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La Kabylie répond massivement à l’appel à la grève...

AP - Alger, dimanche, 20 avril 2003.

mardi 22 avril 2003, par Masin

dimanche 20 avril 2003, 15h57

Algérie : la Kabylie répond massivement à l’appel à la grève des Arouchs

ALGER (AP) - La Kabylie était paralysée dimanche par une grève générale, selon la radio nationale algérienne, à l’occasion du 23e anniversaire du Printemps berbère d’avril 1980 qui vit des étudiants kabyles réclamer des autorités algériennes la reconnaissance de la langue et de la culture berbères.

A Tizi-Ouzou, capitale de la Grande Kabylie, tous les commerces et toutes les administrations ont répondu à l’appel de la Coordination des Arouchs (comités de villages), le fer de lance de la contestation. Seuls les hôpitaux et les pharmacies ont assuré un service minimum.

Une grande marche qui a ressemblé des milliers de personnes, selon la radio algérienne francophone, a emprunté les artères principales de la ville. Les manifestants ont scandé des slogans exigeant la libération des détenus du mouvement de contestation kabyle, arrêtés en octobre dernier, et la reconnaissance de la "plateforme d’El Kseur". Rédigée en avril 2001, elle recense une quinzaine de revendications "non négociables".

A Béjaïa, la deuxième ville de Kabylie (170km à l’est d’Alger), la journée d’action a regroupé "plusieurs centaines" de personnes, selon des témoins. Les mêmes mots d’ordre entendus à Tizi-Ouzou ont été scandés par les marcheurs qui se sont dirigés vers la prison de la ville, où sont encore détenus des délégués du mouvement.

A la faculté centrale d’Alger, des centaines d’étudiants originaires de Kabylie ont manifesté à l’intérieur de l’enceinte universitaire, en solidarité avec la Kabylie, a constaté l’Associated Press sur place. "Algérie libre et démocratique", "Aujourd’hui et demain, tamazight (langue berbère, NDLR) sera présente", ont-ils scandé face au déploiement policier.

En revanche, à Tizi-Ouzou et à Béjaïa, les forces de sécurité algériennes ont laissé faire les manifestations qui se sont déroulées dans un esprit pacifique et bon enfant.

La non-intervention des forces de sécurité est interprétée comme un geste d’apaisement de la part des autorités algériennes qui sont à la recherche d’une solution à la crise de Kabylie, alors que le scrutin présidentiel pointe à l’horizon d’avril 2004.

AP

oao/mw