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La Mairie de Paris annule le colloque prévu le 26 septembre 2007 sur l’Etat algérien et l’impunité

mercredi 26 septembre 2007, par Masin

Nadia Matoub qui est à l’initiative du colloque qui doit porter sur l’Etat algérien et l’impunité vent de nous faire parvenir un communiqué par lequel elle nous informe de l’annulation du colloque par la Mairie de Paris qui devait l’accueillir à l’Hôtel de Ville.
Pour Nadia Matoub, cette annulation est sans doute le résultat de pressions que l’Etat algérien aurait exercé sur la Mairie de Paris.
Ci-après le communiqué.




Communiqué


La Mairie de Paris annule le colloque



Ce lundi 24 septembre, à 18 heures, la Mairie de Paris m’a informée qu’elle annulait le colloque sur "La consécration de l’impunité comme mode de gouvernance et son incidence sur la problématique des droits humains : le cas Algérie" que j’avais pris l’initiative d’organiser et qui devait se tenir au Salon Bertrand de l’Hôtel de Ville ce mercredi 26 septembre de 15 heures à 19 heures, avec la participation d’Annie Mécili (veuve d’Ali Mécili, assassiné à Paris en 1987), Me Patrick Baudouin (président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), Me Salah Hannoun (avocat défenseur des droits humains), Me Antoine Comte (avocat d’Annie Mécili), Lucien-Samir Oulahbib (sociologue, chargé de cours en sciences politiques à Paris-10 et Lyon-3), Yalla Seddiki (responsable de l’édition de : Lounès Matoub, Mon nom est combat, La Découverte, 2003) et Malika Domrane (chanteuse).

Ce colloque devait notamment célébrer la mémoire du chanteur Lounès Matoub, assassiné en Algérie en juin 1998, et dénoncer le fait que ce crime, comme tant d’autres, demeure impuni. C’est début août que la Mairie de Paris avait accepté de mettre à ma disposition un salon de l’Hôtel de Ville pour tenir ce colloque, comme elle le fait habituellement pour bien d’autres initiatives du même type. Aujourd’hui, à l’avant-veille de la réunion, ses représentants m’ont informé oralement que celle-ci ne pouvait finalement se tenir, au motif que l’Hôtel de Ville "ne pouvait accueillir de réunion politique pendant la campagne électorale des municipales de 2008" ! Ce qu’ils ont refusé de me confirmer par écrit.
Alors que ce prétexte me semble invraisemblable (la campagne électorale n’est pas ouverte), il m’est difficile de voir dans cette annulation in extremis autre chose que le fruit de pressions auxquelles aurait cédé la Mairie de Paris. Ces pressions ne peuvent venir que des autorités algériennes, qui ne supportent pas à l’évidence que se fassent entendre à Paris les voix de ceux qui se battent contre l’impunité en Algérie et pour la vérité sur tous les crimes commis depuis quinze ans dans notre pays, quels qu’en soient les auteurs. Je suis extrêmement choquée que la "loi du silence" sur ces crimes, imposée par les ordonnances algériennes de "réconciliation nationale" adoptées en février 2006, semble désormais devoir s’appliquer sur le territoire français.

Il me reste à témoigner de ma tristesse auprès des très nombreuses personnes qui s’étaient inscrites à ce colloque et à leur dire que je ferai tout pour l’organiser à nouveau, dans les meilleurs délais.


Nadia Matoub,

Paris, le 24 septembre 2007

Messages

  • c’est vraiment à chier...
    à chaque fois qu’il y a une occasion que l’on se dit "bonne" pour reposer les vraies questions...elles s’en volent nous laissant encore plus frustré qu’avant...
    jusqu’à quand continurons nous à attendre que les autres nous créent des occasions qu’ils décident finalement d’annuler par crainte de heurter certaines sensibilités ?
    être passif est vraiment la meilleure chose qu’on sait faire...(avec tous mes respects aux plus anciens qui ont peut être été un petit brin plus dans l’action et la reflexion que nous...)
    moi je me demande si une telle itiative était venue de votre association, elle aurait été mené à terme...
    AMAZIGHS DU MONDE, REVEILLONS NOUS

    • Salut à toi qui dis « c’est vraiment à chier... »,

      Pour ma part je ne suis vraiment pas étonnée par cette «  annulation  », mais par le fait que ce colloque ait été prévu dans l’enceinte de la Mairie de Paris, quand on sait ce qui se passe en Algérie « pourrissante » et quand on voit Boutef-Sarko se rouler des galoches en trinquant au lait de chamelle...

      Il y avait mille autres endroits pour tenir ce colloque. Toutefois, « l’opération » n’est pas entièrement négative :

       d’abord, et je l’espère, l’hypocrite Delanoë (et son idéologie) en prendra un coup dans l’aile dans les urnes.

       Nous avons une preuve de plus, malgré les apparences, que les « colons » n’ont jamais quitté l’Algérie et que « les colonisés » restent toujours « leurs » bons exécutants, surtout du côté de Hassi-Messaoud, tandis que les populations algériennes vivent carrément au Moyen-âge. La France ne se félicitera jamais assez d’avoir lâché l’Algérie !...

      Autres réflexions à ce sujet :

       Pendant que le téléphone « chauffait » entre Alger et Paris, François Fillon rendait hommage « aux combattants d’Afrique du Nord » et balançait la création de la « fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie  »... Et, bien évidemment, la presse algérienne « a eu pour mission » de s’en offusquer. Ce qu’elle a fait...

