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Satire
La reconquesta
Entretien imaginaire avec Rabah Kébir, un islamiste con-vaincu, en voie de devenir con-vainqueur...
lundi 6 novembre 2006, par
Insi a fait fort cette fois-ci. Il a réussi à arracher un entretien à Rabah Kébir, un des fondateurs du Fis, qui a revendiqué, depuis son doux exil en Occident, plusieurs attentats islamistes, visant surtout les intellectuels francophones et berbérophones. Actuellement, amnistié, il vit en Algérie où il tente de reconstituer son Fis.
Insi : Bonjour, monsieur Kébir.
Kébir : Monsieur Kabir.
Insi : Comme "Allah akbar" ?
Kébir : Voilà ! Allah akbar et Rabah Kabir.
Insi : Comment allez-vous ?
Kébir : Khir men-ek !
Insi : C’est beau le retour chez soi, après tant d’années d’exil ! N’est-ce pas ?
Kébir : Oui. Surtout lorsque ce sont les autorités qui t’accueillent à l’arrivée. Tu sais, c’est tout de même étrange.
Insi : Qu’est-ce qui est étrange ?
Kébir : Les Islamistes ont perdu la guerre mais leurs idées ont triomphé.
Insi : Comment ça ?
Kébir : Ben, on assiste actuellement à la ré-islamisation de l’Algérie. Le pouvoir a bien fait son travail. Tout le pays, elhemdu llah, est voilé et "embarbu". Même la citadelle kabyle est en train de céder.
Insi : Vous croyez ?
Kébir : Regarde le nombre de mosquées qui poussent dans cette région, nos Moudjahiddines qui terrorisent les lions des djebels, nos trabendistes qui se constituent en cartels, nos prostituées qui détrônent la femme kabyle, nos vendeurs de hachiche qui supplantent les poètes kabyles... et j’en passe et des meilleurs.
Insi : La Kabylie est le bastion des démocrates.
Kébir : Tu parles ! Les démocrates kabyles prennent leurs cauchemars pour des rêves. Ils rêvent encore d’une Algérie hourra démoqratiya (ndlr : "libre et démocratique"). Du coup, ils attendent la démocratisation du peuple algérien. Comme dirait Docteur Saïdi : "On est allé conquérir Oran, on a perdu Tizi Ouzou".
Insi : Vous pensez vraiment que la Kabylie vous suivra ?
Kébir : Les Kabyles suivront ceux qui s’occuperont de leur misère.
Insi : Comment ça ?
Kébir : T’as rien compris, mon petit. Ecoutes-moi bien. Le pouvoir crée de la misère ! D’acord ?
Insi : Oui.
Kébir : Nous, les islamistes, venons nous occuper de votre misère ! C’est simple, non ?
Insi : Vu comme ça, vous avez tout à fait raison.
Kébir : Barak llahu fik !
Insi : Pensez-vous que les dirigeants et les intellectuels kabyles sont démissionnaires ?
Kébir : Comme dirait Dda Lmulud : "Illa walbâadh, illa ulac-it "
Insi : Vous parlez le kabyle ?
Kébir : Juste quelques citations. Je veux dire les citations rentables politiquement.
Insi : Revenons aux dirigeants et aux intellectuels kabyles.
Kébir : Les dirigeants et les intellectuels kabyles roulent indirectement pour nous. C’est pour cette raison qu’on les laisse faire.
Insi : Comment ça ?
Kébir : Ils ont fait accepter l’Islam et la langue arabe aux Kabyles, ce que nous n’avons pas réussi à faire depuis 14 siècles... C’est tout de même énorme ! Aït Ahmed est allé jusqu’à contester le concept de "peuple berbère". N’est-ce pas ?
Insi : Quand ça ?
Kébir : En 2001, en pleine crise kabyle, lorsque le parlement européen avait parlé des droits du peuple berbère, Aït Ahmed et son parti avaient violemment rejeté ce concept de "peuple berbère". C’était, d’ailleurs, pareil pendant la révolution ; n’étaient-ce pas les Kabyles qui avaient liquidé les berbéristes ?
Insi : Pensez-vous que les dirigeants et les intellectuels kabyles ont honte de leur kabylité ?
Kébir : Je dirai même plus : Ils culpabilisent.
Insi : Pourquoi à votre avis ?
