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Rapport de synthèse du Dix-septième conclave interwilaya
Conclave des 21 et 22 novembre 2003 à Tizi-Rached
mardi 7 octobre 2003, par
COORDINATION INTERWILAYAS DES ARCHS, DAÏRAS ET COMMUNES
17e conclave interwilayas tenu à Tizi-Rached du 21 au 22 novembre 2002 et dédié à la mémoire de ABANE RAMDANE
RAPPORT DE SYNTHESE
Après l’observation de la minute de silence à la mémoire des martyrs du Printemps noir, la séance plénière a été déclarée ouverte par le président du conclave. Subséquemment l’ordre du jour ci-après a été arrêté par les coordinations participantes (voir annexe).
Ordre du jour :
1. Evaluation et informations en rapport avec l’action du 10 octobre.
2. Actions d’envergure nationale en faveur des détenus et de la satisfaction de la plate-forme d’El Kseur.
3. Saisine des instances internationales et perspectives du mouvement.
4. Divers.
Les porte-paroles des coordinations se sont succédés à la tribune pour débattre les points inscrits à l’ordre du jour et il en ressort ce qui suit :
I. Evaluation et informations
Alger
Un travail de sensibilisation pour le rejet des élections a été fait à travers de nombreuses localités d’Alger.
La marche du 5 octobre à Alger centre a été sévèrement réprimé par la police et les CNS qui ont procédé à plusieurs arrestations sur les lieux (place du 1er mai).
Un conclave a été organisé à Alger (celui-ci est toujours ouvert) dans l’objectif de coordonner les noyaux actifs au niveau de la capitale et axer les efforts pour la réappropriation de l’espace public algérois.
La nécessité de desserrer l’étau sur la Kabylie et d’élargir le mouvement est primordiale. Partant du fait que la plate-forme d’El Kseur a une portée nationale, l’extension du mouvement relève des options stratégiques qu’il faudrait impulser.
Diverses actions ont été menées à Alger notamment au niveau de Ain Beniane, Mohammedia, Tiksraïne, Staouali ...
Un grand harcèlement judiciaire est exercé par le pouvoir mafieux et assassin contre les citoyens de Ain Beniane en particulier.
Boumerdès
Organisation de sit-in au niveau essentiellement de deux communes Préparation du prochain conclave interwilayas.
Bouira
Réussite du rejet des élections locales dans la région berbérophone : 5/10 communes ont enregistré « zéro » votant
Une répression sauvage s’est abattue sur les localités berbérophones avant, pendant et après les élections de la honte.
Intimidations envers surtout les délégués, arrestations de plusieurs d’entre eux tandis qu’une cinquantaine de personnes, essentiellement des délégués, sont activement recherchées par les services de la répression.
Plusieurs rassemblements ont été programmés au niveau de certaines communes de Bouira.
Reconvocation par la justice de 23 délégués initialement relaxés ou graciés.
Les citoyens interpellés le 14 juin 2001, lors de la marche historique à la capitale, sont convoqués pour comparaître devant les tribunaux d’Alger.
Quarante (40) mandats de recherche sont officiellement lancés contre les délégués de la coordination de Bouira (CCWB)
Une vingtaine de citoyens sont poursuivis sous les fausses accusations d’incendie d’édifices publics.
Deux actions ont eu lieu à El-Asnam pour le désaveu et la destitution des indus élus.
Parmi les délégués emprisonnés à Bouira, il y a un asthmatique dont la santé se dégrade de jour en jour. Par conséquent, impératif de faire un tapage médiatique au profit de ce dernier en vue d’obtenir sa libération quand bien même celui-ci demeurerait astreint à un contrôle judiciaire.
Bejaia
Réussite du rejet des élections de la honte : sur 52 communes, 21 communes ont enregistré « zéro » votant.
