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Françalgérie, crimes et mensonges d’États

Histoire secrète des guerres d’Algérie, par Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire

jeudi 6 mai 2004, par Tamilla

Les éditions de La Découverte viennent de publier un autre livre qui fait désormais partie des indispensables pour mieux comprendre la mafia algérienne.
Dans cet ouvrage, les auteurs reviennent sur plusieurs épisodes, très importants, qui ont marqué les 40 ans de règne d’une junte militaire criminelle et sanguinaire.
Un ouvrage à lire...

Lounis AGGOUN et Jean-Baptiste RIVOIRE, Françalgérie, crimes et mensonges d’États. Histoire secrète, de la guerre d’indépendance à la "troisième guerre" d’Algérie, éditions La Découverte, Paris, 2004.
Collection "Cahiers libres"
155 x 240 mm
672 pages
23 €



Présentation de l’éditeur

Depuis 1992, la violence qui ravage l’Algérie nous est présentée comme une guerre d’intégristes islamistes contre des militaires qui se battent pour sauver la démocratie. Quant à la France, elle se serait contentée d’une bienveillante "neutralité". Aujourd’hui, ce scénario apparaît comme une vaste construction médiatique.

C’est ce que montrent, preuves à l’appui, les auteurs de ce livre explosif. Pendant six ans, ils ont enquêté en Europe et Algérie, recueillant des dizaines de témoignages, recoupant des centaines de sources. Ils montrent ainsi comment, dès 1980, un petit groupe de généraux algériens a conquis progressivement le pouvoir, tout en développant les réseaux de corruption de la "Françalgérie". Depuis 1988, ils ont instrumentalisé l’islamisme radical, notamment pour s’assurer le soutien durable de Paris. Et, depuis 1992, ils ont lancé une terrible "troisième guerre d’Algérie", en multipliant les opérations "attribuées aux islamistes" : assassinat du président Boudiaf, meurtres d’intellectuels, massacres de civils et de militaires... Pour faire pression sur la France, leurs services secrets ont organisé de spectaculaires et meurtrières actions de "guerre psychologique" contre des citoyens français, en Algérie comme dans l’Hexagone.

Pour la première fois, ce livre démonte les rouages de l’extraordinaire machine de mort et de désinformation conçue par les généraux algériens, et les complicités dont ils ont bénéficié en France, pour cacher à l’opinion publique occidentale le seul but de la guerre qu’ils mènent contre leur propre peuple : se maintenir au pouvoir à tout prix, pour conserver les milliards de dollars de la "corruption pétrolière".

Les auteurs

Lounis Aggoun,</b
(à droite sur la photo)
Journaliste indépendant a été pendant de longues années un militant pour les droits de l’homme en Algérie.

Jean-Baptiste Rivoire,
(à gauche sur la photo)
Journaliste à "90 minutes" (Canal Plus), est le coauteur de nombreux documentaires, dont ’Bentalha, autopsie d’un massacre (France 2, 1999), Algérie : la grande manipulation (Canal Plus, 2000) et Attentats de Paris, enquête sur les commanditaires (Canal Plus, 2002).



Table des matières :

Introduction
 Question dérangeante
 Le "GIA", sujet tabou
 Des journalistes sous haute surveillance
 Secrets de famille
 La "troisième guerre d’Algérie"

 Prologue : Les trois guerres d’Algérie
 1830-1848 : une logique génocidaire
 1945-1962 : la "guerre contre-insurrectionnelle"
 1988-2004 : la "sale guerre" des généraux éradicateurs
 Guerres génocidaires et paix des cimetières

I / 1954-1992 : La gestation d’un État répresssif

1. 1954-1962 : la guerre dans la guerre

 L’assassinat d’Abbane Ramdane, crime fondateur
 Les "déserteurs de l’armée française"
 L’ascension de Houari Boumediene
 Le MALG et le complot de Tripoli
 Les accords d’Évian : l’armée reste française au Sahara
 Le coup d’État de juillet 1962
 Les manipulations des services