Kébir : Les dirigeants et les intellectuels kabyles adoptent vis-à-vis des Arabes maghrébins et des Islamistes la posture des intellectuels et des politiques français. Ils parlent comme eux. Ils se la jouent même tolérants... Des Kabyles tolérants ! Laisse-moi rire.
Insi : Vous pensez qu’ils ne le sont pas ?
Kébir : Un Kabyle tolérant ?! Ca n’a aucun sens.
Insi : Pourquoi ?
Kébir : On tolère quand on est puissant !
Insi : Comment ça ?
Kébir : Moi, je crois que ce sont plutôt les Arabes et les Musulmans qui sont tolérants vis-àvis des Kabyles.
Insi : Expliquez-vous ?
Kébir : Car on a des armes, mais on vous laisse vivre quand même.
Insi : Merci.
Kébir : Y a pas de quoi. Ecoute un peu mon petit. Les Kabyles sont complètement à côté de la plaque. Ils regardent l’Algérie comme le font les Occidentaux. Ils sont complètement déconnectés de la réalité. Ils traitent Boutef comme le font les Français avec Chirac. Ils parlent de laïcité comme le font les Français dans leurs débats internes... Ils vivent comme ça... dans les nuages, dans les livres, dans les chansons à textes, dans le fantasme... D’ailleurs, Docteur Saïdi avait bien raison lorsqu’il avait dit : "Je me suis trompé de société".
Insi : Attention, mais certains Kabyles commencent à penser à l’indépendance !
Kébir : Foutaise. Les Kabyles se plaisent bien dans la situation dans laquelle ils végètent : ça les arrange. Ils appartiennent à un pays riche. Ils veulent profiter des richesses de ce pays, puis lorsque quelque chose les dérange, ils se démarquent en disant : "Nous sommes Kabyles", "Nous n’avons rien à voir avec les Musulmans et les Arabes"... A mon avis, ils ne savent pas ce qu’ils veulent.
Insi : Ah, bon ?
Kébir : De plus, comme ils manquent de courage, ils se la jouent pacifiques.
Insi : Alors, ils ne vous dérangent pas ?
Kébir : Qui ?
Insi : Les dirigeants et les intellectuels kabyles ?
Kébir : Non. Je t’ai dit. Les dirigeants et les intellectuels kabyles se comportent exactement comme les dirigeants et les intellectuels français. Ils se croient en France. Ils se croient en démocratie. Dès qu’un Kabyle parle, un autre Kabyle le neutralise. Ils aiment bien les joutes verbales, les trouvailles philosophiques, les tournures littéraires... pendant que nous recrutons sur leur terrain.
Insi : Attention, vous n’êtes pas seuls sur le terrain. Il y a aussi les évangélistes. De sacrés clients ceux-là ?
Kébir : Savez-vous ce qu’encourt un Musulman qui quitte l’Islam, non ?
Insi : Vous cherchez à provoquer une guerre civile en Kabylie ou quoi ?
Kébir : Mieux que ça : Une guerre sainte, mon petit.
Insi : Ca va être la fin de votre règne dans cette région je crois.
Kébir : Ca va être plutôt la fin des Kabyles dans cette région.
Insi : Comment ça ?
Kébir : Ca sera la solution finale.
Insi : Mais les Nations Unies ne vous laisseront pas faire...
Kébir : Les Nations Unies ne vont tout de même pas compromettre leurs relations avec un milliard de Musulmans au profit d’une poignée de Kabyles.
Insi : Moi, à mon avis, on assiste, actuellement, au dernier sursaut de la bête islamiste, avant que les Kabyles ne recouvrent leur Liberté.
Kébir, aveuglé par la haine, sortit de sa poche un sabre et sauta sur Insi en lui disant :
- Tu oses traiter l’Islam de bête... attends un peu bâtard, fils de pute, traître, mécréant, taghout, ennemi des croyants, kafir, iblis, laïc de mes deux....
Insi s’échappa de justesse à la fureur de notre khuya Rabah.
Entretien imaginé par
INSI
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Messages
1. La reconquesta, 6 novembre 2006, 13:51
Encore une fois Insi nous titille.