Une répression sans précédent s’abat sur la région et des arrestations quotidiennes ciblent les délégués
Le sit-in tenu à Sidi Aiche, et qui fut férocement réprimé, s’est soldé par 17 arrestations. Les personnes interpellées ont été relâchées, dans un premier temps, après 72 heures de détention. Seulement, ces personnes mises sous contrôle judiciaire ont été par la suite jetées en prison.
Actions synchronisées, tous les lundis et jeudis, au niveau des chefs-lieux des communes.
Une répression féroce s’est abattue sur les régions de Sidi Aiche et de Sédouk.
Tirs à balles réelles par les forces de l’ordre qui ont intervenu pour empêcher un meeting à Amizour. Deux blessés par balles réelles ont été enregistrés.
La région de Bejaia compte plus de 20 détenus actuellement.
Tizi-Ouzou
Réussite de l’opération du rejet des élections de la honte : 31 communes ont enregistré "zéro" votant alors que dans les 36 communes restantes, une participation très insignifiante a été enregistrée.
Plusieurs actions populaires ont été menées contre l’intronisation des élus Taiwan. Seulement, ces derniers reviennent à chaque fois s’incruster dans les locaux des APC en question.
Reconvocation des ex-détenus pour comparaître au niveau de la cours de T.O.
Ce jeudi (21/11/2002), la grande marche populaire ponctuée par un sit-in, organisée à Mekla pour le départ des pseudo-élus s’est déroulée dans le calme et la colère des manifestants face aux provocations policières a pu être contenue grâce à la vigilance des organisateurs. Seulement après la fin de la marche des "intrus" ont déclenché des émeutes qui se sont terminées par l’incendie de plusieurs édifices dont celui de la Sonelgaz, de l’ONM et de la fédération des fils de chouhada.
Neuf (09) détenus entre délégués et citoyens sont actuellement dans la prison de Tizi-Ouzou.
Un délégué, membre du collectif des avocats, expliquera et disséquera les mécanismes sur lesquels s’articule la machine judiciaire pour casser les jugements et s’acharner sur les personnes interpellées dans le cadre du Mouvement citoyen. En effet, les procureurs, obéissant à des injonctions précises, font systématiquement appel contre tout jugement qui est en faveur des prévenus.
II. ACTIONS
Toutes les propositions d’action se sont accordées sur le choix de la date référence du 10 décembre, coïncidant avec la journée internationale des droits de l’homme. Le principe d’une action d’envergure nationale a été adopté dès le départ.
Les mots d’ordre assignés à l’action sont :
– destitution des indus élus,
– libération immédiate et inconditionnelle des détenus,
– satisfaction de la plate-forme d’El Kseur.
L’action arrêtée, en substance, est une marche vers la représentation onusienne à Alger et laquelle sera couronnée par un sit-in et la remise d’une lettre.
En revanche, les avis ont divergé concernant la consistance à donner à ladite marche : entre l’option d’une marche de délégués uniquement (proposée par T.O) et une marche populaire (défendue par Alger, Boumerdès, Bouira et Bejaia), chacune des coordinations avancera en conséquence son argumentaire.
En outre, d’autres actions seront proposées à savoir :
– Blocage des axes routiers (proposition de Bouira et T.O)
– Marche massive à Alger accompagnée de 3 jours de grève (8,9 et 10 décembre 2002) et une déclaration dénonçant les turpitudes politiciennes du FFS (proposition de Bouira)
– Boycott durant 3 jours des tribunaux, appel à une action synchronisée de soutien de la part de la communauté émigrée pour la date du 10 décembre (propositions de T.O).
Cela dit, le consensus s’est dégagé, après débat, sur les actions suivantes :
Marche de délégués élargie aux citoyens, le 10 décembre, à Alger. Cette marche démarrera de la place du 1er mai jusqu’au niveau de la représentation onusienne, devant laquelle un sit-in aura lieu avec la remise d’une déclaration aux représentants de cette instance.
