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La fugue de l’esargot
Roman de Gérard Alle
mardi 4 mai 2004, par
"La fugue de l’ecargot" est le premier volmume de la trilogie intitulée "Lancelot fils de salaud".
Une bonne partie de l’histoire de ce premier volmume se déroule en pays berbère.
LANCELOT FILS DE SALAUD
Et vous ? Vos ancêtres étaient-ils des héros, des opprimés, ou des salopards ?
En trois volumes que l’on peut lire dans l’ordre ou dans le désordre, par association d’idées, par télescopage
d’images, Lancelot Fils de salaud distille un conte à rebours qui démonte et remonte le temps, une quête
des origines en forme de saga à rebrousse-poil.
Le lecteur est convié à mener sa propre enquête, au cours de laquelle réalité et imaginaire jouent à cache-
cache pour faire et défaire l’identité d’un individu, raconter l’histoire d’une lignée, et déterminer son rapport
à l’Histoire. Car les non-dits et les secrets de famille dissimulent à peine le drame des vaincus et les
blessures des laissés pour compte.
LA FUGUE DE L’ESCARGOT
Lancelot enfant ne sait pas grand-chose de sa mère qui ne l’aime pas, et ne sait rien de son père, qui a dérapé
le jour de ses deux ans.
Hors de lui, Lancelot ado s’enfuit, pour se glisser dans la coquille d’un alter ego disparu. C’est là que
l’histoire familiale va le rattraper, avec son lot de nuages noirs : un agent de renseignement déprimé en pays
berbère, un paysan breton meurtrier, un malfrat bordelais sans envergure...
Lancelot adulte sera-t-il le dernier des salauds, ou sera-t-il celui qui brisera enfin le cercle infernal ?
Une bonne moitié de l’action du roman "La fugue de l’escargot" se déroule en pays berbère. Le grand-père du héros, agent de renseignement français, s’y installe en 1920, au contact de la tribu des Ida ou Tanan, dans le Haut-Atlas occidental. Empêtré dans ses contradictions de Breton à l’identité flouée, participant à la "pacification" du Maroc, Morvan va rencontrer l’identité berbère, et douter des prétentions humanistes et universalistes de la France.
Morvan apprendra le tachelhit, et épousera Zahra, fille d’un résistant du village de Tamarout. Leur couple chaotique se déchirera définitivement dans le tremblement de terre d’Agadir, en 1961.
Cette partie de l’ouvrage est inspirée par de nombreux voyages en pays berbère, des reportages effectués par l’auteur autour de la question berbère, des histoires collectées sur place. Elle est étayée par un important travail de documentation, notamment auprès du Ministère des Affaires étrangères et de son département DAI (Direction des affaires indigènes).
Extrait
"C’est vrai. Mes parents étaient des Ifsfassen. J’étais encore un enfant, quand ils m’ont envoyé chez les Aït Ouazzoun, afin d’y conduire un troupeau de chèvres qu’ils avaient vendu à un boucher de Tadrart. Pour me payer et me remercier d’avoir fait toute cette route, l’acheteur m’a fait cadeau d’une jeune chèvre, avec laquelle j’ai voulu rentrer chez moi. Mais je me suis perdu dans la montagne. Les gens étaient si gentils avec moi. Ils me donnaient à manger. Alors, j’ai décidé de rester. Comme ils me voyaient toujours marcher avec ma chèvre, ils m’ont surnommé Zenid, parce que, par ici, nous appelons tazenit la bête qui vit en-dehors du troupeau. C’était le cas de ma chèvre. C’était aussi mon cas. Et puis, la chèvre m’a donné des petits, et j’ai pu monter un troupeau. Certains te raconteront que c’est notre saint, Sidi Brahim, qui dans sa bonté a bien voulu multiplier les animaux de mon troupeau. Laisse-les parler. Moi, tout ce que je sais, c’est que c’est comme ça qu’a commencé l’histoire de la famille Zenid."
Quand le Hadj eut fini de raconter, Morvan donna son accord.
Il ignorait qu’en acceptant l’aide d’Ali et Zahra, il mettait le pied dans un engrenage qui risquait de bouleverser sa vie et celle de ses éventuels descendants.
Lorsqu’ils prennent ce genre de décision, en apparence anodine, les Roumis ne pensent Jamais aux générations futures.
Gérard ALLE est né en 1953 à Bègles, dans la région bordelaise, d’un père d’origine auvergnate et d’une mère bretonne. Enfant il passe ses vacances chez sa grand-mère, à Spezet, en Centre Bretagne. Il vit en Bretagne depuis l’âge de vingt ans.
Pigiste et écrivain, après avoir boulangé, restauré, céramique, exercé mille métiers. Il vit à Douamenez, port de pêche privé de pêcheurs, mais resté redoutablement festif, à la pointe du Finistère.
Bibliographie :
Éditions Baleine/Seuil, les romans
– Un air à faire pleurer la mariée ; collections Velours, 2000
– II faut buter les patates ; collection Ultimes, 2001
– Bartali zig-zag ; collection Série Grise, 2001
– Babel Ouest ; collection Le Poulpe N° 239, 2002
Comme Directeur d’ouvrage, Éditions Baleine/Seuil, les recueils de nouvelles
– Crachins, nouvelles fraîches de Bretagne ; 2001
– Grains, nouvelles noires de Bretagne ; 2002
Éditions Autrement
– Brest, l’Ancré noire ; 2003
Éditions le Télégramme, les livres documentaires<br
– Coauteur avec le Photographe Gilles Pouliquen
Paysans ; 2000
– Commerces de Campagne ; 2002
– Pains de campagne ; 2003
Éditions Coop Breizh
– Le cheval breton au travail ; 2002
Éditions Castor & Pollux
– Le Breton ; 2003
Éditions Ouest-France
– Vivre en Bretagne ; 2003
Gérard Alle, Lancelot fils de salaud. 1/ La fugue de l’escargot, Les Contrebadiers éditeurs, Paris, 2004.
290 pages
15 €