2. 1962-1978 : l’indépendance confisquée

 Le pouvoir selon Ben Bella
 Le coup d’État de juin 1965
 Le maillage de la société
 Kasdi Merbah : la liquidation des opposants
 Ahmed Taleb Ibrahimi : un peuple non-conforme
 Belaïd Abdesslam : les perversions du "socialisme d’État"
 La mise en place des réseaux de corruption : le cas Zéghar
 Armes chimiques françaises dans le Sahara
 Schizophrénie d’État
 L’affaire de Cap Sigli et la fin de Boumediene
 Chadli président

3. Les réseaux Belkheir à la conquête du pouvoir

 La rivalité France-États-Unis et l’élimination de Messaoud Zéghar
 La "moralisation" de l’action publique, paravent de la curruption
 Le "clan Chadli" et la maison "Belkheir"
 L’explosion des circuits de corruption
 Conflits et réorganisation au sommet de l’armée
 Le "Printemps berbère" et la naissance de la Ligue des droits de l’homme
 L’émergence islamiste et l’étrange "épisode Bouyali"
 Le "code de la famille" et l’instrumentalisation de l’islamisme

4. L’alliance fondatrice entre les services secrets français et algériens

 La "solidarité" et la "connivence" de la DST et de la SM
 Les FARL et les attentats de Paris
 La SM au secours de l’Occident
 L’échec du "contrat du siècle" avec la France et l’élimination du général Belloucif
 Des partis politiques français financés par Alger ?
 L’affaire Mécili, un "crime d’État"
 Un virage difficile

5. Octobre 1988, le tournant

 La jeunesse algéroise hachée à la mitrailleuse lourde
 Le discours historique du président Chadli
 L’usage systématique de la torture
 Épidémie d’hypocrisie et de mensonge
 Le complot d’Octobre
 La neutralisation de la Kabylie
 Le clan Belkheir rafle (presque) la mise

6. 1989 : Kasdi Merbach, ou la démocratie endiguée
 Mobilisation contre la torture
 L’étouffement
 L’auto-amnistie des criminels
 La restructuration de la Sécurité militaire
 Kasdi Merbah, un gouvernement de transition
 Les vannes financières s’ouvrent
 Le multipartisme et la construction d’une "démocratie sous contrôle"
 Le faux "profil bas" de l’armée
 La fin de Kasdi Merbah et la naissance du FIS

7. 1990-1991 : l’ouverture contrôlée

 Des terroristes islamistes "sous contrôle"
 Hocine Aït-Ahmed, "bête noire" du régime
 L’élimination du chef de la SM, Mohamed Betchnine
 Violences islamistes et manipulations
 L’écrasante victoire du FIS aux élections municipales
 Les réformateurs, un "os" dans la Françalgérie
 Septembre 1990 : le clan Belkheir réorganise la SM
 Quand l’armée s’invite à la démocratie
 La presse entre liberté et manipulation

8. L’offensive contre le gouvernement Hamrouche

 La guerre du Golfe : la presse étrangère mise au pas
 Le succès intolérable des réformes
 La "première bombe atomique islamiste" sera-t-elle algérienne ?
 Le FIS, un bateau ivre
 Les taupes du DRS au sein de la direction du FIS

9. Juin 1991 : le premier coup d’État

 L’échec de la grève du FIS
 Le coup d’État
 Sid Ahmed Ghozali ou le blanchiment du putsch
 Le FIS entre amère "victoire" et vraie tourmente
 La "mainde la France"
 Les poupées gigognes du réseau Belkheir

10. Aux sources des "groupes islamistes de l’armée"
 Ali Haroun, ministre des Droits de l’homme et des camps de concentration
 L’invention des "Afhgans"
 1989-1991 : les tâtonnements
 L’armée sous surveillance
 Le congrès surprise du FIS de l’été 1991

11. Le gouvernement Ghozali : baïonnette et nœud papillon

 Belkheir sort (provisoirement) de l’ombre
 Toutes vannes ouvertes pour la Françalgérie
 Campagne antisémite
 Inquiétants préparatifs
 Les hésitations du FIS troublent Larbi Belkheir
 L’opération de Guemmar
 Inquiétudes à la veille des élections

12. Janvier 1992 : les coulisses du coup d’État

 Les chiffres de Larbi Belkheir
 L’armée organise le putsch
 Une dictature pour protéger la démocratie de "premier collège"
 Détournement de manifestation
 Les islamistes piégés
 La "démission" de Chadli Bendjedid
 Le feu vert de Paris - Le retour d’un disparu