Les modalités pratiques de cette action ont été arrêtées par une commission installée séance tenante. Les dispositions ci-après ont été donc arrêtées :
– Rédaction d’un appel pour une grève et une marche de délégués, élargie aux citoyens.
– La marche s’ébranlera à partir de la place 1er Mai , à 11h, vers le siège de la représentation onusienne sis à Hydra devant lequel se tiendra un rassemblement.
– Un appel préventif sera fait au préalable.
– Une commission technique a été mise en place pour s’occuper des dispositions liées aux préparatifs et à l’itinéraire.
III. SAISIE DES INSTANCES INTERNATIONALES ET PERSPECTIVES DU MOUVEMENT
A. Saisie des instances internationales
Une lettre adressée aux instances internationales (Amnesty International, Human Right Watch, ONU, UE, Parlement européen ...) a été élaborée, à Tizi Rached, par la commission juridique, installée à l’issue du regroupement populaire tenu le 1er novembre à Ighil Imoula. Lecture en a été faite devant la plénière. Suite à quoi, il a été décidé de faire un rajout qui mettra en exergue la revendication cardinale du Mouvement, en l’occurrence la plate-forme d’El Kseur, par laquelle s’identifie celui-ci.
L’accent a été porté sur l’urgence de se pencher sérieusement sur la confection des dossiers concernant toutes les victimes de la répression étatique depuis le Printemps noir.
Décision de la mise en place d’une commission juridique interwilayas pour préparer les dossiers afférents aux victimes de la répression commise par le Pouvoir mafieux et assassin.
Proposition d’organiser une réunion des parents de martyrs du Printemps noir à l’échelle de toute la Kabylie.
Proposition d’un appel préventif à adresser à la représentation de l’ONU à Alger en prévision de l’action le 10 décembre.
Par rapport aux autres actions, il a été entériné le principe d’organiser des sit-in aux niveaux des grands axes routiers pour la date du 14 décmebre 2002. Cette action sera néanmoins mise en œuvre au terme d’une réunion d’évaluation de la marche prévue pour le 10 décembre prochain.
B. PERSPECTIVES
Il a été décidé que ce travail entrera dans le cadre de la réflexion qui sera engagée, au sein de la commission juridique constituée à cet effet, sur la base du document du rejet des élections.
IV. QUESTIONS DIVERSES
Réponse à Ben BellaIl a été décidé d’en faire référence dans la déclaration finale sanctionnant les travaux.
Le non-paiement de l’électricité et la Sonelgaz Rédaction de deux correspondances :
– Appel aux citoyens réitérant l’option du non-paiement de l’électricité et les rassurant de la disponibilité du mouvement à faire face aux intimidations des agents zélés de la Sonelgaz.
– Mise en garde contre la direction de la Sonelgaz quant aux comportements intimidants dont font montre ses agents à l’égard des citoyens.
Licenciements de délégués
Trois cas de licenciements arbitraires ont été signalés au niveau de Larbâa Nath Iraten. Ces licenciements abusifs concernent un délégué, travaillant comme gardien de nuit dans un collège, ainsi que deux fonctionnaires de l’Apc qui ont été révoqués par le maire de la honte. Ces licenciements sont tous en relation avec le mouvement citoyen : En effet, le délégué activant dans la coordination de LNI a été licencié sans raison professionnelle aucune hormis le fait d’être engagé dans le mouvement citoyen. Quant aux deux fonctionnaires, ils ont été licenciés par le maire Taiwan à cause de leur refus de faire un faux témoignage contre les délégués auxquels cet élu de la honte voulait injustement porter la responsabilité d’un incendie ayant touché les locaux de l’APC.
Proposition de faire une déclaration de dénonciation de ces honteuses pratiques, faites de chantage abject et de violation de la loi, dont use le Pouvoir criminel pour briser l’engagement des délégués.
D’autre part , il est à noter la formulation d’une proposition pour la rédaction d’un appel exhortant les détenus politiques du mouvement à ne pas répondre aux réquisitoires des magistrats tant que les camanditaires des assassinats et de la répression sanglante ne sont pas jugés.