       Nadia Matoub a fait état d’une « annulation » alors qu’El Watan (relais du DRS oblige) dit exactement ceci : « Paris : Un colloque sur Matoub interdit C’est ce qu’a annoncé la veuve du « Rebelle », Nadia Matoub »

      à chacun de saisir la nuance... et de mesurer le degré des frictions sous les roulages de galoches en public.

      La Mécréante

  • azul
    c’est la france qui a encouragé l’arabisation des amazighs au nord afrique, elle a cassé les forme de gouvernement et d’organisation ancestrales des amazighs. aujourd’hui la france ne peut pas sortir de son habitude, meme elle cherche ces interets qui ne sont pas avec imazeghan qui veulent liberer le nord d’afrique

    Voir en ligne : la mairie de paris annule le colloque prévu le 2

  • Le Président Sarkozy devrait apprendre à l’hypocrite Maire de Paris Delanoë ce que veut dire "parler sans tabou".

    Des voix s’élèvent pour inviter Nadia Matoub "à régler ses problèmes algériens en Algérie". Ce qui laisse supposer que le général algérien Nezzar est Français ?... n’a-t-il pas saisi la justice française pour tenter de faire condamner "un opposant algérien" qui dénonce les crimes des généraux algériens (tous plus français les uns que les autres...) ?

    Bonne lecture (même si en l’espèce, les gauchistes français ne se font pas de cadeau...).

    La mécréante


    L’impunité en Algérie, sujet tabou à Paris

    Un colloque sur ce thème a été annulé au dernier moment par l’Hôtel de Ville.

    Par THOMAS HOFNUNG

    Libération.fr : vendredi 28 septembre 2007

    La mairie de Paris n’est pas le lieu idoine pour parler de l’impunité e Algérie. Nadia Matoub, la veuve du célèbre chanteur berbère Lounè Matoub, assassiné en 1998 en Algérie dans des conditions troublantes, vien de l’apprendre à ses dépens.

    Début août, via l’adjointe chargée des nouvelles technologies auprès de Bertrand Delanoë, la jeune femme installée en France fait réserver une salle à l’hôtel de ville de Paris pour une conférence sur le thème de l’impunité « comme mode de gouvernement » en Algérie. Rendez-vous est pris pour le 26 septembre.

    Sont annoncés Patrick Baudouin, le président d’honneur de la Fédération des droits de l’homme (FIDH), l’avocat Antoine Comte, le sociologue Lucien-Samir Oulahbib, et d’autres. Mais le 24 sep tembre, Nadia Matoub se voit signifier oralement l’annulation de la réunion. Motif : impossible d’organiser ce type d’événement en période électorale. Rappelons que les municipales auront lieu dans six mois.

    Joint par Libération, l’adjoint chargé des relations internationales, Pierre Schapira, explique avoir plaidé pour l’annulation de la réunion, ayant été prévenu très tard : « C’est un sujet sensible, on a besoin de temps pour des raisons de sécurité. »

    Et de lâcher : « Mais la mairie de Paris est-elle vraiment le bon endroit ? »

    Pour Patrick Baudouin, ces arguments ne seraient que des « faux-fuyants » : « Au printemps dernier, nous avions tenu une réunion sur l’assassinat d’un avocat algérien au même endroit. »

    Il évoque des « pressions venues d’Algérie » après que la presse locale s’est fait l’écho de la réunion parisienne.

    • Réponse que j’ai reçue de la Mairie de Paris et je n’en suis pas du tout convaincu .

      Madame, Monsieur,

      Votre message électronique nous est bien parvenu.

      La mise en cause de la Ville de Paris suite à l’annulation du colloque sur le thème « la consécration de l’impunité comme mode de gouvernance et son incidence sur la problématique des droits humains : le cas de l’Algérie » qui devait se tenir à l’Hôtel de Ville de Paris le 26 septembre nécessite plusieurs précisions.

      La décision de ne pas mettre à disposition des organisateurs de ce colloque un salon de l’Hôtel de Ville n’a en aucun cas été prise sous la pression de qui que ce soit. Ce choix a été fait en respect de l’article L 52-1 du code électoral qui interdit aux collectivités, depuis le 1er septembre, d’organiser des opérations de promotion de leur politique ou de leurs actions.

      Considérant que la communication autour de ce colloque aurait pu être assimilée à une opération de promotion de la politique Ville à l’attention de la communauté Kabyle parisienne, les services de la mairie de Paris on fait le choix de la prudence et ont préféré qu’elle ne se tienne pas à l’Hôtel de Ville.

      Par ailleurs les salons de l’Hôtel de Ville accueillent depuis deux ans les berbères de Paris pour célébrer Yennayer, le nouvel an berbère, et un colloque s’y est tenu en avril dernier, à l’occasion des 20 ans de l’assassinat de Ali Mecili. Les services de la mairie de Paris sont d’ailleurs disposés à étudier avec les associations concernées la tenue d’une manifestation à l’occasion des 10 ans de l’assassinat de Lounès Matoub.

      Enfin la décision de la mairie n’est intervenue que peu de temps avant le 26 septembre car si la demande de réservation d’un salon a bien été effectuée en août, les informations quant au contenu et aux participants de ce colloque n’ont été fournies aux services compétents qu’une semaine avant le début de cette manifestation.

      Recevez, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.

      Le Chef du Cabinet du Maire de Paris

      Loïc Rousseau