II / 1992-2004 : La "sale guerre"

13. La guerre contre le peuple

 La chasse aux opposants et l’état d’urgence
 À nouveau, la torture généralisée
 Arrestations en masse
 Les "universités du djihad"
 Purges dans l’armée
 Les escadrons de la mort du colonel Smaïn

14. Infiltration et manipulation des islamistes

 L’infiltration des groupes et des maquis
 Les affaires de la rue Bouzrina et de l’Amirauté
 Des baskets pour les terroristes

15. L’assassinat du président Boudiaf

 Un président contre les "voleurs"
 Boudiaf contre les "réseaux Belkheir"
 Assassinat programmé
 Une commission d’enquête sous influence

16. Été 1992 : l’Algérie bascule dans la guerre

 Un pays déboussolé
 L’attentat de l’aéroport
 La restructuration de la "lutte antiterroriste"
 L’armée au-dessus des lois
 La torture se généralise
 De la drogue pour les tueurs
 "Achevez-les !"
 Les premiers massacres

17. Guerre psychologique et élimination des gêneurs

 Le début du huis clos
 Paris soutient les généraux
 Les "assassinats pédagogiques" d’intellectuels
 La montée en puissance des "lamaristes"
 L’assassinat de Kasdi Merbah
 La terreur au service des importateurs

18. L’implication de la France dans la guerre

 Charles Pasqua revient au ministère de l’Intérieur
 Un réseau dormant d’espions algérients
Deux géomètres assassinés
 Le dialogue reprend en Algérie
 Une Française contre la corruption
 Le "vrai-faux" enlèvement des époux Thévenet et d’Alain Fressier
 Les invraisemblances de la version officielle
 Une libération "mise en scène"
 Consignes de silence
 L’"opération Chrysanthème", une affaire d’État
 Faux coupables et vrais terroristes

19. Le général Zéroual et le "dialogue"

 L’assassinat du cheikh Bouslimani
 Zéroual désigné président
 Mars 1994 : les généraux éradicateurs déchaînent la terreur
 L’évasion de Tazoult
 L’impunité des "groupes islamiques de l’armée" et la création des milices
 L’Organisation des jeunes Algériens libres, escadron de la mort du DRS
 Le massacre de Ténès
 Les "Afghans" égorgeurs du colonel Tartag
 Des hélicos pour les massacres

20. Automne 1994 : l’Occident au secours des éradicateurs
 Le FMI au service de la guerre des généraux
 L’affaire des marins italiens
 Le FIS piégé par le GIA
 L’affaire des gendarmes français
 Djamel Zitouni, un "émir" du DRS
 Les éradicateurs et le GIA contre le dialogue
 Djamel Zitouni à la tête du GIA
 L’enlèvement de Lounès Matoub

21. L’échec du dialogue

 Grâce à la France, la guerre continue
 La mutinerie de Berrouaghia
 Des hélicoptères français dans la lutte antiterroriste
 L’assassinat de Saïd Mekbel
 Des catholiques pour la paix
 Le premier colloque de Rome

22. 1995 : la terreur contre la paix

 Un Airbus en otage
 Enquête impossible
 Des pères blancs assassinés à Tizi-Ouzou
 La signature des accords de Rome
 L’attentat du commissariat central
 Le massacre de Serkadji
 Zitouni et le DRS contre les "algérianistes"
 Un soldat d’élite au service du GIA

23. Terreur sur l’Europe

 Le GIA débarque à Londres
 Le "cri" de Khalida Messaoudi
 Contre la vérité, la torture
 Un "dialoguiste" à Matignon
 L’assassinat du cheikh Sahraoui
 L’affaire Rabah Kébir
 Des attentats dans le RER parisien
 Ali Touchent : une taupe des services algériens chez des islamistes
 Des attentats "pédagogiques"
 La France, otage ou complice ?

