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Libye : les Amazighs mettent en garde le GNA

samedi 5 septembre 2020, par Masin

L’histoire des Amazighs et la prétendue Constitution de la Libye remonte à 2011. En effet, dès la première ébauche du projet constitutionnel du nouvel Etat libyen par le Conseil national de transition (CNT), qui avait conduit la guerre contre le tyran Kadhafi, les Amazighs avaient fait savoir leur rejet d’un texte qui relègue les Amazighs et leurs droits fondamentaux aux oubliettes. Oui, pour les prétendants à la direction des affaires libyennes, à l’époque, l’Amazighité est secondaire et seules l’arabité et l’islamité comptent. Cela n’a pas été du goût des Amazighs. Ces derniers ont fait savoir que jamais ils reconnaîtraient qui que ce soit qui ne les reconnaîtrait pas en tant que tels, autrement dit Amazighs, ou qui ne reconnaîtrait pas leurs droits fondamentaux, ni tout texte ou institution qui ignorerait ces droits.
Toutes les modifications opérées sur ce projet de constitution n’ont pas satisfait les Amazighs qui n’ont jamais reconnu ce projet de Constitution.
Plusieurs initiatives visant à duper les Amazighs en leur accordant quelques droits ont été prises par les nouvelles instances, mais c’était sans compter sur la détermination de ceux-là à ne rien lâcher et à ne pas accepter une quelconque négociation de leur existence et de leurs droits fondamentaux sur leur Terre.

La situation qui prévaut en Libye depuis quelques années et notamment depuis avril 2019, avec la guerre menée contre Haftar et à laquelle les Amazighs ont participé, a peut-être fait croire à certains dirigeants du GNA que les Amazighs pouvaient oublier leurs droits. Mais si les Amazighs se sont héroïquement engagé contre le criminel Haftar, ce n’est pas pour autant qu’ils sont prêts à donner carte blanche au GNA. Bien au contraire, ils sont plus que jamais vigilants. C’est ainsi que les récentes déclarations de Fayez Sarraj, président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’entente nationale (GNA) au sujet de la Constitution a fait réagir le Haut conseil des Amazighs de Libye (HCAL). Le président du GNA estime qu’il était nécessaire d’accélérer les procédures pour l’adoption du projet de Constitution, les Amazighs, quant à eux, le mettent en garde et lui disent qu’il est hors de question qu’il soit adopté dans son état actuel. Dans sa déclaration, le HCAL ne s’arrête pas là puisqu’ils dit bien que si le GNA tenterait de passer en force, les Amazighs se réserveront le droit de prendre d’autres initiatives, d’autres décisions, à même de garantir leurs droits fondamentaux en tant qu’Amazighs. Et ce ne sera pas la première fois puisque les Amazighs ont déjà pris plusieurs décisions unilatérales à travers les territoires amazighs, comme l’enseignement généralisé et obligatoire de la langue, l’usage de la langue dans les administrations, l’instauration de Yennayer comme jour férié, le déploiement du drapeau amazigh sur tous les bâtiments publics et dans toutes les administrations,...

L’une des forces des Amazighs de Libye est justement cette attitude qui consiste à ne jamais accepter que leurs droits fondamentaux en tant qu’Amazighs soient relégués au second plan. Ils ont toujours su inscrire l’Amazighité comme préalable non-négociable. Tout cela a été possible aussi parce qu’ils ont compris qu’ils ont intérêt à garder les armes pour assurer leur propre sécurité et protéger les acquis de leur lutte armée contre le régime de Kadhafi.

Nous publions ci-après la déclaration du HCAL et sa traduction.

La Rédaction.

Traduction de la déclaration du HCAL.

Après avoir constaté les développements politiques récents, y compris quelques initiatives, comme les récentes déclarations du président du Gouvernement d’accord national (GNA) concernant la nécessité de l’accélération des procédures pour l’adoption du soi-disant actuel projet de constitution, le Haut conseil des Amazighs de Libye (HCAL) déclare à l’opinion publique Libyenne et internationale ce qui suit :

1. Le Haut Conseil des Amazighs de Libye réitère et réaffirme sa ferme opposition au prétendu projet de constitution émis par le soi-disant "Comité des 58" qu’il rejette de façon ferme et catégorique.

2. Toute tentative qui viserait à faire passer ce projet défectueux, à continuer à ignorer et à exclure les Amazighs de la participation effective à la rédaction de la constitution du pays, seront contrecarrées par des mesures et solutions qui nous allons mettre en œuvre, en tant que peuple autochtone, des mesures à même de garantir nos droits conformément aux traités et conventions internationaux.

Nous tenons également à réaffirmer notre rejet de toute proposition ou solution momentanées basées sur la tromperie et l’apaisement pour donner une légitimité au soi-disant le projet de constitution.

Tripoli, le 3 septembre 2020.