Merçi
2. La reconquesta, 7 novembre 2006, 00:00, par aksil djilali
sincérement tu ne remontes le moral mon ami, je suis un kabyle farouche mais il y a de quoi à rire
3. La reconquesta, 7 novembre 2006, 12:40, par Un fan d’insi
Cette fois-ci vous désignez nos véritables ennemis, les collaborateurs que sont les élites kabyles. Bravo ! Un kabyle est fier d’être kabyle aussi longtemps qu’il ne s’est pas élevé dans l’échelle sociale ; Un kabyle ne revendique sa kabylité que pour s’en servir comme ascenseur pour sa promotion et sa réussite. Aussitôt qu’un kabyle sort de l’anonymat et de la pauvreté, il devient mercenaire et se met au service des ennemis de son peuple. Il faut lutter contre cette malédiction et merci à toi insi de nous inviter dans tes chroniques à identifier nos véritables ennemis.
1. La reconquesta, 12 novembre 2006, 21:13, par Adrar
Bonjour,
Je me permets de vous porter la contradiction sur ce que vous venez d’écrire, à savoir que l’élite kabyle est notre vrai ennemi. Moi, à mon avis, on doit se méfier de ce genre d’accusation, car ça fait le jeu de nos véritables ennemis, en l’occurence les Arabo-islamistes. Quant à nos élites, c’est vrai qu’elles sont un peu loin de leur peuple... mais elles sont, elles aussi, victimes d’un discours nationaliste et parfois universaliste... Les intelectuels et les dirigeants kabyles sont nos frères... et on doit les considérer ainsi... de vrais frères avec lesquels on doit être éxigeants. On ne doit pas les exclure, mais leur rappeler à chaque instant leur devoir et leur véritable mission. Merci.
2. La reconquesta, 14 novembre 2006, 10:11
D’accord avec vous ADRAR, il faut arreter de s’autocritiquer nos ennemis le font si bien .
Peut-on d’un trait rayer des siècles de domination et d’obscurantisme arabo-musulman ?
Ils restent certes des pseudo intellectuels kabyles arabisés mais que faire ? leur jeter l’anathème ?
Certainement pas ils faut les ignorer.
Et puis rien n’est perdu. Souhaitons leur le retour au bercail.
Avec eux ou sans eux le combat continue !
Vive Tamazgha
3. La reconquesta, 15 novembre 2006, 14:16, par un fan d’insi
Comme je regrette le temps où, comme vous, je n’étais pas encore revenu de mes illusions ! ce temps où je croyais moi aussi que nous avions une élite capable de nous mener à la réalisation de nos rêves et de nos aspirations comme l’ont fait tous les grands conducteurs de peuples que l’humanité a engendrés. Hélas il nous faudra bien admettre un jour que le peuple kabyle est malade de son élite prompte à servir tous les intérêts incompatibles avec l’intérêt supérieur de la Kabylie et des kabyles. Quand vous dites : c’est vrai qu’elles sont un peu loin de leur peupe... je vous envie car seule une personne sans rancune et sans ressentiment peut encore utiliser un euphémisme comme le vôtre. Moi je suis amer, je n’ai même plus honte de l’avouer, et mon amertume pèse autant que les déceptions que m’ont livrées par tonnes l’intelligensia kabyle que vous défendez. Beaucoup de peuples vivent heureux, riches et prospères sur des terres aussi arides et stériles que les nôtres et ce grace à leurs élites qui ont su leur offrir un meilleur destin que celui que leur réservaient le relief, le climat et le sous-sol de leurs pays. Notre élite à nous, à l’exception de Ferhat, n’envisage même pas pour la kabylie un avenir desindexé du gaz et du pétrole saharien alors même que le moins informé d’entre nous sait que ces réserves de matières ne sont pas inépuisables et qu’il faudra bien un jour faire sans. Une élite kabyle qui accepte que notre identité soit dissoute dans le pétrole, une élite kabyle aux neurones frileux à l’idée que notre avenir peut être radieux même sans le gaz et le pétrole pour peu que nous nous retroussions nos manches, une élite kabyle obnubilée par cet universalisme dissolvant qui préserve des végétaux rares et laisse mourir des peuples et des cultures, cette élite-là je ne peux voir des frères en son sein. Je le regrette et j’en souffre mais j’ai choisi de vivre ma condition d’homme et sa dure réalité sans recours aux drogues que sont la croyance ax miracles et l’espérance euphorique en l’avénement d’un messie sauveur. Pardon quand même à tous ceux qui, intellectuels, politiques et penseurs ne faisant pas partie des mercenaires, se croiraient amalgamés dans l’élite kabyle que je dénonce et stigmatise.
4. La reconquesta, 8 novembre 2006, 03:21, par Azdine
Bravo ANSi !
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