Les travaux du conclave ont pris fin par la lecture et l’adoption des différents documents (communiqué, déclaration, appel) élaborés par la plénière.
A noter enfin que le conclave s’est déroulé dans une parfaite ambiance rehaussée par la disparition des tensions qui minaient jadis la coordination de Bouira.
Observation de la minute de silence à la mémoire des martyrs du Printemps noir.
ULAC SMAH ULAC
ULAC FACAL ULAC
LE COMBAT CONTINUE
Tizi-Rached, le 22 novembre 2002
Annexes
Annexe I. Participants au Conclave
Liste des Wilayas participantes :
– Tizi-Ouzou,
– Boumerdes,
– Béjaia,
– Bouira,
– Alger
Presse :
– L’expression,
– Liberté,
– L’actualité,
– Le Matin,
– La Tribune,
– Quotidien d’Oran,
– La dépêche de Kabylie,
– Izuran,
– Chaine 2
Annexe II. APPEL
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme, l’inter wilayas du mouvement des Archs, Dairas et communes dont l’objectif est la satisfaction pleine et entière de la plate forme d’El Kseur explicitée à Larbaa Nath Irathen scellée et non négociable, réuni en conclave ordinaire les 21 et 22/11/2002 à Tizi-Rached Wilaya de Tizi-Ouzou, appelle l’ensemble des délégués de villages et quartiers à une marche :
le Mardi 10 Décembre 2002 à 11 heures à Alger, de la place du 1er Mai vers le siège de la représentation Onusienne (O.N.U) sise à Hydra où un rassemblement aura lieu pour dénoncer les violations des droits de l’homme et les arrestations quotidiennes des délégués du mouvement citoyen.
La même journée sera suivie d’une grève générale.
ULAC SMAH ULAC
LE COMBAT CONTINUE
Tizi-Rached, le 22 novembre 2002
Annexe III. APPEL A LA POPULATION
La Coordination Inter Wilayas des Aarchs, Daïra et Commune réunie en conclave ordinaire les 21 et 22 Novembre 2002 à Tizi-Rached, rappelle aux citoyennes et aux citoyens que l’action de non-payement des redevance de consommation de l’électricité, lancée depuis le 31 Août 2001, est toujours en vigueur et ce jusqu’à la défalcation de la taxe E.N.T.V (entreprise nationale de transmission visuelle).
Le mouvement citoyen rassure ceux qui n’ont pas payé les anciennes factures, datées à partir du mois de septembre 2001 qu’elle seront à la charge des pouvoirs publics jusqu’à la satisfaction de cette condition (suppression de la taxe télé).
Aussi, les citoyennes et citoyens qui subissent des harcèlements de la part des agents de Sonelgaz sont invités à se rapprocher des délégués qui représentent leurs localités.
ULAC SMAH ULAC
ULAC LEXLAS
LE COMBAT CONTINUE
Tizi-Rached, le 22 novembre 2002
Annexe IV. COMMUNIQUE
Suite au harcèlement dont fait preuve la Sonelgaz à travers ses agents qui usent d’intimidations pour amener les abonnés à s’acquitter de leurs factures d’électricité, la coordination inter wilayas exhorte encore une fois cette société à faire prévaloir son caractère économique et à refuser un rôle politique que veut lui faire jouer le pouvoir qui est loin d’être le sien. Les agents zélés seraient plus inspirés de se mobiliser et défendre leur entreprise contre une mesure ridicule impulsée par le pouvoir en procédant à la défalcation de la redevance télé de la facture SONELGAZ.
Ainsi, ils sont mis en garde et sommés de mettre fin à ces attitudes provocatrices envers les citoyens qui sont en droit de refuser des factures chargées d’une redevance qui n’a rien à voir avec la consommation électrique.
Tizi-Rached le 22 novembre 2002