ⵜⴰⵙⴳⵓⵔⵉ ⵏ ⵓⵎⵇⵉⵎ ⴰⵎⵇⵔⴰⵏ ⵏ ⵢⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ

ⴰⵎⵇⵉⵎ ⴰⵎⵇⵔⴰⵏ ⵏ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ, ⵉⴷ ⵜⵏⵏⵉⴳ ⴷⴳ ⵜⵉⵏⴼⵍⵉⵡⵉⵏ ⴷⴳ ⵜⴰⵙⴳⴰ ⵜⴰⵙⵔⵜⴰⵏⵜ, ⵙⴳⵙ ⴽⵔⴰ ⵏ ⵉⵙⵎⵓⵔⵏ, ⴰⵎ ⵜⴰⵙⴳⵓⵔⵉ ⵓⵙⵙⴰⵏ ⵓⴳⵓⵔⵏ ⵏ ⵓⵙⵍⵡⴰⵢ ⵏ ⵜⵏⴱⴰⴹⵜ ⵏ ⵓⵎⵙⴰⵙⴰ ⴰⵏⴰⵎⵓⵔⵜ, ⴰⴼ ⵓⴽⵙⴰⴼ ⵏ ⵓⵙⵇⴷⵛ ⵏ ⵣⵓⵏⴰⴽⵉⵏ ⴰⵙⵓⵎⵔ ⴰⵎⵎⵏⴹⴰⵡ. ⵎⵎⴰⵍⴰ, ⴰⵎⵇⵉⵎ ⴰⴷ ⵢⵍⵖⵓ ⵉ ⵜⵓⵔⴷⴰ ⵜⴰⵣⴰⵢⵖⵜ ⵜⴰⴷⵉⴳⴰⵏⵜ ⴷ ⵜⵉⵎⵉⵜⵜⵉ ⵜⴰⴳⵔⴰⵖⵍⴰⵏⵜ ;
1- ⴰⵎⵇⵉⵎ ⴰⵎⵇⵔⴰⵏ ⵏ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ ⴰⴷ ⵢⵍⵍⵓⵙ ⴷ ⴰⴷ ⵉⵙⵏⵜⵎ ⴰⴼ ⵓⵙⴱⴰⵡⵜ ⵓⵎⵎⵉⴷ ⵓⵇⵇⵉⵏ ⴰⴼ ⵣⵓⵏⴰⴽⵉⵏ ⴰⵙⵎⵓⵔ ⴰⵎⵎⵏⴹⴰⵡ, ⴰⵙⵏⵓⵍⴼⵓ ⵏ ⵣⵓⵏⴰⴽⵉⵏ ⵜⴰⵙⵎⵉⵍⵜ ⵏ 58.
2- ⵢⴰⵍ ⴰⵔⵎ ⵏ ⵓⵙⵇⴷⵛ ⵏ ⵡⴰⴷⵉⵏ ⵏ ⵓⵙⵎⵓⵔ ⴰⴼⵔⴰⵖ, ⴷ ⴰⵢⵙⵙⵓⵍ ⴰⵙⵎⴰⵡⴰⵏ ⴷ ⵜⵡⴰⴼⵖⴰ ⵏ ⵓⴳⴷⵓⴷ ⵎⴰⵣⵉⵖ ⵙⴳ ⵓⵣⵔⴼ ⵏⵙⵏ ⵏ ⵓⴷⵔⵓ ⵓⵎⵎⵉⴷ ⴰⵎⵍⵍⵉⵍ ⴷⴳ ⵜⵉⵔⴰ ⵏ ⵜⴰⵎⵏⴹⴰⵡⵜ ⵏ ⵡⴰⵎⵓⵔ ⵏⵙⵏ, ⴰⴷ ⴱⴷⴷⵏ ⴷⴳ ⵓⵎⴷⵎ ⵏⵙⵏ ⵙⴳ ⵜⵎⴳⴳⵉⵜⵉⵏ ⵙⴳ ⵏⵖ ⴰⴳⴷⵓⴷ ⴰⴳⴰⴽⴰⵍ, ⴰⵎⵎⴰⴽ ⵏⵏⴰⵏ ⵉⵔⴽⴰⵡⴰⵍⵏ ⴷ ⵜⵎⵢⴰⵇⵇⴰⵏⵉⵏ ⵜⵉⴳⵔⴰⵖⵍⴰⵏ.
ⵓⴳⴰⵔ, ⴰⴷ ⵏⵙⵏⵜⵎ ⴰⵙⴱⴰⵡⵜ ⵏⵏⵖ ⵏ ⵢⴰⵍ ⵜⵉⵎⴳⴳⵉⵜⵏ ⵜⵉⵎⴰⵣⴰⵢⵜ ⵜⵉⴽⵔⴽⴰⵙⵉⵏ ⵜⵡⴰⵙⵓⴽⵏⵜ ⴰⴼ ⴰⵙⴽⵏⴹ ⴷ ⵓⵙⴰⵍⴰⴽ, ⴱⴰⵛ ⴰⴷ ⵜⵜⴰⵖ ⴰⵣⵔⴼ ⵉ ⵣⵓⵏⴰⴽⵉⵏ ⵜⴰⵎⵔⴽⴰⵙⵜ ⵏ ⵜⴰⵎⵏⴹⴰⵡⵜ

ⵜⵔⵉⴱⵓⵍⵉⵙ 22-8-2090 ⵣ (3-9-2020 ⴳ)