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Non au plans monarchiques visant à la domestication de Tamazight

Suite à la décision du Conseil d’administration de l’IRCAM d’opter pour le tifinagh comme transcription de tamazight, Tamazgha réagit et dénonce les manoeuvres du Palais.

mardi 18 mars 2003, par webmaster

Déclaration

Maroc : le Palais programme l’échec de Tamazight

L’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) vient de décider de l’utilisation des caractères néo-tifinagh comme unique moyen de transcription de Tamazight dans ses trois variétés : tarifit, tamazight et tachelhit. Cette décision nous interpelle à plusieurs titres. Pourquoi ?
 En voulant régir le caractère de transcription de toute production scripturale, la monarchie ne cherche, à travers l’IRCAM, qu’un contrôle effectif de la production de la militance et des écrivains amazighs ;
 En instituant ce caractère, l’IRCAM vise à délégitimer la transcription latine utilisée par tous et ce au détriment de la transcription arabe utilisée principalement par les associations créées par le makhzen dont il finance les publications et autres activités ;
 En fait, cet usage des caractères tifinagh fait partie d’une stratégie visant à gagner du temps dans le but d’essouffler le mouvement amazigh en récupérant et en manipulant certains des responsables d’associations et d’universitaires amazighs ;
 Souffrant de handicaps matériels et inhérents, le tifinagh ne peut, à l’état actuel, concurrencer la transcription latine. Les stratèges des officines commandant l’IRCAM visent à long terme l’échec éminent auquel doit aboutir l’usage du tifinagh et ainsi à la banalisation de la cause amazighe en rendant Imazighen de l’IRCAM responsables de cet échec dûment préparé. Cette option a été bien étudiée par ces mêmes officines, en promettant aux membres du Conseil d’Administration et aux fonctionnaires de l’IRCAM des salaires faramineux afin de les tenir en haleine, et en soulevant un vrai faux débat entre eux et des islamistes du makhzen, débat dont le but préconçu était de préparer l’adoption du tifinagh. Le choix du Conseil d’Administration de l’IRCAM n’est en fait qu’un subterfuge à peine voilé pour imposer par la suite la transcription arabe comme unique et seule transcription de Tamazight. D’autant plus que les prémices annonciateurs de l’usage unique de la transcription arabe sont connus de tous.

Nous dénonçons ces procédés relevant de systèmes dictatoriaux.

Nous restons convaincus que la transcription latine est à même de permettre la standardisation et l’unification rapide de Tamazight, mais cela ne signifie pas un rejet de Tifinagh qui est notre écriture authentique : si les moyens le permettaient, nous ferions de cet écriture ce que les Israéliens ont fait de l’écriture hébraïque.

Nous refusons les plans monarchiques visant à la domestication de Tamazight par le biais de l’IRCAM comme nous avons refusé les plans du régime d’Alger consistant en la domestication des Imazighen à travers le HCA.

Nous appelons l’ensemble des militants amazighs à être vigilants et à déjouer les plans des détracteurs de tamazight et de se démarquer de ceux qui prêtent main au makhzen dans des entreprises visant la mort lente de nos langue et culture.

Nous considérons que l’IRCAM et le HCA comme des appareils idéologiques d’Etats créés en vue d’un contrôle effectif de la problématique amazighe par les régimes arabo-islamistes de Rabat et d’Alger. C’est pour cela que les Imazighen doivent les combattre.

Tamazgha apporte son soutien indéfectible et inconditionnel aux militants du Mouvement Culturel Amazigh qui résistent à la monarchie marocaine.

Tudert i Tmazight !

Tamazgha,

Paris, le 19 février 2003.