24. Zéroual, président élu

 Neutraliser la Kabylie
 Amadouer les islamistes
 Zitouni purge les maquis
 Le truquage de l’élection présidentielle
 Les défis du duo Zéroual-Betchine
 Nouveau tour de vis contre la presse
 La main tendue aux Américains

25. L’assassinat des moines de Tibhirine

 Les moines dérangent
 Le DRS enlève les moines
 Les négociations du préfet Marchiani
 L’assassinat
 L’affaire Lucile Schmid : message reçu
 L’« accident » du général Saïdi Fodhil
 Le mystérieux assassinat de Mgr Pierre Claverie
 Un référendum explosif

26. 1997 : les massacres contre la paix

 La communauté internationale pour la paix
 "Ils ont peur d’Amnesty International"
 Un parti sous contrôle pour le président
 Les tueurs drogués des forces spéciales de l’armée
 Le coup de poker du duo Zéroual-Betchine
 Les massacres "islamistes" des généraux éradicateurs
 Tuer, toujours : la certitude de l’impunité
 Nuit d’horreur à Benthala
 L’arme de la terreur
 La trêve militaire, "coup de poignard dans le dos" de Zéroual

27. Le grand doute

 Censure en direct
 Londres, septembre 1997 : le GIA est dévoilé
 La Françalgérie est "au parfum"
 La communauté internationale s’interroge
 Paris ferme les yeux sur les massacres
 Ouled-Allal, le "Timisoara algérien"
 Élections municipales et contrôle des esprits
 Les éradicateurs contre Zéroual

28.La campagne de neutralisation d’une enquête internationale

 Politiques et intellectuels français au secours des généraux
 "Ce n’est pas l’armée qui tue en Algérie !"
 André Glucksmann : "Maintenant, on sait qui tue"
 Les désillusions de BHL
 L’affaire Soulier, ou l’Europe discréditée
 Hubert Védrine s’active en coulisses
 Le MAOL dans la mire du "clan des éradicateurs"
 Des enfants bloqués en Algérie
 L’ONU manipulée

29. La carte kabyle contre Zéroual

 L’assassinat de Lounès Matoub
 Assassins DRS et complicités locales
 La chute du duo Zéroual-Betchine
 Bouteflika, le nouveau paravent

30. Les généraux face à la menace de la justice internationale

 Le clan Belkheir face au "syndrome Pinochet"
 L’assassinat d’Abdelkader Hachani
 Des révélations dévastatrices
 Quand Paris protégeait Nezzar
 La diversion kabyle
 La "divine surprise" du 11 septembre
 Le "procès Nezzar"
 Khalifa : le clan Belkheir à l’assaut du PAF
 Khalifa TV, la "voix de l’Algérie"
 "Année de l’Algérie en France", année de l’amnésie
 Le drame des "disparus"
 Les perspectives de procès se précisent
 L’enjeu de l’auto-amnistie

Conclusion

 Une société qui se meurt
 Françalgérie, un "État noir"
 "L’honneur de la France"

 Notes
 Principaux sigles utilisés
 Chronologie
 Index.

Messages

  • Bonjour, je suis content de la parution de cet ouvrage qui apporte davantage de lumière sur ce qui se passe en Algérie depuis longtemps. J’ai parcouru sur internet l’introduction et la conclusion et considère que cet ouvrage, s’il n’est pas discrédité comme nous avons l’habitude de voir, apporte beaucoup d’éclaircissements sur une situation où l’on ne sait qui tue qui. Un voleur ne peut voler que dans un moment de tumulte, d’où la nécessité pour nos ’dirigeants’ de créer un climat de violence qui leur permette de ’faire tranquillement leur beurre’. C’est ce qu’ils ont fait, mais sous la bénédiction des gouvernements français (qu’ils soient de gauche ou de droite). Je salue le courage des auteurs qui ont abordé un sujet que d’autres journalistes ont peur d’aborder : certains par peur des sévisses ; d’autres par peur de perdre leurs privilèges. sinon, comment expliquer le silence de beaucoup de journalistes à Alger ? C’est qu’ils ont, pour traduire littéralement un dicton kabyle, l’art de manger avec les loups (les locataires d’El Mouradia, entre autres) et de pleurer avec les bergers (le pauvre peuple que nous semble). Les journalistes, les vrais, on leur a juste laissé le temps de vivre ’le dernier été de la raison’ pour s’en débarrasser.