobles comme le sont les imazighen du Niger et, de grâce messieurs les combattants de la cause du peuple nigérien dans son ensemble, ne vous laissez pas appeler rebelles et votre action n’est pas une rebellion. les colons arabes et européens d’une époque ont voulu appelé les imazighen barbares ou bèrbères ou abandonnés de Dieu...
    les rebelles dans l’idée commune sont des voyous et une rebellion c’est plutôt l’action irresponsable d’adolescents qui ne remettent finalement pas en cause l’autorité des parents.
    là il s’agit de l’histoire des peuples et de leurs respects mutuels, de la sauvegarde de leurs cultures (et en particulier d’une des cultures les plus anciennes), de leur habitat et de leur mode de vie, de la lutte pour la diversité... de la survie de l’humanité en somme...
    on pourrait philosopher longtemps si la réalité n’était si sombre et triste : le Niger est dans l’insécurité alimentaire. on n’y mange pas à sa faim. les dons internationaux sont revendus et on spécule. les industriels s’implantent comme un rouleau compresseur dans les zones pastorales où vivent les nomades. on sait qu’ils vont bientôt partir... lorsque qu’ils auront souillé le ventre de la terre, "gâter" le terrain, ne laissant que désolation, déchets et carcasses comme pied de nez au pays des ancêtres, des hommes bleus.
    on ne peut pas laisser faire ça pour simplement de l’argent.

    Voir en ligne : le mnj met en garde l’état nigérien

  • ce probleme que connait le nord du est, quoi qu’en disent les et les autres,devenu un problème strictement militaire. chacun des acteurs de la vie sociale et politique du pays est dans son role.
    Le Président de la République,garant de l’unité nationale et de l’intégralité térritoriale ne peut que faire preuve de fermeté.Surtout après les actes très graves posés ces bandits armés...pardon, ces rebelles.

    Les partis politiques qui,dès 2008vont commencer à solliciter les suffrages des nigériens ;y compris ceux du Nord,ne peuvent qu’etre conciliants et demander l’ouverture d’un dialogue.
    Il y’a eu mort d’hommes.dès lors se pose le problème de ceux qui ont tué.passera-t-on ces morts en perte et profit ? que fera t-on des coupables ?
    En outre va t-on conceder des postes et des grades dans les différents corps militaires et para-militaires à ceux qui ont pris les armes contre leur propre pays ?
    si oui,alors le Niger doit dès à présent s’appréter pour vivre sa 3e rébellion.parce que nul ne comprendra qu’après le "plus jamais ça " clamé lors de la Flamme de la Paix.Que des nigériens tuent d’autres nigériens et se voient récompensés par des postes qu’il pourront occuper du fait de leur intelligence et leur cursus universitaire.

    • Cher camarade anonyme.
      Dans cette intervention, j’entends beaucoup de mots qui m’interpellent : vie sociale et politique, président de la république, garant de l’unité nationale, intégrité territoriale, actes graves, conciliation, ouverture, suffrages, dialogue, leur propre pays. Est-ce que ces mots là peuvent s’employer au Niger ?

      On peut en parler certes, mais à quelle réalité cela correspond ? Pourquoi ne pas parler des vrais mots (maux) du Niger ?

      Assassinat.
      Que dire du dernier président assassiné et pourquoi cette assassinat ? Pourquoi ?! A qui profite le crime ?
      Pourquoi assassiner des personnes âgées ? Quel mal a atteint ceux qui ont fait cela ? Sont-ils des citoyens (dans le sens de ceux qui obéissent à la loi et non aux hommes) ? A qui profite le crime ?

      Corruption.
      Que dire de la corruption dans l’administration, aux contrôles, aux péages ? Des passes droits ? Des appels d’offres truqués ?

      Censure.
      De la liberté de la presse et de parole ?
      Quelle est la valeur de la parole des jeunes, des femmes ?
      S’intéresse t-on à la formation des jeunes ? A l’émancipation des femmes ?

      Peuple esseulé.
      Comment tient on compte des paysans, des éleveurs ou de leurs représentants qui forment 90 % de la population ?
      Est-ce qu’on mesure l’effort de ces agriculteurs des zones semi arides qui ne peuvent s’en remettre qu’à leurs prières quotidiennes mais qui, pour autant, n’abandonneraient jamais leur terroir ?
      Et ces familles de nomades fiers devenues bouviers, chevriers ou chameliers pour le compte des « Algériens » ?
      Des conséquences de la décentralisation qui n’en est pas vraiment une puisque les régions ne décident pas de leur développement (recherche minière, pétrolifère) ?

      Pourquoi ce cafouillage ? N’est-ce pas par défaut de management ? N’est-ce pas la crise de l’autorité ?
      Qui donne l’exemple et quel exemple ?

      Je me rappelle d’une époque où les militaires étaient les moteurs du développement de la sous région. Ils s’installaient dans un secteur avec leurs moyens. Des familles de nomade se regroupent en cet endroit. Un rassemblement se crée peu à peu, on y plante des arbres, on s’essaie au maraîchage grâce à un forage, une école s’ouvre, le banco remplace la paillote, on désigne un maire. Puis lorsque le civil s’organise le militaire s’en repart pour un autre terrain de développement.
      Passez à Tegguida N’Adrar et voyez ce que peut devenir une étendue déserte en 20, 30 ans. c’est à mettre à l’actif de l’armée.

      croyez vous que les industriels capable de développer ?

      Depuis quand les militaires n’occupent ils plus le terrain ? Depuis quand punit-on par affectation à la frontière du nord ?
      Pourquoi les militaires sont ils plus à craindre aujourd’hui que les combattants ?

      D’aucuns me diront le peuple a la gouvernance qu’il mérite.
      Non. On n’y est pas encore. Quelle est la conscience de ce peuple ? De quel peuple ? Quels sont les freins du Niger ?

      J’en appelle aux bons souvenirs des Nigériens dans les familles desquels il y a forcément un militaire, comme en France, dans chaque famille il y a forcément un cheminot quelque part qui se cache et qui a participé à la construction du réseau.

      Il faut construire ce pays. Le tout est de commencer. Pas forcément suivant le modèle occidental, sur la théorie de la base industrielle. Pourquoi ne pas commencer par un diagnostic partagé ?